LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 33

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 33

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 33)

 

 

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NOMBRE.

 

 

 

 

 

 

 

      Le Seigneur parla à Mosé, disant : Ordonne aux enfants d'Israël de jeter hors du camp tout lépreux, et ceux qui ont la gonorrhée, et quiconque aura assisté à l'enterrement d'un mort, soit homme, soit femme, afin qu'il ne souille point le lieu où il demeure avec vous...

 

      Le Seigneur parla encore à Mosé, disant : Lorsqu'une femme méprisant son mari aura couché avec un autre, et que son mari n'aura pu la surprendre, et que des témoins ne pourront la convaincre d'adultère, on la mènera devant le prêtre... et il prendra de l'eau sainte dans une cruche de terre, et de la terre du pavé du tabernacle, et il adjurera la femme, en lui disant : Si tu n'as pas couché avec un étranger, et si tu n'es pas pollue, cette eau amère ne te nuira pas ; mais si tu as couché avec un autre que ton mari, et si tu es pollue, sois un exemple au peuple ; que Dieu te maudisse, qu'il fasse pourrir ta cuisse, que ton ventre enfle et qu'il crève (1).

 

      Le Seigneur parla à Moïse, disant : Parle aux enfants d'Israël, disant : Lorsqu'un homme ou une femme auront fait vœu de se sanctifier, et de se consacrer au Seigneur particulièrement, ils ne boiront ni vin ni vinaigre, et ne mangeront point de raison ; le rasoir ne passera point sur leur tête pendant tout le temps de leur vœu, et ils seront saints pendant que leur chevelure croîtra ; ils auront le soin de ne se point rendre impurs, de ne se point souiller en assistant à des funérailles, fussent celles de leur père, ou mère, ou frère, ou sœur...

 

      Le Seigneur parla encore à Moïse, disant : Faites deux trompettes d'argent ductile, afin que vous puissiez convoquer la multitude quand il faudra décamper... Les premiers qui décampèrent furent les enfants de Juda, distingués par troupes... Alors Mosé dit à Obad, frère de Séphora sa femme : Viens avec nous, nous te ferons du bien... ne nous abandonne pas, car tu connais tous les endroits de ce désert ; tu nous diras où nous devons camper, et tu nous serviras de guide, et lorsque tu seras arrivé avec nous, nous te donnerons la meilleure part de ce que Dieu nous aura attribué (2).

 

      Or, une grande populace, qui était venue avec les Hébreux, demanda avec eux à manger de la viande... et un vent s'étant élevé par le Seigneur, apporta des cailles de la mer Rouge dans le camp... Mais la chair de ces cailles (chapitre II) étant encore entre leurs dents, la fureur du Seigneur s'alluma contre le peuple, et il le frappa d'une très grande plaie, et on appela ce lieu le Sépulcre des murmures ou de concupiscence (3).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 - Il semble d'abord qu'on ne devrait pas être chassé du camp pour avoir aidé à ensevelir un mort, ce qui était une très bonne action.

 

La gonorrhée n'est point une maladie contagieuse qui puisse se gagner ; c'est un écoulement involontaire de semence causé par le relâchement des muscles de la verge et par quelques âcretés dans les prostates ; c'est à peu près ce qu'on nomme fleurs (*) blanches dans les femmes : cette maladie se guérit par un bon médecin. L'auteur de ces remarques en a guéri plusieurs sans les séquestrer de la société civile. De l'oseille, de la scolopendre, et de l'ortie blanche, suffisent quelquefois contre cette maladie dans les hommes et dans les femmes. Il y a une sorte de gonorrhée virulente, qui se nomme la chaudep....., et que l'on guérit sûrement par des injections, par la saignée, par un opiat de savon et de mercure doux : cette maladie n'était point connue dans notre continent avant la fin de notre quinzième siècle : on sait assez qu'elle est contagieuse par l'accouplement, et que si elle est négligée elle est suivie immanquablement de la v.....

 

(*) On écrit aujourd'hui Flueurs.

 

 

L'eau amère de jalousie qu'on faisait boire aux femmes accusées d'adultère, est probablement le premier exemple qui nous reste de ces épreuves pratiquées par toute la terre : elles ont été variées en bien des manières, et fort usitées dans les temps d'ignorance. Philon et l'historien Josèphe nous assurent que l'épreuve des eaux amères était en usage dans leur temps. Les livres saints ne nomment personne à qui on ait fait boire de ces eaux ; mais le protévangile de saint Jacques, qui est lu dans quelques Églises d'Orient, tout apocryphe qu'il est dit, au chapitre XVI, que le grand-prêtre fit boire des eaux de jalousie à saint Joseph et à la vierge Marie : ils en burent l'un et l'autre, et furent déclarés également innocents.

 

2 - Les nazaréens semblent la première origine des vœux, du moins parmi nous : ils font vœu de mener une vie particulière, de ne boire, ni vin ni vinaigre. Le peu de vinaigre qu'on jetait dans l'eau était la boisson du petit peuple et du soldat dans l'antiquité ; il faut observer que les mères vouaient leurs enfants au nazaréat, et qu'au lieu que nos moines se tondent, ceux-là étalaient leur chevelure ; on faisait aussi quelquefois d'autres vœux,comme de ne point boire de vin, et de ne rien manger à l l'huile pendant quelque temps. Les savants disent que le mot syriaque secar signifie du vin, et Calmet dit qu'il signifie du sucre. Il est fort douteux que les Juifs, dans le désert, eussent du sucre, qui vient des Indes.

 

Quelques troupes distinguées dans les maisons des rois ont des trompettes d'argent ; et puisqu'il est dit que le tabernacle, qu'on portait sur un char dans le désert, avait pour plus de deux millions d'ornements, il ne faut pas s'étonner que les trompettes fussent d'argent. Les interprètes disent que c'était de l'argent battu ; il est plus croyable qu'on les jetait au moule ; et il est plus difficile qu'on ne pense de faire de bonnes trompettes. (Voltaire.) - Au lieu du mot nazaréen que Voltaire a écrit plus haut, il faut lire naziréen. (G.A.)

 

3 -Les critiques nous disent qu'il n'est pas étrange que des malheureux n'ayant pour nourriture que la rosée nommée manne, aient demandé à manger, et qu'il paraîtrait cruel de les faire mourir pour cette faute, et pour avoir mangé des cailles que Dieu même leur envoya. Apparemment qu'il en mangèrent trop ; ce qui arriva prEsque toujours après un long jeûne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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