ANNALES DE L'EMPIRE - CATALOGUE DES EMPEREURS - HENRI IV - Partie 1 - Partie 25
ANNALES DE L’EMPIRE.
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CATALOGUE DES EMPEREURS
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(Partie1)
HENRI IV,
Né le 11 novembre en 1050, empereur en 1056, mort en 1106.
Ses femmes :
- Berthe, fille d’Othon de Savoie, qu’on appelait marquis d’Italie ;
- Adélaïde de Russie, veuve d’un margrave de Brandebourg.
Ses enfants de Berthe :
- Conrad, duc de Lorraine ;
- L’empereur Henri V ;
- Agnès, femme de Frédéric de Souabe ;
- Berthe, mariée à un duc de Carinthie ;
- Adélaïde, mariée à Boleslas III, roi de Pologne ;
- Sophie, mariée à Godefroi, duc de Brabant.
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HENRI IV,
DIX-HUITIÈME EMPEREUR
1056 – Une femme gouverne l’empire : c’était une Française, fille d’un duc de Guyenne, pair de France, nommée Agnès, mère du jeune Henri IV ; et Agnès, qui avait de droit la tutelle des biens patrimoniaux de son fils, n’eut celle de l’empire que parce qu’elle fut habile et courageuse.
Depuis 1057 jusqu’à 1069 – Les premières années du règne de Henri IV sont des temps de troubles obscurs.
Des seigneurs particuliers se font la guerre en Allemagne. Le duc de Bohême, toujours vassal de l’empire, est attaqué par la Pologne, qui ne veut plus en être membre.
Les Hongrois, si longtemps redoutables à l’Allemagne, sont obligés de demander enfin du secours aux Allemands contre les Polonais, devenus dangereux ; et malgré ce secours ils sont battus. Le roi André et sa femme se réfugient à Ratisbonne.
Il paraît qu’aucune politique, aucun grand dessein, n’entrent dans ces guerres. Les sujets les plus légers les produisent : quelquefois elles ont leur source dans l’esprit de chevalerie introduit alors en Allemagne. Un comte de Hollande, par exemple, fait la guerre contre les évêques de Cologne et de Liège pour une querelle dans un tournoi.
Le reste de l’Europe ne prend nulle part aux affaires de l’Allemagne. Point de guerre avec la France, nulle influence en Angleterre ni dans le Nord, et alors même très peu en Italie, quoique Henri IV en fût roi et empereur.
L’impératrice Agnès maintient sa régence avec beaucoup de peine.
Enfin en 1061, les ducs de Saxe et de Bavière, oncles de Henri IV, un archevêque de Cologne, et d’autres princes, enlèvent l’empereur à sa mère, qu’on accusait de tout sacrifier à l’évêque d’Augsbourg, son ministre et son amant. Elle fuit à Rome, et y prend le voile. Les seigneurs restent maîtres de l’empereur et de l’Allemagne jusqu’à sa majorité.
Cependant en Italie, après bien des troubles toujours excités au sujet du pontificat, le pape Nicolas II, en 1059, avait statué dans un concile de cent treize évêques que désormais les cardinaux seuls éliraient le pape, qu’il serait ensuite présenté au sujet du pontificat, le pape Nicolas II, en 1059, avait statué dans un concile de cent treize évêques que désormais les cardinaux seuls éliraient le pape, qu’il serait ensuite présenté au peuple pour faire confirmer l’élection ; « sauf, ajoute-t-il, l’honneur et le respect dus à notre cher fils Henri, maintenant roi, qui, s’il plaît à Dieu, sera empereur selon le droit que nous lui en avons déjà donné. »
On se prévalait ainsi de la minorité de Henri IV pour accréditer des droits et des prétentions que les pontifes de Rome soutinrent toujours quand ils le purent.
Il s’établissait alors une coutume que la crainte des rapacités de mille petits tyrans d’Italie avait introduite. On donnait ses biens à l’Église sous le titre d’oblata, et on restait possesseur feudataire avec une légère redevance. Voilà l’origine de la suzeraineté de Rome sur le royaume de Naples.
Ce même pape Nicolas II, après avoir inutilement excommunié les conquérants normands, s’en fait des protecteurs et des vassaux ; et ceux-ci, qui étaient feudataires de l’empire, et qui craignaient bien moins les papes que les empereurs, font hommage de leurs terres au pape Nicolas dans le concile de Melphi en 1059. Les papes, dans ces commencements de leur puissance, étaient comme les califes dans la décadence de la leur ; ils donnaient l’investiture au plus fort qui la demandait.
Robert reçoit du pape la couronne ducale de la Pouille et de la Calabre, et est investi par l’étendard. Richard est confirmé prince de Capoue, et le pape leur donne encore la Sicile, en cas qu’ils en chassent les Sarrasins.
En effet, Robert et ses frères s’emparèrent de la Sicile en 1061, et par là rendirent le plus grand service à l’Italie.
Les papes n’eurent que longtemps après Bénévent, laissé par les princes normands aux Pandolfes de la maison de Toscanelle.
1069 – Henri IV, devenu majeur, sort de la captivité où le retenaient les ducs de Saxe et de Bavière.
Tout était alors dans la plus horrible confusion. Qu’on en juge par le droit de rançonner les voyageurs, droit que tous les seigneurs, depuis le Mein et le Véser jusqu’au pays des Slaves, comptaient parmi les prérogatives féodales.
Le droit de dépouiller l’empereur paraissait aussi fort naturel aux ducs de Bavière, de Saxe, au marquis de Thuringe. Ils forment une ligue contre lui.
1070 – Henri IV, aidé du reste de l’empire, dissipe la ligue.
Othon de Bavière est mis au ban de l’empire. C’est le second souverain de ce duché qui essuie cette disgrâce. L’empereur donne la Bavière à Guelfe, fils d’Azon, marquis d’Italie.
1071 – 1072 – L’empereur, quoique jeune et livré aux plaisirs, parcourt l’Allemagne pour y mettre quelque ordre.
L’année 1072 est la première époque des fameuses querelles pour les investitures (1).
Alexandre II avait été élu pape sans consulter la cour impériale, et était resté pape malgré elle. Hildebrand, né à Soane en Toscane, de parents inconnus, moine de Cluny sous l’abbé Odilon, et depuis cardinal, gouvernait le pontificat. Il est assez connu sous le nom de Grégoire VII ; esprit vaste, inquiet, ardent, mais artificieux jusque dans l’impétuosité : le plus fier des hommes, le plus zélé des prêtres. Alexandre avait déjà, par ses conseils, raffermi l’autorité du sacerdoce.
Il engage le pape Alexandre à citer l’empereur à son tribunal. Cette témérité paraît ridicule ; mais si l’on songe à l’état où se trouvait alors l’empereur, elle ne l’est point. La Saxe, la Thuringe, une partie de l’Allemagne, étaient alors déclarées contre Henri IV.
1073 – Alexandre II étant mort, Hildebrand a le crédit de se faire élire par le peuple sans demander les voix des cardinaux, et sans attendre le consentement de l’empereur. Il écrit à ce prince qu’il a été élu malgré lui, et qu’il est prêt à se démettre. Henri IV envoie son chancelier confirmer l’élection du pape, qui alors, n’ayant plus rien à craindre, lève le masque.
Henri continue à faire la guerre aux Saxons, et à la ligue établie contre lui. Henri IV est vainqueur.
1 – Nous renvoyons le lecteur à l’admirable chapitre XLVI de l’Essai. (G.A.)