LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 36

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 36

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 36)

 

 

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NOMBRE.

 

 

 

 

 

      Et ils descendirent tout vivants dans la fosse couverts de terre, et ils périrent du milieu du peuple ; et tout Israël, qui était là en cercle, s'enfuit aux cris des mourants, de peur que la terre ne les engloutit aussi. En même temps un feu sortit du Seigneur, et tua les deux cent cinquante hommes qui offraient de l'encens. Et Dieu parla à Mosé, disant : Commande au prêtre Eléazar, frère d'Aaron, de prendre tous ces encensoirs, et de jeter le feu de côté et d'autre, car ils sont sanctifiés par la mort des pécheurs ; qu'il les réduise en lames, et qu'il les attache à l'autel, car ils sont sanctifiés.

 

      Le lendemain toute la multitude d'Israël murmura contre Mosé et Aaron, disant : C'est vous qui avez tué les gens du peuple de Dieu. Et la sédition augmentant, Mosé et Aaron s'enfuirent au tabernacle du pacte. Quand il y furent entrés, la nuée le couvrit, et la gloire du Seigneur parut. Dieu dit à Mosé : Retire-toi du milieu de cette multitude, je m'en vais les exterminer dans le moment. Ils se jetèrent tous par terre. Mosé dit à Aaron : Prends ton encensoir, mets-y du feu de l'autel, et va vite au peuple, prie pour eux ; car la colère est sortie du Seigneur, et la plaie a commencé. Ce qu'ayant fait Aarron, et ayant couru à la multitude que le feu embrasait, il pria pour le peuple, et la plaie cessa. Le nombre de ceux qui furent frappés de cette plaie fut de quatorze mille sept cents hommes, sans ceux qui étaient morts avec Coré dans la sédition.

 

      Le Seigneur (chapitre XIX, v. 1) parla encore à Mosé et à Aaron, disant : Voici la religion de la victime. Commande que les enfants d'Israël amènent une vache rousse, d'un âge parfait, sans tache, et qui n'ait jamais porté le joug. On la donnera aux prêtres Eleazar; qui la mènera hors du camp et l'immolera devant le peuple. Il trempera le doigt dans son sang, et il en aspergera les portes du tabernacle. Il la brûlera devant tout le monde, tant la peau et les chairs que le sang et la bouse... Il jettera dans le feu du bois de cèdre, de l'hysope, et de la pourpre deux fois teinte. Il reviendra au camp , et sera impur jusqu'au soir. Un homme qui sera pur amassera les cendres de la vache, et les mettra hors du camp dans un lieu très pur, pour en faire une eau d'aspersion (1).

 

      Le roi d'Arad, prince cananéen qui habitait vers le midi (chapitre XXI, v. 1), ayant appris qu'Israël était venu pour reconnaître son pays, vint le combattre et en fut vainqueur, et en emporta les dépouilles. Mais Israël s'obligea par un vœu au Seigneur : Si tu me livres ce peuple, je détruirai ses villes. Et Dieu exauça le voeu d'Israël, et lui livra le roi cananéen, qu'ils firent mourir ; et ils nommèrent ce lieu Horma, c'est-à-dire anathème.

 

      Ensuite ils partirent de la montagne de Hor par le chemin qui mène à la mer Rouge (2).

 

      Et le peuple commença à s'ennuyer du chemin et de la fatigue ; et il parla contre Dieu et Mosé. Il dit : Pourquoi nous as-tu tirés d'Égypte, pour nous faire mourir dans ce désert, où nous n'avons ni pain ni eau ? la manne, cette ville nourriture, nous fait soulever le cœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 - Ce sacrifice et cette eau de la vache rousse furent longtemps en usage chez les Juifs. Le chevalier Mersham fait voir dans son Canon égyptiaque, aussi bien que Spencer, que cette cérémonie est entièrement prise des Égyptiens, ainsi que le bouc émissaire et presque tous les rites hébreux.

 

Kircher dit qu'on croirait que les Hébreux ont tout imité des Égyptiens, ou que les Égyptiens ont hébraïsé ; plusieurs pensent qu'il est vraisemblable que le petit peuple se soit modelé sur la grande nation sa voisine, quoiqu'il fût son ennemi. Les uns croient que les Égyptiens immolaient une vache à Isis ; les autres croient que c'était un taureau. Ce n'était point une contradiction d'avoir un taureau consacré dans un temple, et d'immoler les autres. Au conraire, dit-on, la même religion qui ordonnait la consécration du taureau, symbole de l'agriculture, ordonnait qu'on immolât des taureaux et des vaches à Isheth, que les Grecs nommèrent Isis, inventrice de l'agriculture.

 

Calmet dit que la vache rousse marque assez Jésus-Christ dans son agonie. (Voltaire.) - Spencer, dont il est parlé ici, est un théologien anglais, né en 1630, mort en 1695. Kircher est un philosophe allemand, né en 1602, mort en 1680.)

 

2 - Les copistes ont fait encore ici une très grande faute : car on ne peut en soupçonner l'auteur sacré : c'est de prendre toujours le nord pour le midi. Arad est précisément à l'extrémité orientale où les Hébreux parvinrent, selon le texte, en partant du désert de Sin. Ils sont battus vers Adar, ou Arada, qui est dans le désert de Bersabée, ils battent ensuite ce petit chef qu'on appelle roi d'un peuple cananéen. Voilà le pays que Dieu leur a promis ; mais, loin d'en jouir, ils détruisent ses villes et s'en retournent au midi vers la mer Rouge. Cela est incompréhensible. Le peuple de Dieu devait être plus nombreux au bout de trente-huit ans que lorsqu'il partit d'Égypte ; la bénédiction du Seigneur était dans le grand nombre des enfants : et si chaque femme a eu seulement deux mâles, il devait y avoir douze cent mille combattants, sans compter les vieillards qui pouvaient être encore en vie. Il est vrai que le Seigneur en avait fait tuer vingt-trois mille pour le veau d'or ; comme depuis vingt-quatre mille pour une Madinite, et quatorze mille pour la querelle de Coré, de Dathan et d'Abiron, avec Mosé ; mais certainement il en restait assez pour conquérir le petit pays de Canaan, et surtout pour l'affamer. Il n'est pas naturel qu'il s'enfuie alors vers la mer Rouge : nous ne pouvons expliquer cette étrange marche : nous nous en rapportons au texte, sans pouvoir en aplanir les difficultés : nous ne répondrons rien aux guerriers, qui disent hardiment que cette marche de Mosé est d'un imbécile ; nous répondrons encore moins aux incrédules qui ne regardent ce livre que comme un amas de contes sans raison, sans ordre, sans vraisemblance : il faudrait des volumes pour résoudre toutes les objections : quelques-uns l'ont tenté, personne n'a pu y réussir. Le Saint-Esprit, qui a seul dicté ce livre, peut seul le défendre.

 

 

 

 

 

 

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