LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 2

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 2

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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LA BIBLE ENFIN EXPLIQUÉE.

 

PAR PLUSIEURS AUMONIERS DE S. M. L. R. D. P.

 

 

 

- 1776 -

 

 

 

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AVERTISSEMENT POUR LA PRÉSENTE ÉDITION.

 

 

 

 

      Au temps où Voltaire habitait avec la belle Émilie au château de Cirey, on lisait tous les matins, pendant le déjeuner, un chapitre de la Bible, sur lequel chacun faisait ses réflexions à sa manière. Voltaire et madame du Châtelet prirent note de ces commentaires impromptus ; il en résulta deux manuscrits. Celui de la marquise est encore inédit : quant à celui de Voltaire, il servit de noyau à l’ouvrage suivant, lequel fut publié au milieu de l’année 1776, c’est-à-dire trente ans après les propos de table du château.

 

      Le titre en est singulier. On crut d’abord (et c’était vrai) que l’auteur anonyme avait voulu désigner le roi de Prusse par les lettres L. R. D. P., et qu’il fallait entendre par aumôniers les anciens philosophes de Potsdam, La Mettrie, d’Argens, Voltaire lui-même, etc. C’est ainsi qu’en 1777, à la nouvelle que l’avocat général Séguier s’apprêtait à requérir contre l’ouvrage, d’Alembert écrivit au roi de Prusse pour le prier d’apprendre au premier président du parlement et aux gens du roi de France que cette explication était bien l’œuvre de ses aumôniers. Mais le roi de Prusse ne jugea pas à propos d’intervenir, et Voltaire, sur ce premier refus, coupa court aux négociations, en faisant insérer en tête de la troisième édition de sa Bible le deuxième alinéa de l’Avertissement actuel. Les lettres L. R. D. P. ne voulaient plus dire le roi de Prusse, mais le roi de Pologne Stanislas.

 

      Quant à savoir si cette Bible fut poursuivie, condamnée, supprimée, c’est là un problème littéraire. Les uns disent non, les autres oui, et ces autres sont les plus nombreux.

 

      Quoi qu’il en soit, la traduction est fidèle, littérale même ; mais elle est incomplète. Si Voltaire traduit, ce n’est que pour commenter, et il lui suffit que son commentaire porte sur les principaux faits du livre hébreu. Il veut prouver, et il prouve, que l’Histoire dite sainte par les chrétiens n’est si sainte, ni même histoire ; et que toutes les interprétations théologiques que les dom Calmet de son temps et des temps passés ont faites de ces vieilles légendes, ne sont que des absurdités.

 

      On se tromperait donc bien si l’on croyait que ce travail est superficiel, et que le patriarche n’emprunte ses lumières qu’à ses confrères en philosophie, les d’Holbach et les Naigeon, auxquels la critique moderne réserve ses plus hauts dédains. Il s’autorise aussi, et même principalement, des Bochart, des Huet, des Le Clerc, des Grotius, etc., dont nos érudits du jour font le plus grand cas. « Ils ont dit en latin sur la Bible, écrivait malignement l’abbé Galiani, tout ce que Voltaire a expliqué en Français ; on ignore ceux-là, on ne parle que de lui. » Cette critique est, à nos yeux, le plus bel éloge qu’on puisse faire du commentateur.

 

      La Bible enfin expliquée eut cinq éditions en quelques mois.

 

 

 

 

Georges AVENEL.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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