LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 32

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 32

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 32)

 

 

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LÉVITIQUE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Les enfants d'Israël ne sacrifieront plus d'hosties aux velus avec lesquels ils ont forniqué (1).

 

      Si vous ne m'écoutez point, si vous n'exécutez pas mes ordres... voici ce que je vous ferai (chapitre XXVI, v. 14 et suiv.) :

 

      Je vous affligerai de pauvreté, je vous donnerai des fluxions cuisantes sur les yeux... Si après cela vous ne m'obéissez pas, je vous châtierai sept fois davantage, je briserai votre dureté superbe ; la terre ne vous produira plus de grain, vos arbres de fruits, le ciel d'en haut sera de fer, et la terre d'airain (v. 19). Si vous marchez encore contre moi, et si vous ne voulez pas m'écouter, je multiplierai vos plaies sept fois davantage ; j'enverrai contre vous des bêtes qui vous mangeront, vous et vos troupeaux. Si après cela vous ne recevez point ma discipline, et si vous marchez encore contre moi, je marcherai aussi contre vous, et je vous frapperai sept fois davantage ; je ferai venir sur vous l'épée qui vengera mon pacte... Je vous enverrai la peste... dix femmes cuiront du pain dans le même four... et si après cela vous ne m'écoutez point encore, et si vous marchez contre moi, je marcherai encore contre vous, et je vous châtierai par sept plaies, de sorte que vous mangerez vos fils et vos filles (2).

 

      Tout ce qui aura été offert par consécration de l'homme au Seigneur ne se rachètera point, mais mourra de mort (3).

 

 

 

 

 

 

 

 

1 - C'est ici un des passages de la sainte Écriture les plus délicats à commenter. On entend par les velus les boucs aucquels on sacrifiait dans le nom de Mendès en Égypte. On ne doute pas que plusieurs Égyptiennes n'aient adoré le bouc de Mendès, et n'aient poussé leur infamie superstitieuse jusqu'à soumettre leurs corps à des boucs, tandis que les hommes commettaient le péché d'impureté avec les chèvres. Cette dépravation a été fort commune dans les pays chauds, où les troupeaux de chèvres sont gardés par de jeunes gens, ou par de jeunes filles. Toute l'antiquité a cru que ces conjonctions abominables produisirent les satyres, les égypans, les faunes. Saint Jérôme n'en doute pas : et on ne tarit point sur des histoires de satyres. Il n'est pas impossible qu'un homme avec une chèvre, et une femme avec un bouc, aient produit des monstres qui n'auront point eu de postérité. On peut révoquer en doute l'histoire du minotaure de Pasiphaé, et toutes les fables semblables : mais on ne peut douter de la copulation de quelques femmes juives avec des bêtes. Le Lévitique en parle plus d'une fois, et défend ce crime sous peine de mort.

 

 

On a cru que l'antique adoration du bouc de Mendès fut la première origine de ce que nous appelons encore chez nous le sabbat des sorciers. Les malheureux infantes de cette horreur se mettaient à genoux vis-à-vis d'un bouc dans leurs assemblées, et le baisaient au derrière ; et la nouvelle initiée, qui se donnait au diable, se soumettait à la lascivité de ce puant animal, qui rarement daignait condescendre aux désirs de la femme. Ces infamies n'ont jamais été commises que par les personnes les plus grossières de la lie du peuple ; et dans tous les procès de sortilège on ne voit que bien rarement le nom d'un homme un peu qualifié.

 

Le Lévitique dit expressément que la bestialité était fort commune dans le pays de Canaan.

 

Il n'y a guère de tribunaux en Europe qui n'aient condamné au feu des misérables convaincus ou accusés de cette turpitude : elle existe ; mais elle est très rare en Europe. On a beaucoup agité la question, si la peine du feu n'est pas aujourd'hui trop barbare pour de jeunes paysans, qui seuls sont coupables de cette infamie, et qui ne diffèrent guère des animaux avec lesquels ils s'accouplent.

 

2 - Des menaces à peu près semblables se trouvent dans le Deutéronome, au chapitre XXVIII. Sur quoi les critiques remarquent toujours que jamais on ne parle aux Juifs de peines et de récompenses dans une autre vie. Ils mangeront dans celle-ci leurs enfants. Cette menace est terrible ; et c'est la plus grande que des législateurs ignorant le dogme de l'immortalité de l'âme, et n'ayant aucune idée saine de l'âme, purent imaginer alors.

 

Ce ne fut que vers le temps où Jésus-Christ vint au monde que ce grand dogme des âmes immortelles fut connu des Juifs. Encore l'école entière des Saducéens le niait absolument. Les critiques osent ajouter à cette réflexion, qu'ils ne reconnaissent pas la majesté divine dans les discours qu'on lui fait tenir. Mais qui de nous peut savoir quel est le langage de Dieu ? C'est à nous de révérer ce que les livres saints mettent dans sa bouche : ce langage, quel qu'il soit, ne peut avoir rien de proportionné au nôtre ; et toute la suite nous convaincra de cette vérité.

 

3 - C'est ici le fameux passage sur lequel tant de savants se sont exercés. C'est de là qu'ils ont conclu que les Juifs immolaient des hommes à leur Dieu, comme ont fait tant d'autres nations dans leurs dangers et dans leurs calamités. Ils se fondent sur ces paroles, et sur le texte de Jephté, comme nous le verrons en son lieu. Les Juifs appelaient cette consécration le dévouement, l'anathème. Ainsi nous verrons qu'Acan fut dévoué avec toute sa famille et son bétail. Les pères pouvaient dévouer leurs enfants. Tout cela s'expliquera dans la suite.

 

On a passé dans le Lévitique tout ce qui ne regarde que les cérémonies ; et on s'est attaché principalement à l'historique : c'est ainsi qu'on en usera dans tout le reste de cet ouvrage, excepté quand ce qui est rite, précepte, cérémonie, tient à l'histoire et à la connaissance des mœurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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