LE SAVIEZ VOUS ?

Publié le par loveVoltaire

LE SAVIEZ VOUS ?

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LE SAVIEZ-VOUS ?

 

 

 

 

 

      La bibliothèque de Voltaire a été acquise par l’impératrice Catherine II peu de temps après la mort du philosophe français survenue le 30 Mai 1778. Dès qu’elle eut reçu de son agent littéraire et politique M. Grimm la confirmation de cette triste nouvelle, Catherine II lui écrivit (le 21 Juin 1778) : « Quand je viendrai en ville cet automne, je rassemblerai les lettres que ce grand homme m’a écrites, et je vous les enverrai. J’en ai un grand nombre, mais s’il est possible, faites l’achat de sa bibliothèque et de tout ce qui reste de ses papiers, inclusivement mes lettres. Pour moi, volontiers, je paierai largement ses héritiers, qui, je pense, ne connaissent le prix de rien de tout cela… Je ferai un salon où ses livres trouveront leur place… »

 

      M. Grimm ne tarda pas à bien présenter les intentions de l’impératrice dans de nombreux périodiques publiés en Europe Occidentale où l’on put déjà lire non seulement l’achat des livres et des lettres du célèbre français, mais aussi l’érection en son honneur du monument, du « mausolée », du « musée » ou « du temple mémorial » à St-Pétersbourg. Mais même dans leurs plus beaux songes les européens éclairés de ce siècle n’auraient pas pu supposer le vrai plan de Catherine II : construire dans le parc de sa résidence de Tsarskoië-Sélo une copie du château de Ferney, où Voltaire vécut les 20 dernières années de sa vie. C’est dans un tel décor précieux, que l’impératrice voulait installer ce vrai trésor − la bibliothèque de Voltaire. « Faites-moi avoir la façade du château de Ferney et, s’il est possible, le plan intérieur de la distribution des appartements − écrivit-elle dans une des lettres suivantes à M. Grimm − car le parc de Tsarskoië-Sélo n’existera pas, ou bien le château de Ferney viendra y prendre place. Il faut encore que je sache quels appartements du château sont vers le nord, et quels vers midi, levant et couchant ; il est encore essentiel de savoir si l’on voit le lac de Genève des fenêtres du château et de quel côté ; il en est de même du mont Jura ».

 

      Sur l’ordre de Catherine II, en 1779, ont été relevés les plans du château de Ferney et de ses parcs, ainsi qu’un modèle détaillé de tout le bâtiment. Le secrétaire de Voltaire J.-L. Wagnière a été chargé de transporter à St-Pétersbourg les échantillons des tentures murales et des tissus recouvrant les meubles. Le « Ferney russe » à Tsarskoië-Sélo devait, dans l’esprit de l’impératrice, symboliser à jamais la honte de la France, qui n’avait pas rendu les derniers hommages à Voltaire.

 

      Cependant le projet de construction de la copie du château de Ferney en Russie n’a pas été réalisé, probablement pour des raisons financières mais aussi politiques : la révolte de Pugatchev a épuisé les réserves d’état. Au début des années 1780 on a assisté au rapprochement évident de la Russie avec la France de Louis XVI et avec l’Autriche en vue de nouvelles répartitions territoriales du monde. De plus la correspondance de Voltaire avec l’impératrice russe, si recherchée par elle, a été récupérée à Ferney par le libraire Charles-Joseph Panckoucke.

 

De tous les projets visant à immortaliser la mémoire de Voltaire, un seul a été complètement réalisé : l’achat de sa bibliothèque.

 

      Les pourparlers concernant cet achat furent menés par M. Grimm et I. Chouvalov avec la nièce et héritière de Voltaire, Mme Denis, qui finalement reçut de l’impératrice la somme de cent trente cinq mille trois cent quatre-vingt dix-huit livres, quatre sols, six deniers ainsi qu’un coffret avec un portrait de Catherine II, des diamants et des fourrures. Toute cette acquisition fut suivie et même contrôlée par le gouvernement français dont l’opinion officielle fut formulée par le premier ministre Charles Gravier de Vergennes dans sa lettre à l’envoyé français à St-Pétersbourg le chevalier de Corberon : « … Cette affaire est absolument étrangère à la politique et il est au moins inutile que nous nous mêlions de priver Catherine II d’une chose à laquelle elle parait mettre un assez grand intérêt… »

 

      Au début du mois d’août 1778 la bibliothèque de Voltaire arriva à St-Pétersbourg sur un bateau spécialement envoyé par Catherine II. J.-L. Wagnière qui suivit les livres et les manuscrits dans leur voyage, s’occupa de leur déballage et les rangea au Palais d’Hiver dans les pièces attenantes au cabinet de travail de l’impératrice, puis, une fois sa tâche terminée, il revint au pays, chargé de nombreux cadeaux. Wagnière remit les clefs des armoires de la bibliothèque à Alexandre Loujkov (1754 – 1808), un homme cultivé et distingué, traducteur de français.

