LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 69
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LA BIBLE EXPLIQUÉE.
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ANCIEN TESTAMENT.
(Partie 69)
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ROIS.
LIVRE PREMIER.
(Chapitre IX, v. 1.) Il y avait un homme de la tribu de Benjamin, nommé Cis, fort vigoureux, il avait un fils appelé Saül, d'une belle figure, et qui surpassait le peuple de toute la tête.
Cis, père de Saül, avait perdu ses ânesses. Et Cis, père de Saül, dit à son fils : Prends un petit valet avec toi, et va me chercher mes ânesses.
Après avoir cherché, le petit valet dit : Voici un village où il y a un homme de Dieu ; c'est un homme noble ; tout ce qu'il prédit arrive infailliblement ; allons à lui, peut-être il nous donnera des indications sur notre voyage... Saül dit au petit valet : Nous irons ; mais que porterons-nous à l'homme de Dieu ? Le pain a manqué dans notre bissac, et nous n'avons rien pour donner à l'homme de Dieu (1).
Et le petit valet répondit : Voilà que j'ai trouvé le quart d'un sicle par hasard, dans ma main ; donnons-le à l'homme de Dieu pour qu'il nous montre notre chemin.
Autrefois en Israël ceux qui allaient consulter Dieu se disaient : Allons consulter le voyant. Car celui qui s'appelle aujourd'hui prophète, s'appelait alors le voyant (2).
Et Saül dit au petit valet : Tu parles très bien, viens, allons. Et ils entrèrent dans le bourg où était l'homme de Dieu ; et comme ils montaient la colline du bourg, ils rencontrèrent des filles qui allaient puiser de l'eau. Ils dirent à ces filles : Y a-t-il ici un voyant ? Les filles lui répondirent : Le voilà devant toi ; va vite... Or le Seigneur avait révélé la veille à l'oreille de Samuel, que Saül arriverait, en lui disant : Demain, à cette même heure, j'enverrai un homme de Benjamin ; et tu le sacreras duc sur mon peuple d'Israël ; et il sauvera mon peuple de la main des Philistins, parce que j'ai regardé mon peuple, et que son cri est venu jusqu'à moi.
Samuel ayant donc envisagé Saül, Dieu lui dit : Voilà l'homme dont je t'avais parlé ; ce sera lui qui dominera sur mon peuple.
Saül s'étant donc approché de Samuel au milieu de la porte, lui dit : Enseigne-moi, je te prie, la maison du voyant. Samuel répondit à Saül, disant : C'est moi qui suis le voyant ; monte avec moi au lieu haut, afin que tu manges aujourd'hui avec moi ; et je te reverrai demain matin, et je te dirai tout ce que tu as sur le cœur...
1 - Les incrédules prétendent que ce seul passage prouve que les prêtres et les prophètes juifs n'étaient que des gueux entièrement semblables à nos devins de village qui disaient la bonne aventure pour quelque argent, et qui faisaient retrouver les choses perdues. Milord Bolingbroke, M. Mallet son éditeur, et M. Huet, en parlent comme des charlatans de Smithfields. Dom Calmet, bien plus judicieux, dit que si on leur donnait de l'argent ou des denrées, c'était uniquement par respect pour leur personne.
2 - Ces messieurs prennent occasion de ce demi-sicle, de ce schelling donné par un petit garçon gardeur de chèvres au prophète Samuel, pour couvrir de mépris la nation juive. Saül et son valet demandent dans un petit village la demeure du voyant, du devin qui leur fera retrouver deux ou trois ânesses, comme on demande où demeure le savetier du village. Ce nom de devin, de voyant, qu'on donnait à ceux qu'on a depuis nommés prophètes, ces huit ou neuf sous présentés à celui qu'on prétend avoir été juge et prince du peuple, sont, selon ces critiques, les témoignages les plus palpables de la grossière stupidité de l'auteur juif inconnu. Les sages commentateurs pensent tout le contraire ; la simplicité du petit gardeur de chèvres n'ôte rien à la dignité de Samuel ; s'il reçoit huit sous d'un petit garçon, cela ne l'empêchera pas d'oindre deux rois et d'en couper un troisième par morceaux : ces trois fonctions annoncent un très grand seigneur.