LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 66

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 66

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 66)

 

 

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ROIS.

 

 

 

LIVRE PREMIER.

 

 

 

 

 

 

 

 

      (Chapitre IV, v.1) Et il arriva dans ces jours que les Philistins s'assemblèrent pour combattre... ; et dès le commencement du combat, Israël tourna le dos, et on en tua environ quatre mille. Le peuple ayant donc envoyé à Silo, on amena l'arche du pacte du Seigneur des armées, assis sur les chérubins ; et lorsque l'arche du Seigneur fut arrivée au camp, tout le peuple jeta un grand cri qui fit retentir la terre ; et les Philistins ayant entendu la voix de ce cri, disaient : Quelle est donc la voix de ce cri, au camp hébraïque ? Confortez-vous, Philistins, soyez hommes, de peur que vous ne deveniez esclaves des Hébreux, comme ils ont été les vôtres (1).

 

      Donc les Philistins combattirent, et Israël s'enfuit, et on tua trente mille hommes d'Israël.

 

      L'arche de Dieu fut prise, et les deux fils du grand-prêtre Héli, Ophni et Phinées, furent tués... Héli avait alors quatre-vingt-dix-huit ans... ; et quand il eut appris que l'arche de Dieu était prise, il tomba de son siège à la renverse, et, s'étant cassé la tête, il mourut...

 

      (Chapitre V, v. 1.) Les Philistins ayant donc pris l'arche, ils la menèrent dans Azot, et la placèrent dans leur temple de Dagon, auprès de Dagon... Le lendemain, les habitants d'Azot s'étant levés au point du jour, voilà que Dagon était par terre devant l'arche du Seigneur ; ils prirent Dagon et le remirent à sa place.

 

      Le surlendemain, s'étant levés au point du jour, ils trouvèrent encore Dagon par terre devant l'arche du Seigneur ; mais la tête de Dagon et ses mains coupées étaient sur le seuil. Or le tronc seul de Dagon était demeuré en son lieu ; et c'est pour cette raison que les prêtres de Dagon, et tous ceux qui entrent dans son temple, ne marchent point sur le seuil du temple d'Azot jusqu'à aujourd'hui (2).

 

      Or la main du Seigneur s'aggrava sur les Azotiens, et il les démolit, et il les frappa dans la plus secrète partie des fesses, et les campagnes bouillirent, et les champs aussi au milieu de cette région, et il naquit des rats, et il fut fait une grande confusion de morts dans la cité.

 

      Or ceux d'Azot, voyant ces sortes de plaies, dirent : Que le coffre du Dieu d'Israël ne demeure plus chez nous et sur Dagon notre dieu. Et ils assemblèent tous les princes philistins, et ils dirent : Que ferons-nous de l'arche du Dieu d'Israël ? Les Géthéens dirent : Qu'on la promène. Et ils promenèrent l'arche du Dieu d'Israël.

 

      Et comme ils la promenaient de ville en ville, la main de Dieu se faisait sur eux, et il tuait grand nombre d'hommes, et le boyau du fondement sortait à tous les habitants tant grands que petits, et leur fondement sorti dehors se pourrissait...

 

 

 

 

 

 

 

 

1 - L'auteur sacré ne nous apprend ni comment les Hébreux s'étaient révoltés contre les Philistins leurs maîtres, ni le sujet de cette guerre, ni quelle place avaient les Hébreux ni où l'on combattit ; il nous parle seulement de trente-quatre mille Juifs tués malgré la présence de l'arche. Comment concevoir qu'un peuple esclave, qui a essuyé de si grandes et de si fréquentes pertes, puisse sitôt s'en relever ? Les critiques ont toujours osé soupçonner l'auteur d'un peu d'exagération, soit dans les succès, soit dans les revers ; il vaut mieux soupçonner les copistes d'inexactitude. L'auteur semble beaucoup plus occupé de célébrer Samuel que de débrouiller l'histoire juive ; on s'attend en vain qu'il donnera une description fidèle du pays, de ce que les Juifs en possédaient en propre sous leurs maîtres, de la manière dont ils se révoltèrent, des places ou des cavernes qu'ils occupèrent, des mesures qu'ils prirent, des chefs qui les conduisirent ;rien de toutes ces choses essentielles ; c'est de là que milord Bolingbroke conclut que le lévite, auteur de cette histoire, écrivait comme les moines écrivirent autrefois l'histoire de leur pays.

 

Nous pouvons dire que Samuel étant devenu un prophète, et Dieu lui parlant déjà dans son enfance, était un objet plus considérable que les trente mille hommes tués dans la bataille, qui n'étaient que des profanes, à qui Dieu ne se communiquait pas, et qu'il s'agit dans la sainte Écriture des prophètes juifs plus que du peuple juif.

 

2 - Le lord Bolingbroke fait sur cette aventure des réflexions trop critiques. "La ressource des vaincus, dit-il, est toujours de supposer des miracles qui punissent les vainqueurs. Ces mots, ne marchent point sur le seuil du temple d'Azot jusqu'à aujourd'hui, prouvent deux choses : que ce miracle pitoyable ne fut imaginé que longtemps après, et que l'auteur ignorait les coutumes des Phéniciens, dont il ne parle qu'au hasard. Il ne sait pas que les Phéniciens, les Syriens, les Égyptiens, les Grecs, et les Romains, consacraient le seuil de tous les temples, qu'il n'était pas permis d'y poser le pied, et qu'on le baisait en entrant ans le temple."

 

Il fait une critique beaucoup plus insultante. Quoi ! dit-il, Dagon avait un temple ; Ascalon, Accaron, Sidon, Tyr, en avaient ; et le Dieu d'Israël n'avait qu'un coffre, encore ses ennemis l'avaient-ils pris !

 

Nous avons déjà réfuté cette critique blasphématoire, en faisant voir que le temple du Seigneur devait être bâti à Jérusalem dans le temps marqué par la Providence, et que c'est par un autre dessein de la Providence qu'il fut détruit par les Babyloniens, ensuite par Hérode, qui en bâtit un plus beau ; que le temple d'Hérode fut détruit par les Romains ; et que les mahométans ont enfin élevé une mosquée sur la même plate-forme, et sur les mêmes fondements construits par l'Iduméen Hérode.

 

Nous n'entrerons point dans la question que propose dom Calmet, si le grand-prêtre Héli est damné : il n'appartient point aux hommes de damner les hommes. Laissons à Dieu seul ses jugements.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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