COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 25

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COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 25

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COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES

 

ou

 

MONUMENTS DU PREMIER SIÈCLE DU CRISTIANISME,

 

 

 

(Partie 25)

 

 

 

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          XXV. – Or le Seigneur, tenant la main d’Adam, la donna à Michel archange, et tous les saints suivaient Michel archange, et la grâce glorieuse les introduisit dans le paradis ; et deux hommes anciens des jours vinrent au-devant d’eux  mais étant interrogés par les saints : Qui êtes-vous, qui n’avez pas encore été avec nous dans les enfers, et qui avez été placés Enoch, qui ai été transporté par une parole. Et celui-ci qui est avec moi est Elias thesbite, qui a été enlevé par un char de feu. Ici et jusqu’à présent nous n’avons point éprouvé la mort, mais nous devons revenir pour l’avènement du Christ, armés de signes divins et de prodiges pour combattre avec lui et en être tués dans Jérusalem, et après trois jours et demi, vivants derechef, être enlevés dans les nuées.

 

          XXVI. – Et comme saint Enoche et Elias disaient ces paroles, voici qu’il survient un autre homme très misérable, portant sur ses épaules le signe de la croix. Et lorsque tous les saints le virent, ils lui dirent : Qui êtes-vous ? parce que vous avez l’air d’un larron, et pourquoi portez-vous une croix sur vos épaules ? Et leur répondant, il dit : Vous avez dit vrai que j’ai été un larron, faisant tous les maux sur la terre. Et les Juifs me crucifièrent avec Jésus ; et je vis les merveilles des créatures qui furent faites par la croix du Seigneur Jésus crucifié ; et je crus qu’il est le Créateur de toutes les créatures, et le roi tout-puissant ; et je le priai, disant : Souvenez-vous de moi, Seigneur, lorsque vous serez venu dans votre royaume. Aussitôt ayant égard à ma prière, il me dit : En vérité, je vous le dis, vous serez aujourd’hui avec moi en paradis. Et il me donna ce signe de croix, disant : Portez-le, et marchez dans le paradis ; et si l’ange gardien du paradis ne vous laisse pas entrer, montrez-lui le signe de croix, et dites-lui que Jésus-Christ fils de Dieu, qui est maintenant crucifié, m’a envoyé à vous. Lorsque j’eus fait cela, je dis toutes ces choses à l’ange gardien du paradis, qui, lorsqu’il me les entendit dire, ouvrant aussitôt, il me fit entrer, et me plaça à la droite du paradis, disant : Voilà, tenez-vous un moment là, afin qu’Adam, le père de tout le genre humain, entre avec tous ses fils les saints et les justes du Christ Seigneur crucifié. Lorsqu’ils eurent entendu toutes les paroles du larron, tous les patriarches d’une voix dirent : Vous êtes béni, Dieu tout-puissant, père des biens éternels, et père des miséricordes, qui avez donné une telle grâce à ses péchés, et l’avez rétabli en grâce du paradis, et l’avez placé par une vie spirituelle très sainte dans vos pâturages spirituels et abondants. Ainsi soit-il.

 

          XXVII. Ce sont là les divins et sacrés mystères que nous avons vus et entendus, moi Charinus et Lenthius ; il ne nous est plus permis de raconter les autres mystères de Dieu, comme Michel archange, déclarant hautement nous dit : Allant avec mes frères à Jérusalem, vous serez en oraison criant et glorifiant la résurrection du Seigneur Jésus-Christ, vous qu’il a ressuscités avec lui. Et vous ne parlerez avec aucun homme, et vous resterez comme muets jusqu’à ce que l’heure arrive que le Seigneur vous permette de rapporter les mystères de sa divinité. Or Michel archange nous ordonna d’aller au-delà du Jourdain, dans un lieu très bon et abondant, où sont plusieurs qui sont ressuscités en témoignage de la résurrection du Christ : parce que c’est seulement pour trois jours que nous sommes ressuscités des morts, que nous avons été envoyés à Jérusalem pour célébrer la pâque du Seigneur avec nos parents en témoignage du Seigneur Christ, et nous avons été baptisés dans le saint fleuve du Jourdain. Et depuis nous n’avons été vus de personne. Ce sont là les grandes choses que Dieu nous a ordonné de vous rapporter, et donnez-lui louange et confession, et faites pénitence, et il aura pitié de vous. Paix à vous par le Seigneur Dieu Jésus-Christ et Sauveur de tous les nôtres. Ainsi soit-il, ainsi soit-il, ainsi soit-il. Et après qu’en écrivant ils eurent accompli toutes choses, ils écrivirent chaque tome de papier. Or Charinus donna ce qu’il écrivit dans les mains d’Annas et de Caïphas, et de Gamaliel. Et pareillement Lenthius donna ce qu’il écrivit dans les mains de Nicodème et de Joseph ; et tout d’un coup ils furent transfigurés très blancs, et on ne les vit plus. Or leurs écrits se trouvèrent égaux, n’ayant rien, pas même une lettre de moins ou de plus. Toute la synagogue des Juifs, entendant tous ces discours admirables de Charinus et de Lenthius, se dirent l’un à l’autre : Véritablement c’est Dieu qui a fait toutes ces choses, et béni soit le Seigneur Jésus dans les siècles des siècles ; ainsi soit-il. Et ils sortirent tous avec une grande inquiétude, avec crainte et tremblement, et ils frappèrent leurs poitrines, et chacun se retira chez soi. Toutes ces choses que les Juifs dirent dans leur synagogue, Joseph et Nicodème l’annoncèrent aussitôt au gouverneur ; et Pilate écrivit tout ce que les Juifs avaient fait et dit touchant Jésus, et mit toutes ces paroles dans les registres publics de son prétoire.

