LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 23

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 23

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A TOUTES ET TOUS TRÈS BONNE ANNÉE 2022.

 

 

 

 

 

 

 

 

LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 23)

 

 

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EXODE.

 

 

 

 

 

 

 

      Et le Seigneur dit à Mosé : Je ne frapperai plus le pharaon et l'Égypte que d'une plaie. Dis donc à tout le peuple que les hommes et les femmes demandent à leurs voisins et voisines tous leurs vases d'or et d'argent... et je mettrai à mort dans le pays tous les premiers-nés, depuis le fils aîné de Pharaon jusqu'à celui de l'esclave ; mais, parmi les enfants d'Israël, on n'entendra pas même un chien aboyer, afin qu'on voie par quel miracle Dieu sépare Israël de l'Égypte (1).

 

      Dieu dit aussi à Mosé et à Aaron : Parle à tout le peuple d'Israël ; que chacun prépare le dix du mois un agneau par famille ou un chevreau. On les gardera jusqu'au quatorze, et on les mangera le soir avec du pain sans levain et des laitues sauvages... Je passerai par l'Égypte, et je frapperai de mort tous les premiers-nés des hommes et des bêtes, et je ferai justice de tous les dieux de l'Égypte ; car je suis le Seigneur.

 

      Vous mangerez pendant sept jours du pain azyme. Quiconque mangera du pain levé pendant ces sept jours périra de mort. Vous tremperez une poignée d'hysope dans le sang de l'agneau, et vous mettrez de ce sang sur les poteaux et le linteau de votre porte, car le Seigneur passera en frappant les Égyptiens ; et lorsqu'il verra ce sang sur les deux poteaux de vos portes, il passera outre, et ne permettra pas à l'exterminateur d'entrer dans vos maisons (2).

 

      Et sur le milieu de la nuit, le Seigneur égorgea tous les premiers-nés de l'Égypte , depuis le prince fils aîné du pharaon assis sur son trône, jusqu'au premier-né de l'esclave, et jusqu'au premier-né des animaux... Pharaon s'étant donc levé la nuit, il y eut une clameur de désolation dans l'Égypte ; car il n'y avait pas maison où il n'y eût quelqu'un d'égorgé.

 

      Pharaon envoya vite chercher Mosé et Aaron pendant la nuit, et leur dit : Partez au plus tôt, vous et les enfants d'Israël (3). Alors les enfants d'Israël firent comme Mosé leur avait enseigné. Ils empruntèrent des Égyptiens des vases d'or et d'argent, et des habits ; et étant partis de Ramessès, ils vinrent au nombre de six cent mille hommes de pied ; une troupe innombrable se joignit encore à eux, et ils avaient prodigieusement de brebis et de bêtes à cornes.

 

      Le temps de la demeure des enfants d'Israël dans l'Égypte fut de quatre cent trente ans.

 

      Or, Pharaon ayant ainsi laissé aller les Israélites, Dieu ne voulut pas les conduire dans le Canaan par la terre des Palestins ou Philistins, qui est toute voisine (4) ; mais il leur fit faire un long circuit dans le désert qui est sur la mer Rouge ; et ils sortirent ainsi en armes de l'Égypte... Or, le Seigneur marchait devant eux, et leur montrait le chemin pendant le jour par une colonne de nuée, et la nuit par une colonne de feu (5).

 

      Or, Dieu parla à Mosé, disant : Dites aux enfants d'Israël qu'ils aillent camper vis-à-vis de Baal-séphon, sur le rivage de la mer ; car Pharaon va dire : Ils sont enfermés dans le désert. Et j'endurcirai son cœur (6)...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 - Les critiques sont encore plus hardis sur cette partie de l'histoire sacrée que sur toutes les autres. Ils ne peuvent souffrir d'abord que Dieu recommande si souvent et si expressément de commencer par voler tous les vases d'or et d'argent du pays, et ensuite que Dieu, selon la lettre du texte, égorge de sa propre main tous les premiers-nés des hommes et des animaux, depuis le fils aîné du roi jusqu'au premier-né du plus vil des animaux. A quoi bon, disent-ils, tuer aussi les bêtes ? Et pourquoi surtout les enfants à la mamelle qui étaient les premiers-nés des jeunes femmes ? Pourquoi cette exécrable boucherie exécutée par la main du Dieu du ciel et de la terre ? Le seul fruit qu'il en retire est d'aller conduire et faire mourir son peuple dans un désert.

