LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 71

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 71

Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

________

 

 

 

ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 71)

 

 

______

 

 

 

 

ROIS.

 

 

 

LIVRE PREMIER.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      (Chapitre II, v. 1.) Environ un mois après Naas l'Ammonite combattit contre Galaad. Et les gens de Jabès en Galaad dirent à Naas : Reçois-nous à composition, et nous te servirons.

 

      Naas l'Ammonite leur répondit : Ma composition sera de vous arracher à tous l'œil droit. Les anciens de Jabès lui dirent : Accordez-nous sept jours, afin que nous envoyions des messagers dans tout Israël ; et si personne ne vient nous défendre, nous nous rendrons à toi.

 

      Or Saül (revenant du labourage) ayant fait la revue à Bézec, il trouva que son armée était de trois cent mille hommes des enfants d'Israël, et trente mille de Juda. Le lendemain il divisa son armée en trois corps, et ne cessa d'exterminer Ammon jusqu'à midi (1).

 

      Alors Samuel dit à tout le peuple d'Israël (chapitre XII, v. 1) : Vous voyez que j'ai écouté votre voix, comme vous m'avez parlé : je vous ai donné un roi ; pour moi, je suis vieux, mes cheveux sont blancs... Et il se retira (2).

 

      Or Saül était le fils de l'année (chapitre XIII, v. 1) lorsqu'il commença à régner ; et il régna deux ans sur Israël (3).

 

      Les Philistins s'assemblèrent pour combattre contre Israël avec trente mille chariots de guerre, six mille cavaliers, et une multitude comme le sable de la mer, et ils se campèrent à Machmas, à l'orient de Béthaven (4).

 

 

 

 

 

 

1 - Les incrédules ne sont pas surpris que Saül revînt du labourage ; mais ils ne peuvent consentir à le voir à la tête de trois cent trente mille combattants, dans le même temps que l'auteur dit que les Juifs étaient en servitude, qu'ils n'avaient pas une lance, pas une épée ; que les Philistins, leurs maîtres, ne leur permettaient pas seulement un instrument de fer pour aiguiser leurs charrues, leurs hoyaux, leurs serpettes. Notre Gulliver, dit le lord Bolingbroke, "a de telles fables, mais non de telles contradictions."

 

      Nous avouons que le texte est embarrassant, qu'il faut distinguer les temps ; que probablement les copistes ont fait des transpositions. Ce qui était vrai dans une année peut ne l'être pas dans une autre. Peut-être même ces trois cent trente mille soldats peuvent se réduire à trois mille : il est aisé de se méprendre aux chiffres. Le R.P. dom Calmet s'exprime en ces mots : " Il est fort croyable qu'il y a un peu d'exagération dans ce qui est dit de Saül et de Jonathas."

 

2 - M. Huet de Londres dit encore que la retraite de Samuel, en voyant Saül si bien accompagné, prouve assez son dépit de ne plus gouverner. Mais quand cela serait, quand Samuel aurait eu cette faiblesse, quel est le chef d'une Église qui ne serait pas un peu fâché de perdre son pouvoir ? Nous verrons cependant que le pouvoir de Samuel ne diminua pas.

 

3 - Le même M. Huet se récrie ici sur la contradiction et sur l'anachronisme : dans d'autres endroits, dit-il, l'Écriture marque que Saül régna quarante ans. Il est vrai qu'il y a là une apparence de contradiction, et dom Calmet lui-même n'a pu concilier les textes. Il se peut qu'il y ait là une erreur de copiste.

 

4 - MM. Leclerc, Fréret, Boulanger, Mallet, Bolingbroke, Middleton, se récrient sur ces trente mille chariots de guerre. Le docteur Stackhouse, dans son Histoire de la Bible, rejette ce passage. "Calmet dit que ce nombre de chariots de guerre paraît incroyable, et qu'on n'en a jamais tant vu à la fois." Pharaon, continue-t-il, n'en avait que six cents ; Jabin, roi d'Asor, neuf cents ; Sésac, roi d'Égypte, douze cents ; Zarar, roi d'Éthiopie, trois cents, etc.

 

      Les critiques contestent encore à Calmet les neuf cents chariots du roi d'Asor. Tous conviennent, d'ailleurs, que tout le pays de Canaan ne connut la cavalerie que très tard. Nous avons observé que dans ce pays montueux, entrecoupé de cavernes, on ne se servit jamais que d'ânes. Quand nous mettrions trois mille chariots au lieu de trente mille, nous ne contenterions pas encore les incrédules. Nous ne connaissons point de manière d'expliquer cet endroit. Nous pourrions hasarder de dire que le texte est corrompu ; mais alors on nous répondrait que le Seigneur, qui a dicté ce texte, doit en avoir empêché l'altération. Alors nous répondrions qu'il a prévenu en effet les fautes de copistes dans les choses essentielles, mais non pas dans les détails de guerre, qui ne sont point nécessaires au statut.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commenter cet article