LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 80

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 80

Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

________

 

 

 

ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 80)

 

 

______

 

 

 

 

ROIS.

 

 

 

LIVRE PREMIER.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Samuel dit à Saül : Pourquoi as-tu troublé mon repos en me faisant évoquer ? Saül lui dit : Je suis très embarrassé ; les Philistins me font la guerre ; Dieu s'est retiré de moi ; il n'a voulu m'exaucer ni dans la main des prophètes, ni par les songes : ainsi je t'ai évoqué, afin que tu me montres ce que je dois faire (1).

 

      Samuel lui dit : Pourquoi m'interroges-tu quand Dieu s'est retiré de toi ? Il livrera Israël avec toi entre les mains des Philistins ; demain, toi et tes fils vous serez avec moi (2).

 

      Or la pythonisse avait un veau gras pour la pâque ; elle alla le tuer, prit de la farine, fit des azymes, et donna à souper à Saül (3).

 

      (Chapitre XXXI, v. 2.) Or les Philistins fondirent sur Saül et sur ses enfants, et ils tuèrent Jonathas et Abinadah, et Melchisna, les fils de Saül... ; et tout le poids du combat fut sur Saül ; et les sagittaires le poursuivirent, et il fut grièvement blessé par les sagittaires. Et Saül dit à son écuyer : Tire ton épée et achève-moi de peur que ces incirconcis ne viennent et ne me tuent en m'insultant. Son écuyer effrayé n'en voulut rien faire ; ainsi Saül tira son épée et tomba sur elle (4).

 

 

 

 

 

1 - Puisque Saül et l'ombre de Samuel ont ensemble une grande conversation, on peut inférer de là que c'était Samuel lui-même qui était monté de la terre. Samuel se plaint qu'on ait troublé son repos en enfer ; il parle au nom de Dieu ; c'est un fort préjugé que cette ombre n'était point le diable. Encore une fois nous n'osons rien décider dans une question si ardue. Quelques critiques se sont enquis pourquoi l'ombre de Samuel était venue de l'enfer avec son manteau. Ils demandent si on a des manteaux en enfer ; si les âmes sont habillées quand elles sont évoquées. Ce sont des questions plus ardues encore.

 

2 - L'ombre de Samuel prédit réellement à Saül qu'il perdra la bataille, qu'il y sera tué avec ses fils. Pourquoi donc Saül donne-t-il cette bataille ? Il ne croyait donc pas aux prédictions de Samuel ?

 

Saint Ephrem dit que cette obstination de combattre malgré les prédictions d'une ombre, est une preuve que ce roi était tout à fait fou. Le père Quesnel en tire un grand argument en faveur de la prédestination. Le père Doucin soutient que Saül était libre de refuser la bataille après que l'ombre lui avait promis qu'il serait tué.

 

On dispute sur une autre question. Samuel dit à Saül : Tu seras demain avec moi. Saül sera-t-il sauvé ? sera-t-il damné ? Samuel est en enfer, Mais il n'est pas probablement dans l'enfer des damnés, il est dans l'enfer des élus. Saül sera-t-il élu ? nous protestons que nous n'en savons rien.

 

Des incrédules demandent s'il y a jamais eu un Saül et un Samuel. Ils disent qu'il n'y a que les livres juifs qui en parlent, et que les annales de Tyr ont parlé de Salomon et n'ont jamais parlé de David. Un pareil scepticisme ruinerait toutes les histoires particulières. Ces incrédules ont beau traiter de fable le combat de David et de Goliath, les deux cents prépuces philistins présentés à Saül, Agag haché en morceaux par un prêtre âgé d'environ cent ans, et enfin l'histoire de la pythonisse d'Endor ; tous ces faits, même indépendamment de la révélation, sont aussi certains qu'aucune autre histoire ancienne.

 

3 - Voilà la première fois que des sorcières donnent à souper à ceux qui les consultent.

 

Nous n'en dirons pas davantage sur la pythonisse d'Endor. Le lecteur peut consulter, s'il veut, tous les livres qu'on a écrits sur les sorciers, il n'en sera pas plus instruit.

 

4 - Il est étrange que, le moment d'après, l'auteur sacré raconte la mort de Saül d'une manière toute différente ; car il dit qu'un Amalécite vint se présenter à David, lui disant : Saül m'a prié de le tuer, et je l'ai tué, et je t'apporte son diadème et son bracelet à toi mon maître. Laquelle de ces deux leçons devons-nous adopter ? L'auteur donne une autorité pour la seconde leçon, il cite le livre des Justes, le Droiturier. (Rois, liv. II, chapitre I, v. 18.).

 

Il y a encore là une terrible difficulté que nous n'avons pas la témérité de résoudre. Comment ce même livre des Justes, que nous avons vu écrit du temps de Josué, peut-il avoir été écrit du temps de David ? Il faudrait, disent les critiques, que l'auteur eût vécu environ quatre cents ans.

 

Les commentateurs répondent que c'était un livre où les lévites inscrivaient tous les noms des justes, ou tout ce qui concernait la justice. Il est triste qu'un tel livre, qui devait être fort curieux, ait été perdu sans ressource.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commenter cet article