ANNALES DE L'EMPIRE - CATALOGUE DES EMPEREURS - CHARLES-LE-CHAUVE - Partie 9

Publié le par loveVoltaire

Photo de PAPAPOUSS

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ANNALES DE L’EMPIRE.

 

 

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CATALOGUE DES EMPEREURS

 

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CHARLES-LE-CHAUVE,

 

 

 

 

Né, en 823, empereur en 875, mort en 877, le 6 octobre.

 

Ses femmes :

  • Hirmentrude, fille d’Odon, duc d’Orléans ;
  • Richilde, fille d’un comte de Bouvines.

 

Ses enfants :

  • Louis-le-Bègue ;
  • Charles, tué en 866 ;
  • Carloman, aveuglé en 873 ;
  • Judith, femme en premières noces d’Ethelred, roi d’Angleterre, et en secondes noces de Baudoin I, comte de Flandre.

 

 

 

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CHARLES-LE-CHAUVE,

 

 

 

CINQUIÈME EMPEREUR.

 

 

 

 

         Charles se fait couronner à Pavie, roi de Lombardie, par les évêques, les comtes, et les abbés de ce pays. « Nous vous élisons, est-il dit dans cet acte, d’un commun consentement, puisque vous avez été élevé au trône impérial par l’intercession des apôtres saint Pierre et saint Paul, et par leur vicaire Jean, souverain pontife, etc. »

 

876 – Louis de Germanie se jette sur la France, pour se venger d’avoir été prévenu par son frère dans l’achat de l’empire. La mort le surprend dans sa vengeance.

 

         La coutume, qui gouverne les hommes, était alors d’affaiblir des États en les partageant entre ses enfants (1). Trois fils de Louis-le-Germanique partagent ses États. Carloman a la Bavière, la Carinthie, la Pannonie ; Louis, la Frise, la Saxe, la Thuringe, la Franconie ; Charles-le-Gros, depuis empereur, la moitié de la Lorraine, avec la Souabe et les pays circonvoisins, qu’on appelait alors l’Allemagne.

 

877 – Ce partage rend l’empereur Charles-le-Chauve plus puissant. Il veut saisir la moitié de la Lorraine qui lui manque. Voici un grand exemple de l’extrême superstition qu’on joignait alors à la rapacité et à la fourberie. Louis de Germanie et de Lorraine envoie trente hommes au camp de Charles-le-Chauve, pour lui prouver, au nom de Dieu, que sa partie de la Lorraine lui appartient. Dix de ces trente confesseurs ramassent dix bagues et dix cailloux dans une chaudière d’eau bouillante sans s’échauder ; dix autres portent chacun un fer rouge l’espace de neuf pieds sans se brûler ; dix autres, liés avec des cordes, sont jetés dans de l’eau froide et tombent au fond, ce qui marquait la bonne cause, car l’eau repoussait en haut les parjures.

 

         L’histoire est si pleine de ces épreuves qu’on ne peut guère les nier toutes. L’usage qui les rendait communes rendait aussi communs les secrets qui font la peau insensible pour quelque temps à l’action du feu, comme l’huile de vitriol et d’autres corrosifs. A l’égard du miracle d’aller au fond de l’eau quand on y est jeté, ce serait un plus grand miracle de surnager.

 

         Louis ne s’en tint pas à cette cérémonie. Il battit auprès de Cologne l’empereur son oncle. L’empereur battu repasse en Italie, poursuivi par les vainqueurs.

 

         Rome alors était menacée par les musulmans, toujours cantonnés dans la Calabre. Carloman, ce roi de Bavière, ligué avec son frère le Lorrain, poursuivit en Italie son oncle le Chauve, qui se trouve pressé à la fois par son neveu, par les mahométans, par les intrigues du pape, et qui meurt au mois d’octobre dans un village près du Mont-Cénis.

 

         Les historiens disent (2) qu’il fut empoisonné par son médecin, un Juif nommé Sédécias. Il est seulement constant que l’Europe chrétienne était alors si ignorante, que les rois étaient obligés de prendre pour leurs médecins des Juifs ou des Arabes.

 

         C’est à l’empire de Charles-le-Chauve que commence le grand gouvernement féodal, et la décadence de toutes choses. C’est sous lui que plusieurs possesseurs des grands offices militaires, des duchés, des marquisats, des comtés, veulent les rendre héréditaires : ils faisaient très bien. L’empire romain avait été fondé par d’illustres brigands d’Italie ; des brigands du Nord en avaient élevé un autre sur ses débris. Pourquoi les sous-brigands ne se seraient-ils pas procuré des domaines ? le genre humain en souffrait, mais il a toujours été traité ainsi.

 

 

 

1 – Voyez, sur tous ces prétendus partages, les Lettres sur l’histoire de France d’Augustin Thierry. (G.A.)

 

2 – D’après l’annaliste de saint Bertin seulement. On voit que Voltaire ne croit pas cela. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

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