LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 31

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 31

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 31)

 

 

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LÉVITIQUE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Dieu parla encore à Mosé et à Aaron, disant : Quand vous serez en Canaan, s'il se trouve un bâtiment infecté de lèpre, le maître de la maison en avertira le prêtre... si la lèpre persévère et si la maison est impure, elle sera impure, elle sera détruite aussitôt, et on en jettera les pierres, les bois, et toute la poussière hors de la ville dans un endroit immonde (1).

 

      Si quelqu'un des enfants d'Israël veut prendre à la chasse quelque oiseau dont il est permis de manger, qu'il en répande tout le sang, car l'âme de toute chair est dans le sang ; c'est pourquoi vous ne mangerez le sang d'aucun animal, parce que l'âme de toute chair est dans le sang , et quiconque en mangera sera puni de mort (2).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 - Il faut pardonner à un peuple aussi grossier et aussi ignorant que le peuple juif, cette imagination de la lèpre des maisons. Il n'y a point de muraille qui ne change de couleur, et dans laquelle il ne se loge quelques petits insectes. On voit même dans nos villes plusieurs de ces murs noircis, et remplis de ces animaux presque imperceptibles, comme le sont presque tous nos fromages au bout d'un certain temps ; car les œufs de tous ces petits animaux innombrables sont portés par le vent, éclosent ensuite dans toutes les viandes, dans les fruits, dans l'écorce des arbres, dans les feuilles, dans les sables, dans les pierres, dans les cailloux. Rien ne serait plus ridicule que de couper ces arbres, et d'abattre ces maisons, parce que ces petits animaux microscopiques, qui vivent très peu de temps, s'y sont cachés. Ce n'est point d'ailleurs dans les pays chauds que les murailles se couvrent quelquefois d'une moisissure à laquelle des insectes innombrables s'attachent ; c'est dans nos pays humides qu'une mousse imperceptible croît sur les vieilles murailles, et sert de logement et d'aliment à des insectes, lesquels d'ailleurs ne sont nullement dangereux.

 

L'idée de dom Calmet que l'espèce de lèpre la plus maligne était la vérole, et que Job en était attaqué, est encore plus insoutenable :la vérole était incontestablement une maladie particulière aux îles de l'Amérique si longtemps inconnues. Le professeur Astruc l'a démontré.

 

C'est une chose plaisante de voir Calmet donner la torture à quelques anciens auteurs, pour leur faire dire ce qu'ils n'ont point dit ; il va jusqu'à vouloir trouver la vérole dans ces vers de Juvénal :

 

. . . . . . . . . . . . . . . . Sedpodice levi

 

Cæduntur tumidæ, medico ridente, mariscæ.

 

                                                                  Sat. II, v. 12.

 

Il ne voit pas que ces vers ne signifient autre chose qu'une opération faite par un médecin à un infâme débauché, dont l'anus avait contracté des ecchymoses par les efforts d'un autre libertin, qui avait blessé ce misérable en commettant le péché contre nature ; ce qui n'a pas plus de rapport à la vérole qu'un cor au pied. Il tord un passage de la trente-septième ode d'Horace :

 

Contaminato cum grege turpium

 

Morbo virorum

 

L. I. od 37.

 

Horace peint ici Cléopâtre accompagnée de ses eunuques, et ne prétend point du tout que cette reine et ses eunuques eussent la vérole. César et Antoine, aussi débauchés qu'elle, n'en furent jamais soupçonnés.

 

2 - Les critiques disent qu'il est impossible d'obéir à cette loi. En effet, quelque soin qu'on prenne de saigner un animal, il reste nécessairement une grande partie de son sang dans les petits vaisseaux, laquelle n'a plus la force de passer par les valvules, et qui, ne circulant plus, reste dans toutes les petites veines.

 

Une remarque plus importante est que l'âme est toujours prise dans le Pentateuque pour la vie ; tout animal qui perd tout ce qu'il peut perdre de son sang est mort. D'ailleurs l'âme de tous les animaux, et même celle de l'homme, étant toujours mise à la place de la vie, cela semble justifier le système audacieux de l'évêque Warburton, que l'immortalité de l'âme était absolument inconnue aux premiers Juifs. Si ce système était vrai, ce serait une nouvelle preuve de la grossièreté de ce peuple. Car toutes les nations puissantes dont il était entouré. Égyptiens, Syriens, Chaldéens, Persans, Grecs, poussaient la créance de l'immortalité de l'âme jusqu'à la superstition. Ils admettaient tous des récompenses et des peines après la mort, comme nous l'avons dit. C'est le plus beau et le plus utile dogme de tous les législateurs. Il est difficile de rendre raison pourquoi les lois portées dans l'Exode, dans le Lévitique, dans le Deutéronome, ne parlent jamais de ce dogme terrible, qui seul peut mettre un frein aux crimes secrets. C'est surtout cette ignorance de l'immortalité de l'âme, qui a fait croire à quelques critiques que les Juifs n'avaient jamais rien su de la théologie égyptienne, et qu'ils n'en avaient vu que quelques cérémonies dans la Basse -Égypte orientale, vers le mont Casius et vers le lac Sirbon : que ces Juifs n'étaient originairement que des voleurs arabes, qui, ayant été chassés, allèrent s'emparer avec le temps d'une partie de la Palestine, et composèrent ensuite leur histoire comme toute histoire ancienne a été composée, c'est-à-dire très tard, et avec des fictions tantôt ridicules, tantôt atroces. Nous insistons sur cette idée, parce qu'elle est malheureusement très répandue, et que de très savants hommes, abusant de leur science et de leur esprit, ont rendu cette idée trop vraisemblable à ceux qui ne sont pas éclairés par la grâce. Cette opinion de tant de savants sur le malheureux peuple juif est trop dangereuse à la religion chrétienne pour que nous ne la réfutions pas. Ils disent que le christianisme et le mahométisme étant fondés sur le judaïsme, sont des enfants superstitieux d'un père plus superstitieux encore ; que Dieu, le créateur et le père de tous les hommes, n'a pu se communiquer familièrement à une horde d'Arabes voleurs, et abandonner si longtemps le reste du genre humain ; ils croient que c'est offenser Dieu de penser qu'il parla continuellement à des Juifs, et qu'il fit un pacte avec eux. Nous renvoyons ces incrédules aux preuves convaincantes que nous ont données tous les Pères, et parmi les modernes, aux écrits des Sherlock, des Abbadie, des Jaquelot, des Houteville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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