 

      La bibliothèque de Voltaire devint partie intégrante de la bibliothèque personnelle de Catherine II. En novembre 1785 l’ensemble de la bibliothèque de D. Diderot et des ses manuscrits arriva à son tour à St-Pétersbourg et pris place à côté de celle de Voltaire. Au cours des dernières années du XVIIIe siècle la bibliothèque de l’Ermitage fut non seulement le lieu de travail préféré de l’impératrice, mais aussi une des curiosités de la capitale russe, que l’on présentait avec plaisirs aux diplomates et voyageurs étrangers. Une des premières descriptions de la bibliothèque de Voltaire, après son transport en Russie, fut faite par Iohann-Gottlieb Georgi dans sa « Description de la ville de St-Pétersbourg » (édition russe du 1794) : « A un étage supérieur de l’Ermitage se trouve la bibliothèque de Voltaire. Achetée par l’impératrice à son héritière, elle occupe une salle, ayant en son centre des armoires, avec un plateau carré en bois où se trouve le buste en bronze de Voltaire et une grande maquette du château de Ferney avec ses parcs ».

 

      Les changements politiques des règnes de Paul 1er et Alexandre 1er n’ont presque rien changé dans la destinée de la bibliothèque du philosophe français : on a toujours continué à la conserver comme une collection à part à l’Ermitage et Alexandre 1er, qui vénérait beaucoup la mémoire de sa grand-mère, a même trouvé la possibilité de la placer dans une salle spécialement aménagée sous les Loges de Raphaël. Au temps de Nicolas 1er pour qui Voltaire fut un des symboles du libéralisme du XVIIIe siècle, donc un des précurseurs de la révolution française et du décembrisme russe, la bibliothèque du célèbre français fut fermée aux lecteurs et visiteurs. Seule exception fut faite à A. Pouchkine, qui put obtenir une permission exceptionnelle du tsar, en 1832, en vue de ses recherches historiques : Pouchkine avait toujours voulu travailler avec des documents dont Voltaire s’était servi pour la composition de « L’Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre-le-Grand ».

 

      Au début des années 1850 la bibliothèque de Voltaire trouva un nouvel emplacement à l’Ermitage (aujourd’hui la salle 117), mais, dès 1861, elle fut transportée dans le bâtiment de la Bibliothèque Impériale Publique.

 

      Un an après ce transfert fut fait le nouvel inventaire de la collection, on pensa aussi à faire la description sommaire des notes, que le philosophe avait laissées en marge de ses livres. Vers la fin des années 1860 la bibliothèque de Voltaire fut mise dans les armoires de la Salle ronde au deuxième étage de la Bibliothèque Publique (là où aujourd’hui se trouve la conservation des livres russes). Dans cette même salle trouva sa place la statue de Voltaire par Houdon, qui rentra à l’Ermitage en 1884.

 

      Au début du XXe siècle le premier catalogue manuscrit de la bibliothèque de Voltaire, nommé le « Catalogue de Ferney » joua un grand rôle dans les recherches scientifiques. Il porte des notes et corrections du philosophe lui-même et donne un bon répertoire des éditions qui se trouvaient au château du vivant de Voltaire.

 

      En 1913, F. Caussy donna au public son célèbre « Inventaire des manuscrits de la bibliothèque de Voltaire conservés à la Bibliothèque impériale publique de St-Pétersbourg ».

 

      En 1929, sous l’égide de l’académicien N. Marr et avec la participation du célèbre scientifique et traducteur M. L. Losinsky fut commencée la préparation de l’édition du Catalogue fondemental de la bibliothèque de Voltaire. Dans ce grand travail participèrent, dans les années 1930/1940, les meilleurs collaborateurs de la Bibliothèque Publique, connaisseurs de l’œuvre de Voltaire, D.S. Krim, Z.D. Ivanova, V.S. Lublinsky, L.S. Gordon, N.V. Varbanets. Le Catalogue fut publié en 1961 dans les éditions de l’Académie des sciences sous la rédaction de l’académicien M. P. Alekseev et de T.V. Kopreeva, il reste jusqu’à nos jours un instrument de recherches pour le scientifique et les lecteurs qui s’intéressent à l’œuvre du philosophe français.

