HISTOIRE DE L'ÉTABLISSEMENT DU CHRISTIANISME - 1776 - Partie 7

Publié le par loveVoltaire

HISTOIRE DE L'ÉTABLISSEMENT DU CHRISTIANISME - 1776 - Partie 7

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CHAPITRE VI.

 

De la personne de Jésu.

 

 

 

 

 

                    Quiconque cherche la vérité sincèrement aura bien de la peine à découvrir le temps de la naissance de Jésu, et l’histoire véritable de sa vie. Il paraît certain qu’il naquît en Judée dans un temps où toutes les sectes dont nous avons parlé disputaient sur l’âme, sur sa mortalité, sur la résurrection, sur l’enfer. On l’appela Jésu, ou Josuah, ou Jeschu, ou Jeschut, fils de Miriah ou de Maria, fils de Joseph ou de Panther. Le petit livre juif du Toldos Jeschut, écrit probablement au second siècle de notre ère, lorsque le recueil du Talmud était commencé, ne lui donne jamais que ce nom de Jeschut. Il le fait naître sous le roitelet juif Alexandre Jannée, du temps que Sylla était dictateur à Rome, et que Cicéron, Caton et César, étaient jeunes encore. Ce libelle fort mal fait, et plein de fables rabbiniques, déclare Jésu qui vendit son maître, mais pour son adversaire déclaré (1). Cette seule anecdote semble avoir quelque ombre de vraisemblance, en ce qu’elle est conforme à l’Evangile de saint Jacques, le premier des Evangiles, dans lequel Judas est compté parmi les accusateurs qui firent condamner Jésu au dernier supplice.

 

          Les quatre Evangiles canoniques font mourir Jésu à trente ans et quelques mois, ou à trente-trois ans au plus, en se contredisant comme ils font toujours. Saint Irénée, qui se dit mieux instruit, affirme qu’il avait entre cinquante et soixante années, et qu’il le tient de ses premiers disciples.

 

          Toutes ces contradictions sont bien augmentées par les incompatibilités qu’on rencontre presque à chaque page dans son histoire rédigée par les quatre évangélistes reconnus. Il est nécessaire d’exposer succinctement une partie des principaux doutes que ces Evangiles font naître.

 

 

1 – On trouve dans l’Histoire du christianisme de De Potter un long extrait du Toldos Jeschut, d’après Wagenseil. C’est chez Wagenseil que Voltaire a puisé aussi. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

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