 

Nous avouons que la faible raison humaine pourrait s'effrayer de cette histoire, s'il fallait s'en tenir à la lettre ; mais tous les Pères conviennent que c'est une figure de l'Église de Jésus-Christ ; et la pâque, dont nous allons parler, en est une preuve merveilleuse.

 

2 - Il est défendu de manger du pain levé pendant la semaine de Pâques, sous peine de mort. Cette loi semble abrogée chez nous. L'Église même ne commande plus qu'on mange l'agneau pascal ; de même qu'elle n'ordonne plus qu'on mette du sang à sa porte. Ce sang était une marque pour avertir Dieu de ne point entrer dans la maison et de n'y tuer personne.

 

Il est difficile de calculer le nombre des enfants que Dieu massacra cette nuit. Les Hébreux qui s'enfuirent du pays de Gessen étaient au nombre de six cent mille combattants : ce qui suppose six cent mille familles. Le pays de Gessen est la quarantième partie de l'Égypte depuis Méroé jusqu'à Péluse. On peut donc supposer que le reste de l'Égypte contenait vingt-quatre millions de familles, par la règle de trois : ainsi Dieu tua de sa main ce nombre épouvantable de premiers-nés, et beaucoup plus d'animaux. Cela peut n'être regardé que comme une figure.

 

3 - Alors donc le pharaon se laisse fléchir, et permet aux Israélites d'aller sacrifier à leur Dieu dans le désert. Remarquons que les Égyptiens alors n'avaient pas le même Dieu que les Israélites, puisqu'il est dit que Dieu fit justice de tous les dieux de l'Égypte. On dispute sur la nature de ces dieux : étaient-ils des animaux, ou de mauvais génies, ou de simples statues ? La plus commune opinion est que les Égyptiens consacraient déjà des bêtes dans leurs temps, et même des légumes. Sanchoniathon, qui vivait longtemps avant Moïse (comme Cumberland le prouve), le dit expressément, et leur en fait un grand reproche. (Voltaire.) - Cumberland, écrivain anglais, né en 1632, mort en 1718. (G.A.)

 

4 - Il paraît fort extraordinaire que Dieu, ayant promis si souvent la terre de Canaan aux Israélites, ne les y mène pas tout droit, mais les conduise par un chemin opposé dans un désert où il n'y a ni eau ni vivres. Calmet dit que c'est de peur que les Cananéens ne les battissent. Cette raison de Calmet est fort mauvaise ; car il était aussi facile à Dieu d'égorger tous les premiers-nés cananéens que les premiers-nés égyptiens. Il vaut bien mieux dire que les desseins de Dieu sont impénétrables.

 

5 - Les incrédules ont dit que cette colonne de nuée était inutile pendant le jour, et ne pouvait servir qu'à empêcher les Juifs de voir leur chemin. C'est une objection très frivole. Dieu même était leur guide, et ils ne savaient pas où ils allaient. (Voltaire.) - Munk dit : "Dans le langage des écrivains hébreux, tout ce que Dieu ordonne ou qui se fait en son nom est considéré comme son reflet. C'est Dieu lui-même qui marche à la tête du peuple. "(G.A.)

 

6 - Tous les géographes ont placé Baal-séphon, où Beel-séphon au-dessus de Memphis sur le bord occidental de la mer Rouge plus de cinquante lieues au-dessus de Gesseu, d'où les Juifs étaient partis. Dieu les ramenait donc tout au milieu de l'Égypte au lieu de les conduire à ce Canaan tant promis ; mais c'était pour faire un plus grand miracle, car il dit expressément : Je veux manifester ma gloire en perdant Pharaon et toute son armée : car je suis le Seigneur. (Voltaire.) - M. de Laborde place Baal-séphon à Suez. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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