LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 19
Photo de PAPAPOUSS
LA BIBLE EXPLIQUÉE.
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ANCIEN TESTAMENT.
(Partie 19)
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AVERTISSEMENT.
Il est triste pour les curieux que l'auteur des livres juifs ne nous ait pas dit un seul mot des anciens monuments de l'Égypte, des mœurs, des lois, de la religion, des usages d'un peuple si antique et autrefois si renommé : tout postérieur qu'il est au vaste empire des Indes et à celui de la Chine, il fut si anciennement policé avant tous les autres peuples de notre Occident, qu'il attirera toujours nos regards, fût-il dans un abaissement encore plus avilissant que celui où il croupit sous la domination turque.
On doit d'abord l'admirer de ce qu'il existait. Quels travaux ne fallut-il pas pour forcer le Nil à lui servir de défenseur et de nourricier, après avoir été désolé par ce fleuve pendant tant de siècles ! Il fallut ensuite transporter sur des canaux des masses énormes de marbre de toutes espèces, pour bâtir ces superbes villes qui firent l'étonnement de toutes les nations. Leur religion était sublime avant qu'elle dégénérât en ridicule. Ils n'adoraient qu'un Dieu maître de toute la nature.
Le savant Prideaux (1) avoue qu'ils ne faisaient aucun sacrifice sanglant : ils ressemblaient en cela aux brachmanes, regardés dans l'antiquité comme les plus sages et les plus heureux des hommes.
Les anciennes lois de l'Égypte ont mérité d'être célébrées par l'éloquent Bossuet, et nous leur rendons un continuel hommage par notre impuissance d'atteindre à leur sagesse. Les siècles où l'auteur sacré nous annonce que quelques Juifs arrivèrent en Égypte, et où une foule innombrable de ces émigrants s'enfuit au travers de la mer, étaient les temps où les arts furent le plus cultivés dans ce beau climat, et où les prodiges de l'architecture, de la sculpture, et de la peinture, quoique grossières, auraient dû fixer l'attention de tout écrivain profane ; mais l'auteur, uniquement occupé du peuple israélite, néglige tout le reste. Il n'a devant les yeux que les déserts consacrés dans lesquels il va conduire ces émigrants, et où ils vont tous mourir. Nous restons dans une ignorance entière de toutes les choses dont il aurait pu nous instruire. Nous sommes avec lui en Égypte, et nous ne la connaissons pas. Contentons-nous de bien connaître les Juifs ; mais déplorons la perte de sept cent mille volumes amassés dans les siècles suivants par les rois d'Égypte. Ils auraient instruit l'univers. Il ne nous reste que l'incertitude et les regrets.
1 - Savant théologien anglais, né en 1578, mort en 1650, et auteur d'une Histoire des Juifs et des peuples voisins. (G.A.)