HISTOIRE DE L'ÉTABLISSEMENT DU CHRISTIANISME - 1776 - Partie 16

Publié le par loveVoltaire

HISTOIRE DE L'ÉTABLISSEMENT DU CHRISTIANISME - 1776 - Partie 16

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QUATORZIÈME DOUTE.

 

 

 

 

          S’il est vrai qu’il ait toujours appelé les prêtres de son temps et les pharisiens, sépulcres blanchis, race de vipères, et qu’il ait prêché publiquement contre eux la populace, il put très légitimement être regardé comme un perturbateur du repos public, et comme tel être livré à Pilate, alors présent de Judée. Il a été un temps où nous aurions fait pendre ceux qui prêchaient dans les rues contre nos évêques, quoiqu’il ait été aussi un temps où nous avons pendu plusieurs de nos évêques mêmes.

 

          Matthieu dit que Jésu fit la pâque juive avec ses compagnons la veille de son supplice. Nous ne discuterons point ici l’authenticité de la chanson que Jésu chanta à ce dernier souper, selon Matthieu. Elle fut longtemps en vogue chez quelques sectes des premiers chrétiens, et saint Augustin nous en a considéré quelques couplets dans sa lettre à Cététius. En voici un :

 

 

                    Je veux délier, et je veux être délié.

                   Je veux sauver, et je veux être sauvé.

                  Je veux engendrer, et je veux être engendré.

                 Je veux chanter, dansez tous de joie.

                Je veux pleurer, frappez-vous tous de douleur.

               Je veux orner, et je veux être orné.

              Je suis la lampe pour vous qui me voyez.

             Je suis la porte pour vous qui y frappez.

            Vous qui voyez ce que je fais, ne dites pas ce que je fais.

           J’ai joué tout cela, et je n’ai point du tout été joué.

 

 

 

 

 

 

 

QUINZIÈME DOUTE.

 

 

 

 

          On demande enfin s’il est possible qu’un Dieu ait tenu les discours impertinents et barbares qu’on lui attribue ; qu’il ait dit : Quand vous donnerez à dîner ou à souper, n’y invitez ni vos amis ni vos parents riches ;

 

          Qu’il ait dit : Va-t-en inviter les borgnes et les boiteux au festin, et contrains-les d’entrer ;

 

          Qu’il ait dit : Je ne suis point venu apporter la paix, mais le glaive ;

 

          Qu’il ait dit : Je suis venu mettre le feu sur la terre ;

 

          Qu’il ait dit : en vérité, si le grain qu’on a jeté en terre ne meurt, il reste seul ; mais quand il est mort, il porte beaucoup de fruits.

 

          Ce dernier trait n’est-il pas de l’ignorance la plus grossière, et les autres sont-ils bien sages et bien humains ?

 

 

 

 

 

 

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