MÉMOIRES ET TRAITÉS DIVERS - Chapitre II
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MÉMOIRES ET TRAITÉS DIVERS.
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CHAPITRE II.
Du corail.
Est-on bien sûr que le corail soit une production d'insectes, comme il est indubitable que la cire est l'ouvrage des abeilles ? On a trouvé de petits insectes dans les pores du corail : mais où n'en trouve-t-on pas ? Les creux de tous les arbres en fourmillent, les vieilles murailles sont tapissées de républiques ; mais ces petits animaux n'ont pas formé les murailles et les arbres. On serait bien mieux fondé, si on voyait un vieux fromage de Sassenage pour la première fois, à supposer que les mites innombrables qu'il renferme ont produit ce fromage.
Un de ceux qui ont dit que les coraux étaient composés de petits vers prétendit en même temps que les turquoises étaient faites d'ossements de morts, parce qu'on avait découvert quelques turquoises imparfaites auprès d'un ancien cadavre. Il se pourrait bien que les coraux ne fussent pas plus l'ouvrage d'un ver que la turquoise n'est l'ouvrage d'un os de mort.
Mille insectes viennent se loger dans les éponges sur le bord de la mer ; mais ces insectes ont-ils produit les éponges ? De très habiles naturaliste, croient le corail un logement que des insectes se sont bâti. D'autres s'en tiennent à l'ancienne opinion que c'est un végétal, et le témoignage des yeux est en leur faveur (1).
1 – La découverte que le corail est la production d'une espèce de polypes marins est de M. Peyssonnel ; de savants naturalistes la nièrent ; elle a été confirmée depuis par M. de Jussieu ; et, en faisant dissoudre ces substances dans un acide affaibli, on parvient à séparer la partie terreuse du réseau animal qui lui sert de base.
Les turquoises paraissent devoir leur origine à des os colorés par une chaux métallique ; cela est même prouvé pour quelques-unes de ces pierres. (K.)