 

          XXVIII. – Après cela Pilate étant entré dans le temple des Juifs, assembla tous les princes des prêtres, et les scribes, et les docteurs de la loi, et il entra avec eux dans le sanctuaire du temple, et ordonna que toutes les portes fussent fermées, et il leur dit : Nous avons appris que vous avez une certaine grande bibliothèque dans ce temple, c’est pourquoi je vous prie qu’elle soit présentée devant nous ; et lorsqu’ils eurent apporté cette grande bibliothèque ornée d’or et de pierres précieuses par quatre ministres, Pilate dit à tous : Je vous conjure par le Dieu votre père qui a fait et ordonné que ce temple fût bâti de ne me point taire la vérité : vous savez tout ce qui est écrit dans cette bibliothèque, mais dites-moi maintenant si vous avez trouvé dans les Ecritures que ce Jésus que vous avez crucifié est le fils de Dieu qui doit venir pour le salut du genre humain, et manifestez-moi en combien d’années des temps il devait venir. Etant ainsi conjurés, Annas et Caïphas, firent sortir du sanctuaire tous les autres qui étaient avec eux, et ils fermèrent eux-mêmes les portes du temple et du sanctuaire, et ils dirent à Pilate : Nous sommes conjurés par vous, ô juge ! par l’édification de ce temple, de vous manifester la vérité et la raison. Après que nous avons crucifié Jésus, ignorant qu’il était le fils de Dieu, et pensant qu’il faisait les vertus par quelque enchantement, nous avons fait une grande assemblée dans ce temple. Et conférant l’un avec l’autre les signes des vertus que Jésus avait faites, nous avons trouvé plusieurs témoins de notre race qui ont dit qu’ils l’ont vu vivant après la passion de sa mort, et nous avons vu deux témoins dont Jésus a ressuscité les corps que d’entre les morts, qui nous ont annoncé plusieurs merveilles que Jésus a faites chez les morts, que nous avons écrites entre nos mains. Et c’est notre coutume que chaque année ouvrant cette sainte bibliothèque devant notre synagogue, nous cherchons le témoignage de Dieu, et nous avons trouvé dans le premier livre des Septante où Michel archange parla au troisième fils d’Adam le premier homme, de cinq mille cinq cents ans dans lesquels devait venir du ciel le très aimé fils de Dieu le Christ, et nous avons encore considéré que peut-être il est le Dieu d’Israël qui dit à Moïse : « Faites-vous une arche du Testament de la longueur de deux coudées et demie, de la hauteur d’une coudée et demie, de la largeur d’une coudée et demie. »  Dans ces coudées et demie, nous avons compris et nous avons connu dans la fabrique de l’arche du vieux Testament, que dans cinq mille ans et demi Jésus-Christ devait venir dans l’arche de son corps ; et ainsi nos Ecritures attestent qu’il est le fils de Dieu, et le Seigneur, et le roi d’Israël, parce qu’après sa passion, nous princes des prêtres, admirant les signes qui se faisaient à cause de lui, nous avons ouvert cette bibliothèque, et examinant toutes les générations jusqu’à la génération de Joseph et de Marie, mère de Jésus, pensant qu’il était de la race de David ; nous avons trouvé ce que fit le Seigneur, et quand il fit le ciel et la terre, et Adam le premier homme, jusqu’au déluge, deux mille deux cent et douze ans. Et depuis le déluge jusqu’à Abraham, neuf cent douze ans. Et depuis Abraham jusqu’à Moïse, quatre cent trente ans. Et depuis Moïse jusqu’au roi David, cinq cent dix ans. Et depuis David jusqu’à la transmigration de Babylone, cinq cents ans. Et depuis la transmigration de Babylone jusqu’à l’incarnation du Christ, quatre cents ans. Et ils font ensemble cinq mille et demi ; et ainsi il apparaît que Jésus que nous avons crucifié est Jésus-Christ, fils de Dieu, vrai Dieu, et tout-puissant. Ainsi soit-il.

 

          Pour rendre ce recueil plus intéressant, nous joindrons ici deux Lettres et une relation de Pilate à l’empereur Tibère ; et nous finirons par les Actes de Pierre et de Paul que nous avons promis dans l’avant-propos.

 

 

 

 

 

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