LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 65

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 65

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 65)

 

 

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ROIS.

 

 

 

LIVRE PREMIER.

 

 

 

(1)

 

 

 

 

 

 

      (Chapitre II, v. 12.)... Les enfants d'Héli, grand-prêtre, étaient des enfants de Bélial qui ne connaissaient point le Seigneur, et qui violaient le devoir des prêtres envers le peuple ; car qui que ce fût qui immolât une victime, un valet de prêtre venait pendant qu'on cuisait la chair, tenant à la main une fourchette à trois dents, il la mettait dans la chaudière, et tout ce qu'il pouvait enlever était pour le prêtre... ; et si celui qui immolait, lui disait : Faisons d'abord brûler la graisse comme de coutume, et puis tu prendras de la viande autant que tu en voudras, le valet répondait : Non, tu m'en donneras à présent, ou j'en prendrai par force (2)...

 

      Or Héli était très vieux (Rois, liv. 1er, chapitre II, v. 22) ; et il apprit que ses fils faisaient toutes ces choses, et qu'ils couchaient avec toutes les femmes qui venaient à la porte du tabernacle...

 

      (Chapitre III, v. 1.) Or le jeune Samuel servait le Seigneur auprès du grand-prêtre Héli... La parole du Seigneur était alors très rare, et il n'y avait point de grande vision... Il arriva un certain jour qu'Héli couchait dans son lieu (chapitre III, v.2.) ; ses yeux étaient obscurcis et il ne pouvait voir (3)...

 

      Samuel dormait dans le temple du Seigneur, où était l'arche de Dieu ; et avant que la lampe, qui brûlait dans le temple fût éteinte, le Seigneur appela Samuel, et Samuel répondit : Me voici. Il courut aussitôt vers le grand-prêtre Héli, et lui dit : Me voici ; car vous m'avez appelé. Héli lui dit : Je ne t'ai point appelé. Et il dormit.

 

      Le Seigneur appela encore Samuel, qui, s'étant levé, courut à Héli, et lui dit : Me voici (4)...

 

      Or Samuel ne savait point encore distinguer la voix du Seigneur ; car le Seigneur ne lui avait point encore parlé...

 

      Le Seigneur appela donc encore Samuel pour la troisième fois, il s'en alla toujours à Héli, et lui dit : Me voici...

 

 

 

 

 

1 - Les deux livres de Samuel et les deux livres des Rois, qu'on appelle ici selon la Vulgate, les Quatre livres des Rois, ne remontent pas au delà de la fin de la captivité de Babylone, soit cinq cents ans avant J.-C. (G.A.)

 

2 - On ne sait pas quel est l'auteur du livre de Samuel. Le grand Newton croit que c'est Samuel lui-même ; qu'il écrivit tous les livres précédents, et qu'il y ajouta tout ce qui regarde le grand-prêtre Héli et sa famille. Newton, qui avait étudié d'abord pour être prêtre, savait très bien l'hébreu ; il était entré dans toutes les profondeurs de l'histoire orientale : son système cependant n'a paru qu'une conjecture.

 

Si Samuel n'a pas écrit une partie de ce petit livre, c'est sans doute quelque lévite qui lui était très attaché. Le savant Fréret reproche à l'auteur, quel qu'il soit, un défaut dans lequel aucun historien de nos jours ne tomberait : c'est de laisser le lecteur dans une ignorance entière de l'état où était alors la nation. Il est difficile de savoir quel est le lieu de la scène, quelle étendue de pays possédaient alors les Juifs, s'ils étaient encore esclaves ou simplement tributaires des Phéniciens nommés Philistins. L'auteur paraît être un prêtre, qui n'est occupé que de sa profession, et qui compte tout le reste pour peu de chose.

 

Nous pensons qu'il y avait alors quelques tribus esclaves vers le nord de la Palestine ; et d'autres, vers le midi, seulement tributaires, comme celle de Juda, qui était la plus considérable, et celle de Benjamin, réduite à un très petit nombre : il nous semble que les Juifs ne possédaient pas encore une seule ville en propre.

 

3 - L'auteur ne nous dit point où résidait ce grand-prêtre Héli, que les Phéniciens toléraient ; il paraît que c'était dans le village appelé Silo, et que l'arche des Juifs était cachée dans ce village, qui appartenait encore aux Philistins, et dans lequel les Juifs avaient permission de demeurer et d'exercer entre eux leur police et leur religion. L'auteur fait entendre que les Juifs étaient si misérables, que Dieu ne leur parlait plus fréquemment comme autrefois, et qu'ils n'avaient plus de visions : c'était l'idée de toutes ces nations grossières que quand un peuple était vaincu, son dieu était vaincu aussi ; et que, lorsqu'il se relevait, son dieu se relevait avec lui.

 

4 - Les critiques téméraires ne peuvent souffrir que le Créateur de l'univers vienne appeler quatre fois un enfant pendant la nuit. Milord Bolingbroke traite le lévite, auteur de la Vie de Samuel, avec le même mépris qu'il traite les derniers de nos moines, et que nous traitons nous-mêmes les auteurs de la Légende dorée et de la Fleur des Saints ; c'est continuellement la même critique, la même objection ; et nous sommes obligés d'y opposer la même réponse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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