 

      Conformément à son « Catalogue » la bibliothèque de Voltaire comporte 6 814 volumes (y compris 20 volumes de manuscrits décrits par Caussy).

 

      En analysant le répertoire des éditions de la bibliothèque on peut noter le très grand intérêt que Voltaire portait à la littérature philosophique, juridique et théologique. Ces ouvrages furent un éminent support idéologique au philosophe dans ses combats contre la religion catholique, ainsi que contre toute religion. Les traités juridiques richement annotés des remarques marginales furent utilisés dans la lutte pour la nouvelle législation. La bibliothèque comporte un très bon choix d’ouvrages sur l’histoire de la France, de l’Europe et de l’histoire universelle. Voltaire avait un bon répertoire des ouvrages dramatiques et poétiques en français et en italien.

 

      Par ailleurs, comme toute bibliothèque vraiment encyclopédique, elle avait dans son répertoire les meilleurs périodiques scientifiques du temps, les œuvres de Newton, dont Voltaire fut le vulgarisateur en France, les traités médicaux du célèbre hollandais Hermannus Bœrhaave , des descriptions de voyages, des atlas, en somme des livres traitant de presque toutes les sciences et parlant de tous les arts.

 

      Les œuvres de Voltaire occupent une place à part dans sa propre bibliothèque, elles sont richement annotées de remarques, corrections et autres traces de lecture du philosophe.

 

      Pour exemple : « Le dictionnaire philosophique », qui est conservé à la bibliothèque dans toutes ses rééditions successives et avec les notes marginales de Voltaire, donne la possibilité de pénétrer aujourd’hui dans le laboratoire de travail du philosophe et de voir l’évolution de ces idées pendant plusieurs années de suite.

 

      La bibliothèque et les manuscrits de Voltaire contiennent un compendium considérable de documents sur l’histoire russe : il s’agit tout d’abord de la rossica française et de cinq volumes de manuscrits, qui furent préparés en Russie et envoyés à Ferney lors du travail de Voltaire sur « l’Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre-le-Grand ».

 

      Voltaire − membre honoraire de l’Académie des sciences de St-Pétersbourg − contribua beaucoup dans les pays de l’Europe à la propagande du nom et des réformes de Pierre-le-Grand, dans ses ouvrages historiques et polémiques ; il créa une image favorable de la Nouvelle Russie. Dans les années 1760/1770, il fit beaucoup pour la présentation idéologique dans les pays occidentaux de la politique de Catherine II qui fut pour Voltaire « l’autocratrice-impératrice-bienfaitrice Catherine la Grande », protectrice de la tolérance religieuse.

 

      C’est pourquoi parmi les manuscrits russes de Voltaire, qui sont conservés dans sa bibliothèque, nous voyons non seulement un « Extrait du Journal de Pierre-le-Grand », mais aussi la traduction française du célèbre « Instruction pour la commission chargée de dresser le projet d’un nouveau Code des Lois » de Catherine II. Ce document fut envoyé à Voltaire en 1769, il fut utilisé par lui dans ses travaux polémiques et rentra en Russie avec sa bibliothèque.

 

      « Ma coutume est d’écrire sur la marge de mes livres ce que je pense d’eux », écrivait Voltaire dans une lettre à Mme de Saint-Julien. Environ 2 000 volumes de sa bibliothèque portant les traces de lecture de leur propriétaire, confirment cette déclaration. On distingue à peu près 30 genres de traces de lecture qui se divisent en notes « écrites » (notes de texte) et notes dites « muettes ». A côté des annotations de la main de Voltaire, on trouve aussi dans ses livres de nombreux signets − bandes de papier glissées entre les pages, les « papillons » − petits bouts de papier collés sur le texte du livre ou en marge, les pages cornées ou pliées, les mots et phrases soulignés, ainsi que les différents signes graphiques (traits, croix, points, etc.) faits à l’encre ou au crayon, à la sanguine ou à la pointe sèche.

 

      Les notes marginales de Voltaire, ainsi que sa correspondance, ses carnets de notes, et les autres documents personnels offrent aux chercheurs des possibilités rares pour « parvenir à une meilleure connaissance de l’univers voltairien ». Les liens entre les notes marginales de Voltaire et ses écrits sont incontestables. Bien souvent, les notes se retrouvent reproduites mot à mot, ou légèrement modifiées, dans les ouvrages historiques et philosophiques, dans les contes et les pamphlets, et surtout dans la correspondance. Leur importance est inestimable pour recréer l’image du « vrai Voltaire ». Ses annotations sont souvent la réaction immédiate à sa lecture, parfois elles expriment son opinion définitive, résultat de longues médiations. Dans tous les cas elles sont d’une sincérité frappante. Annotant ses livres, Voltaire ne se souciait ni de censure, ni de publicité.

