ANNALES DE L'EMPIRE - CATALOGUE DES EMPEREURS - CHARLES QUINT - Partie 49.14
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(Partie 14)
CHARLES-QUINT,
QUARANTIÈME EMPEREUR.
1556 – Tout le dégoûtait. Les Turcs étaient toujours maîtres de la Hongrie jusqu'à Bude, et inquiétaient le reste ; les Transylvains souffraient impatiemment le joug ; le protestantisme pénétrait dans les États autrichiens ; et l'empereur avait résolu depuis longtemps de dérober à tant de soins une vieillesse prématurée et infirme, et un esprit détrompé de toutes les illusions ; il ne voulait pas montrer sur le trône sa décadence.
Ne pouvant donc céder l'empire à son fils, il le cède à son frère ; il demande préalablement l'agrément du saint-siège, lui qui n'avait pas certainement demandé cet agrément pour être élu empereur.
Paul IV abuse de la soumission de Charles-Quint, et le refuse ; ce pontife était à la fois très satisfait de le voir quitter l'empire, et de le chagriner.
Charles-Quint, sans consulter le pape davantage, envoie de Bruxelles son abdication, le 17 septembre 1556, la trente-sixième année de son empire (1).
Le prince d'Orange porte la couronne et le sceptre impérial à Ferdinand. Charles s'embarque aussitôt pour l'Espagne, et va se retirer dans l'Estramature, au monastère de Saint-Just, de l'ordre des hiéronymites. La commune opinion est qu'il se repentit ; opinion fondée seulement sur la faiblesse humaine, qui croit impossible de quitter sans regret ce que tout le monde envie avec fureur. Charles oublia absolument le théâtre où il avait joué un si grand personnage, et le monde qu'il avait troublé, parce qu'il sentait bien, dans son affaiblissement, qu'il ne pouvait le troubler davantage (2).
Paul IV engage les électeurs ecclésiastiques à ne point admettre la démission de Charles-Quint, et à ne point reconnaître Ferdinand. Son intérêt était de mettre la division dans les actes dans l'emprise furent promulgués au nom de Charles-Quint, jusqu'à l'année de sa mort ; fait aussi important que véritable, et qu'aucun historien n'a rapporté.
1 – Ou plutôt, il résigne l'Empire à son frère le 3 août, et le 7 septembre il annonce son abdication à tous les états de l'Empire. (G.A.)
2 – On sait aujourd'hui tout le contraire. Retiré dans un palais contigu au monastère de Saint-Just, et ayant toujours un grand état de maison, Charles ne cessa de diriger les affaires politiques de l'Espagne. (G.A.)