LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 29
LA BIBLE EXPLIQUÉE.
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ANCIEN TESTAMENT.
(Partie 29)
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EXODE.
Lorsque Mosé sortait du tabernacle, les Israélites voyaient que sa face était cornue (1) ; mais il couvrait son visage quand il avait à leur parler... Tout l'or que l'on employa pour les ouvrages du sanctuaire, et tout ce qui fut offert par le peuple, fut de vingt-neuf talents sept cent trente sicles, selon l'évaluation du sanctuaire ; et il fut offert, par tous ceux qui étaient au-dessus de vingt ans, la somme de cent talents d'argent... On fit aussi les vêtements, dont Aaron devait se revêtir, d'hyacinthe, de pourpre, d'écarlate et de lin, et on lui fit un éphod d'or, de hyacinthe, de pourpre, d'écarlate, et de lin ; et on coupa des feuilles d'or qu'on réduisit en fil d'or mince, et on tailla deux pierres d'onyx enchâssées dans de l'or, sur lesquelles on grava les noms des enfants d'Israël. Le rational fut orné de quatre rangs de pierres précieuses enchâssées dans de l'or : sardoine, topaze, émeraude, escarboucle, saphir, jaspe, ligure, agate, améthyste, chrysolyte, onyx, et béril.
1 - Les interprètes entendent par cornue, des rayons. C'est ici que plusieurs commentateurs, et surtout Vossius, Bochart et Huet, comparent ce qu'on dit de Bacchus avec ce qui est vrai de Mosé. Nous avons déjà observé qu'il sortait des rayons du front de Bacchus : ils trouvent entre ces deux héros de l'antiquité une ressemblance entière. Calmet pousse le parallèle encore plus loin qu'eux. Il dit que Mosé, Bacchus et Chosé, divinité arabe, ne sont qu'une même personne. Il est constant que Bacchus était une divinité arabe : il descendait, dit-on, de Chus, et on l'appelait Bacchus où Jacchus, ce qui signifiait le dieu Chus.
Pour construire l'arche d'alliance, qui était de bois de setim, de trois pieds et demi de long, de deux pieds de large, et de deux pieds et demi de haut, le texte dit qu'on donna vingt-neuf talents et sept cent trente sicles d'or, et cent talents d'argent. Or, le talent d'or est évalué aujourd'hui à cent quarante mille livres, et le talent d'argent six mille livres de France. Cela composait la somme exorbitante de quatre millions six cent soixante et huit mille sept cent soixante livres, sans compter les pierres précieuses ; mais il faut considérer qu'il est dit qu'on entoura cette arche d'ornements d'or, que le chandelier était d'or, que tous les vases, étaient d'or, qu'il y avait un autel des parfums couvert d'or, et que les bâtons qui portaient cet autel et cette arche étaient aussi couverts d'or, et que l'ouvrage surpassait encore la matière. Les lecteurs sont surpris de voir dans un désert, où l'on manquait de pain et d'habits, une magnificence que l'on ne trouverait pas chez les plus grands rois : c'est encore un prétexte aux incrédules de supposer que la description de ce superbe tabernacle fut prise en partie du temple de Salomon, et qu'encore même le sanctuaire de ce temple ne fut jamais si superbe, que les Juifs avaient volé tous les vases d'or et d'argent de la Basse-Égypte, et qu'ils avaient chez eux d'excellents ouvriers formés à l'école des maîtres égyptiens, alors l'impossibilité physique disparaîtra. Et d'ailleurs tout est miraculeux, comme nous l'avons dit, chez le peuple de Dieu. C'est là le grand point, et si les Philistins, dans la suite, ne prirent pas toutes ces richesses quand ils battirent le peuple de Dieu, et qu'ils prirent leur coffre sacré, c'est encore un grand miracle ; car les Philistins étaient aussi brigands que les Juifs ; et de plus, le coffre sacré juif appartenait à leurs vainqueurs. - (Voltaire.) - "Nous avouerons, dit également Munk, qu'on peut élever des doutes sur l'authenticité de plusieurs détails de la description que nous offre le livre de l'Exode. (G.A.)