 

      Les notes «écrites » sont très cariées tant du point de vue de leur forme que de leur contenu. Il y en a qui sont des remarques de fait, des répliques brèves ou détaillées, des objections argumentées, mais le plus souvent ce sont des opinions franchement polémiques.

 

      Un mot suffit d’habitude au Voltaire-lecteur pour exprimer son attitude positive ou négative par rapport à la lecture. « Bien », « bon », « vrai », « excellent », « bravo », − de cette manière, laconique mais émotionnelle, il confirme son accord avec l’auteur. « Non », « faux », «erreur », « bêtise », « sottise », « galimatias ! » − et ce sont seulement quelques exemples d’un large spectre des appréciations négatives, que nous donnent les notes marginales.

 

      Écrivain dont le style peut passer pour exemplaire, Voltaire est très sensible à toute nuance de la langue. Et comme tel il se montrait bien sévère à l’égard de ses confrères de plume, ne supportant ni métaphores maladroites, ni expressions ampoulées, ni rimes banales, ni inexactitude. « Mal écrit », « inintelligible », « mauvaise comparaison », « quel galimatias d’expressions »,  « quel style ! », − s’écriait le critique impitoyable. Les reproches et les remarques sarcastiques abondent dans les marges des tragédies de Belloy et de Crébillon, on les retrouve dans les ouvrages philosophiques, historiques, économiques, scientifiques de Buffon, de Dubos, d’Helvétius, d’Holbach, de Linguet, de Mably, de Montesquieu, de Rousseau et de beaucoup d’autres.

 

      L’un des procédés préférés de Voltaire était d’ajouter quelques mots à la suite du nom de l’auteur, du titre de l’ouvrage ou du chapitre, de l’alinéa, etc. les caractérisant d’une manière brève et parfois mordante. C’est ainsi qu’à la fin de la tragédie de Baculart d’Arnaud « Fayel », après la remarque de l’auteur « Le rideau s’abaisse », on lit cette phrase ajoutée à la main : « Il ne devait pas se lever ». Il y a des annotations dont le sens est beaucoup plus général. Ce sont les opinions de Voltaire se rapportant à un auteur, un éditeur, ou un traducteur, à un livre en entier ou à une partie du livre. « Plate préface. Elle rend nécessaire ce que l’auteur veut combattre », − écrit-il en marge du « Christianisme dévoilé » de d’Holbach. « Livre dangereux » − cette note figure sur la feuille de titre de plusieurs ouvrages de la critique philosophique présents dans sa bibliothèque.

 

      A partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle et jusqu’à nos jours, l’intérêt pour les notes marginales de Voltaire ne s’est jamais épuisé. Les premières publications des marginalia de Voltaire datent de l’époque de son vivant. En 1760, Jen Formey a cité dans l’introduction à son ouvrage « Histoire abrégée de la philosophie » les notes de Voltaire dans un exemplaire du livre d’André Bourreau-Deslandes « Histoire critique de la philosophie » dont Formey était le possesseur. En 1890, E. Radlov publia un article consacré aux notes marginales du philosophe sur l’exemplaire du « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » de J.-J. Rousseau. Ces travaux furent continués par K. Derjavine, qui publia les remarques de Voltaire sur « L’Emile » et par des chercheurs américains G.R. Havens et N.L. Torrey.

 

      Dans les années 1960, on envisagea pour la première fois d’effectuer une édition de toutes les notes de lecture de Voltaire conservées dans sa bibliothèque. En vue de la réalisation de ce projet, l’administration de la Bibliothèque forma une équipe, dont les membres étaient des paléographes et des historiens du livre, ainsi que des spécialistes des langues et des littératures romanes. Le Comité de rédaction, présidé par O. Golubéva, directeur-adjoint de la Bibliothèque, devait coordonner le travail et porter la responsabilité de l’édition. T. Voronova, S. Manévitch, N. Elaguina et L. Albina furent nommés membres du Comité. Les professeurs L. Gordon, V. Liublinsky et A. Lublinskaja, savants réputés, prirent part à la publication, en qualité de consultants scientifiques. Le travail technique a été effectué par R. Afanassieva, L. Kolgoy, T. Bobyleva, N. Cheina, S. Katalnikova, I. Frolova, E. Bernadskaya, A. Goldberg et S. Dmitryuk.

