LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 30

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 30

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 30)

 

 

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LÉVITIQUE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Le Seigneur parla encore à Mosé, et lui dit : Prends Aaron avec ses enfants, et assemble tout le peuple ; et Mosé posa la tiare sur la tête d'Aaron, et lui mit sur le front la lame d'or sacrée... et Mosé ayant égorgé un bélier, en mit le sang sur le bout de l'oreille d'Aaron et de ses fils, et des autres prêtres, et sur les pouces de leur main droite et sur les pouces de leur pied droit, et répandit le reste du sang autour de l'autel (1).

 

      Dieu parla encore à Mosé, et dit : Va déclarer aux enfants d'Israël que voici tous les animaux de la terre ceux qu'ils pourront manger... Le lièvre est impur, quoiqu'il rumine, parce qu'il n'a pas le pied fendu. Le cochon est aussi impur, parce qu'ayant le pied fendu il ne rumine pas. Vous ne mangerez ni aigle, ni griffon, ni vautour, ni chat-huant, ni milan, ni cormoran, ni onocrotale ; ce qui vole et marche sur quatre pieds vous sera en abomination... vous ne mangerez point de sauterelles (2).

 

      Dieu parla encore à Mosé et à Aaron, disant : Tout homme dont la peau et la chair aura changé de couleur, avec des pustules comme luisantes, sera amené devant Aaron le prêtre, ou à quelqu'un de ses enfants, lequel, quand il aura vu la lèpre sur la peau, et les poils devenus blancs, et les marques de la lèpre plus enfoncées que le reste de la chair, il jugera que c'est la lèpre (3).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 - Il ne faut pas s'étonner que Mosé ou Moïse installe son frère et le consacre , et qu'il sanctifie toutes ces cérémonies communes à toutes les nations ; car il n'y avait guère alors que l'Inde, et la Chine inconnue, qui ne sacrifiassent pas des animaux à la Divinité. Toutes les cérémonies des autres peuples se ressemblaient pour le fond : les prêtres se couvraient de sang ; ils faisaient l'office de bouchers, et ils prenaient pour eux la meilleure partie des bêtes immolées. Calmet dit sur cet article, que la consécration du grand-prêtre des Romains se faisait avec des cérémonies encore plus extraordinaires. Ce pontife, "couvert d'un habit tout de soie, était conduit dans un souterrain, où il recevait tout le sang d'un taureau par des trous faits à des planches, etc." et il cite sur cela des vers de Prudence. Calmet prend ici la cérémonie du taurobole pour la consécration du Pontifex Maximus. Jamais aucun prêtre, chez les Romains, ne porta un habit de soie : la soie ne commença à être un peu connue que sur la fin de l'empire d'Auguste.

 

2 - Les Égyptiens furent, dit-on, les premiers qui firent cette distinction des animaux purs et des impurs, soit par principe de santé, soit par économie, soit par superstition. Le cochon était impur chez eux, non pas parce qu'il ne rumine point, mais parce qu'il est souvent attaqué d'une espèce de lèpre, et que l'on crut qu'il était la première cause de la peste à laquelle l'Égypte est si sujette.


 

Le lièvre fut regardé comme impur chez les Juifs : ils se trompèrent en croyant qu'il rumine, et en prenant le mouvement de ses lèvres pour l'action de ruminer.


 

La loi déclare abominable ce qui marche sur quatre pattes et qui vole : il faut entendre que s'il y avait de tels animaux ils seraient déclarés impurs ; car nous ne connaissons point de telles bêtes. Il n'y en a jamais eu que dans l'invention des peintres et des sculpteurs qui ont représenté des hiéroglyphes.


 

On ne sait pas pourquoi la sauterelle est déclarée impure, puisque saint Jean-Baptiste s'en nourrissait dans le désert.


 

Le texte parle encore de beaucoup d'animaux qu'on ne connaît point, comme du griffon, de l'ixion, qui sont des animaux fabuleux. (Voltaire.) - Les animaux à quatre pattes et qui volent, dont il est parlé plus haut, sont des sauterelles, et il y en avait quatre espèces dont les Israélites pouvaient manger. (G.A.)

 

3 - Il y a plus de trente maladies de la peau, et le nom de lèpre est un nom général : depuis la simple grattelle jusqu'au cancer, toutes ces maladies prennent des noms différents. Les critiques ont trouvé étrange qu'on envoyât les lépreux aux prêtres, au lieu de les envoyer aux médecins : ce qui fait voir, disent-ils, qu'il n'y avait point de médecins dans un pays aride, et dans un climat malsain qui produit tant de maladies. Les Juifs surtout devaient être infectés de diverses sortes de lèpres dans des déserts de sable où l'on ne trouvait que quelques puits d'une eau bitumineuse et nitreuse, qui augmentait encore ces maladies dégoûtantes. Dom Calmet, dans sa dissertation sur la lèpre, prétend que ces maladies sont causées par "de petits vers qui se glissent entre cuir et chair." Calmet n'était pas médecin ; les œufs des vers dont la terre est pleine, se mettent quelquefois dans les ulcères de la chair, mais ils n'en sont pas la cause... Nous avons eu plusieurs charlatans qui ont fait accroire que toutes les maladies étaient causées par des vers, et que chaque espèce d'animaux étant dévorée par une autre espèce, on pouvait faire manger les vers de l'apoplexie et de l'épilepsie par des vers antiapoplectiques et antiépileptiques. Que de charlatans de toute espèce ! et que n'a-t-on pas inventé pour tromper les hommes, et pour se rendre maître de leurs corps et de leurs âmes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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