ANNALES DE L'EMPIRE - CATALOGUE DES EMPEREURS - HENRI V - Partie 1 - Partie 27

Publié le par loveVoltaire

Photo de PAPAPOUSS

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ANNALES DE L’EMPIRE.

 

 

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CATALOGUE DES EMPEREURS

 

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(Partie 1)

 

 

 

HENRI V,

 

 

 

Né en 1081, empereur en 1106, mort en 1125, le 23 mai.

 

 

Sa femme :

  •  Mathilde, fille de Henri I, roi d’Angleterre.

 

 

 

Sa fille :

  •  Christine, femme de Ladislas, duc de Silésie.

 

 

 

 

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HENRI V,

 

 

DIX-NEUVIÈME EMPEREUR

 

 

 

         Les seigneurs des grands fiefs commençaient alors à s’affermir dans le droit de souveraineté. Ils s’appelaient co-impérantes,se regardant comme des souverains dans leurs fiefs, et vassaux de l’empire, non de l’empereur. Ils recevaient à la vérité de lui les fiefs vacants ; mais la même autorité qui les leur donnait ne pouvait les leur ôter. C’est ainsi qu’en Pologne le roi confère les palatinats, et la république seule a le droit de destitution. En effet, on peut recevoir par grâce, mais on ne doit être dépossédé que par justice. Plusieurs vassaux de l’empire s’intitulaient déjà ducs et comtes par la grâce de Dieu.

 

         Cette indépendance que les seigneurs s’assuraient, et que les empereurs voulaient réduire, contribua pour le moins autant que les papes au trouble de l’empire, et à la révolte des enfants contre leurs pères.

 

         La force des grands s’accroissait de la faiblesse du trône. Ce gouvernement féodal était à peu près le même en France et en Aragon. Il n’y avait plus de royaume en Italie ; tous les seigneurs s’y cantonnaient : l’Europe était toute hérissée de châteaux et couverte de brigands ; la barbarie et l’ignorance régnaient. Les habitants des campagnes étaient dans la servitude, les bourgeois des villes méprisés et rançonnés, et, à quelques villes commerçantes près, en Italie, l’Europe n’était, d’un bout à l’autre, qu’un théâtre de misères.

 

         La première chose que fait Henri V, dès qu’il s’est fait couronner, est de maintenir ce même droit des investitures, contre lequel il s’était élevé pour détrôner son père.

 

         Le pape Pascal étant venu en France, va jusqu’à Châlons en Champagne pour conférer avec les princes et les évêques allemands, qui y viennent au nom de l’empereur.

 

         Cette nombreuse ambassade refuse d’abord de faire la première visite au pape. Ils se rendent pourtant chez lui à la fin. Brunon, archevêque de Trèves, soutient le droit de l’empereur. Il était bien plus naturel qu’un archevêque réclamât contre ces investitures et ces hommages, dont les évêques, se plaignaient tant ; mais l’intérêt particulier combat dans toutes les occasions l’intérêt général.

 

1107 – 1108 – 1109 – 1110 – Ces quatre années ne sont guère employées qu’à des guerres contre la Hongrie et contre une partie de la Pologne ; guerres sans sujet, sans grand succès de part ni d’autre, qui finissent par la lassitude de tous les partis, et qui laissent les choses comme elles étaient.

 

1111 – 1112 – L’empereur, à la fin de cette guerre, épouse la fille de Henri Ier, roi d’Angleterre, fils et second successeur de Guillaume-le-Conquérant. On prétend que sa femme eut pour dot une somme qui revient à environ neuf cent mille livres sterling. Cela composerait plus de cinq millions d’écus d’Allemagne d’aujourd’hui, et de vingt millions de France. Les historiens manquent tous d’exactitude sur ces faits ; et l’histoire de ces temps-là n’est que trop souvent un ramas d’exagérations.

 

         Enfin, l’empereur pense à l’Italie et à la couronne impériale ; et le pape Pascal II, pour l’inquiéter, renouvelle la querelle des investitures.

 

         Henri V envoie à Rome des ambassadeurs, suivis d’une armée. Cependant il promet, par un écrit conservé encore au Vatican, de renoncer aux investitures, de laisser aux papes tout ce que les empereurs leur ont donné ; et, ce qui est assez étrange, après de telles soumissions, il promet de ne tuer ni de mutiler le souverain pontife.

 

         Pascal II, par le même acte, promet d’ordonner aux évêques d’abandonner à l’empereur tous leurs fiefs relevant de l’empire : par cet accord, les évêques perdaient beaucoup, le pape et l’empereur gagnaient.

 

         Tous les évêques d’Italie et d’Allemagne qui étaient à Rome protestent contre cet accord ; Henri V, pour les apaiser, leur propose d’être fermiers des terres dont ils étaient auparavant en possession. Les évêques ne veulent point du tout être fermiers.

 

         Henri V, lassé de toutes ces contestations, dit qu’il veut être couronné et sacré sans aucune condition. Tout cela se passait dans l’église de Saint-Pierre pendant la messe ; et à la fin de la messe l’empereur fait arrêter le pape par ses gardes.

 

         Il se fait un soulèvement dans Rome en faveur du pape. L’empereur est obligé de se sauver ; il revient sur-le-champ avec des troupes, donne dans Rome un sanglant combat, tue beaucoup de Romains, et surtout de prêtres, et emmène le pape prisonnier avec quelques cardinaux.

 

         Pascal fut plus doux en prison qu’à l’autel. Il fit tout ce que l’empereur voulut. Henri V, au bout de deux mois, reconduit à Rome le saint père à la tête de ses troupes. Le pape le couronne empereur le 13 avril, et lui donne en même temps la bulle par laquelle il lui confirme le droit des investitures. Il est remarquable qu’il ne lui donne, dans cette bulle, que le titre de dilection. Il l’est encore plus que l’empereur et le pape communièrent de la même hostie, et que le pape dit, en donnant la moitié de l’hostie à l’empereur : « Comme cette partie du sacrement est divisée de l’autre, que le premier de nous deux qui rompra la paix soit séparé du royaume de Jésus-Christ. »

 

 

 

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