 

      Après la parution en 1979 du premier volume du Corpus des notes marginales de Voltaire dans les éditions « Académie-Verlag », plusieurs comptes-rendus favorables furent publiés dans la presse russe et européenne. Dans une lettre adressée à O. Golubéva, Robert Shackleton, Président de la Fondation Voltaire à Oxford, écrivait : « Je crois pouvoir affirmer que le retentissement international de l’édition des notes marginales de Voltaire fera époque dans les annales du Siècle des Lumières ».

 

      L’activité de « l’équipe voltairienne » de la Bibliothèque Publique dura de 1969 à 1994. Au cours de cette période, les membres de l’équipe rédigèrent les notices descriptives de 1687, ouvrages portant les signes de lecture de Voltaire. Cinq volumes du Corpus furent donnés au grand public. La préparation et la publication des deux derniers volumes (tomes 6 et 7) seront effectuées par la Bibliothèque Nationale de Russie en coopération avec la Voltaire Fondation (Oxford) et les Editions de la Sorbonne (Paris).

 

      La publication « traditionnelle » des notes marginales de Voltaire fut complétée en 1998 par une édition fac-similé du « Contrat social » de J.-J. Rousseau de la Bibliothèque de Voltaire (édition « Le Serpent à Plumes »). En 2002, les Bibliothèques Nationales de Russie et de France décidèrent d’effectuer une série d’éditions numériques des livres avec des notes marginales de Voltaire. On prévoit déjà en 2003 la mise sur Internet du Traité de CL.-A. Helvétius « De l’esprit » (Paris, 1758) et de la « Lettre de Jean-Jacques Rousseau à Christophe de Beaumont, archevêque de Paris… » (1763).

 

      L’organisation d’expositions fut toujours un travail prioritaire pour les conservateurs de la Bibliothèque de Voltaire et les dernières années ne firent pas exception. En 1994, lors de la commémoration du tricentenaire de la naissance du grand français, la Bibliothèque Nationale de Russie participa à trois expositions internationales : « Voltaire et ses combats » ( Oxford ), « Voltaire chez lui » (Genève), « Voltaire et l’Europe » (Paris).

 

      En 1998/99 des exemplaires annotés par le philosophe furent montrés aux visiteurs du Musée J.-J. Rousseau à Montmorancy, au mois de Juin 1999 eut lieu une exposition « Voltaire, la justice et l’opinion publique », organisée par la Cour de Cassation de France, la Bibliothèque Nationale de France. En 2000, les autographes des lettres de Voltaire au roi de Prusse, Frédéric-le-Grand, furent exposés dans le Nouveau Palais de Potsdam, en 2001, les échantillons des tissus du château de Ferney transportés au XVIIIe siècle en Russie par J.-L. Wagnière rentrèrent pour quatre mois à Ferney-Voltaire.

 

      Le travail des conservateurs de la Bibliothèque de Voltaire et la consolidation de l’intérêt international pour cette collection amenèrent à l’idée de la création à la Bibliothèque Nationale de Russie du « Centre d’étude de l’Encyclopédisme et du XVIIIe siècle » (« Centre Voltaire ») ayant comme base informatique la bibliothèque et les manuscrits de Voltaire et plus largement la bibliothèque de Catherine II. Le « Centre Voltaire » permettra d’offrir des conditions favorables à la conservation et à l’utilisation de ces collections, il effectuera la coordination des recherches scientifiques et bibliographiques sur l’œuvre de Voltaire en Russie. « Le Centre Voltaire » de St-Pétersbourg continuera les projets d’édition du « Corpus des notes marginales de Voltaire » préparera la réédition du « Catalogue » de la bibliothèque de Voltaire avec des additions et des corrections. Un grand projet de numérisation des manuscrits de Voltaire et de leur description scientifique sera aussi effectué.

 

      La reconstitution de la Bibliothèque de D. Diderot et celle de Catherine II, actuellement disséminées dans l’ensemble des fonds étrangers de la Bibliothèque Nationale de Russie, sera l’une des premières tâches scientifiques de la nouvelle institution.

 

      L’idée de la création du « Centre Voltaire » à St-Pétersbourg fut soutenu par le président de la République Française, Jacques Chirac, qui avait visité la Bibliothèque Nationale de Russie le 26 Septembre 1997.

 

      Les travaux architecturaux et de construction ont débuté en 2001 et terminés pour être au mois de mai 2003. Ainsi l’ouverture du « Centre Voltaire » de la Bibliothèque Nationale de Russie pourra être considérée comme un cadeau à St-Pétersbourg à l’occasion de son tricentenaire.

 

 

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