COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 20

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COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 20

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COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES

 

ou

 

MONUMENTS DU PREMIER SIÈCLE DU CRISTIANISME,

 

 

 

(Partie 20)

 

 

 

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ÉVANGILE DU DISCIPLE NICODÈME

 

DE LA PASSION ET DE LA RÉSURRECTION DE

NOTRE MAÎTRE ET SAUVEUR JÉSUS-CHRIST.

 

 

 

 

 

          V. – Or un certain Nicodème, homme juif, se présenta devant le gouverneur, et dit : Je vous prie, juge, miséricordieux, que vous daigniez m’entendre un instant. Pilate lui dit : Parlez, Nicodème dit : C’est moi qui ai dit aux vieillards des Juifs, et aux scribes, et aux prêtres, et aux lévites, et à toute la multitude des Juifs dans la synagogue : Que cherchez-vous avec cet homme ? Cet homme fait plusieurs prodiges bons et glorieux, tels qu’aucun homme sur la terre n’en a fait ou n’en fera ; renvoyez-le, et ne lui faites aucun mal. S’il est de Dieu, ses prodiges subsisteront ; mais s’il est des hommes, ils seront dissipés. De même que quand Moïse, envoyé de Dieu en Egypte, fit des prodiges que Dieu lui fit faire devant Pharaon, roi d’Egypte, il y avait Jannès et Mambrès, magiciens, et ils firent, par leurs enchantements, les prodiges qu’avait faits Moïse, mais non pas tous ; et les prodiges que firent les magiciens n’étaient pas de Dieu, comme vous savez, vous scribes et pharisiens : ils périrent eux qui les firent, et tous ceux qui les crurent, et maintenant renvoyez cet homme, parce que les prodiges dont vous l’accusez sont de Dieu, et il n’est pas digne de mort. Les Juifs disent à Nicodème : Vous êtes devenu son disciple, et vous parler pour lui. Nicodème leur dit : Est-ce que le gouverneur est aussi devenu son disciple, et qu’il parle pour lui ? Est-ce qu’il ne tient pas sa dignité de César ? Or les Juifs frémissaient lorsqu’ils entendirent ces paroles, et grinçaient des dents contre Nicodème, et lui disaient : Recevez de lui la vérité, et ayez votre possession avec le Christ. Nicodème dit : Ainsi soit-il, que je la reçoive comme vous l’avez dit.

 

          VI. – Un certain autre, sortant d’entre les Juifs, priait le gouverneur qu’il voulût entendre une parole. Le gouverneur dit : Dites tout ce que vous voulez dire. J’ai été couché pendant trente ans à Jérusalem auprès de la piscine probatique, souffrant une grande infirmité, attendant la santé, qui revenait à l’arrivée de l’ange qui troublait l’eau selon le temps ; et celui qui descendait le premier dans l’eau après l’agitation de l’eau, était guéri de toute infirmité ; et Jésus m’y trouvant languissant, me dit : Voulez-vous être guéri ? Et je répondis : Seigneur, je n’ai pas un homme qui me mette dans la piscine, lorsque l’eau aura été troublée ; et il me dit : Levez-vous, prenez votre lit, et marchez. Et étant guéri sur-le-champ, je pris mon lit et je marchai. Les Juifs disent à Pilate : Seigneur gouverneur, demandez-lui quel jour c’était quand ce languissant fut guéri ? Le languissant guéri dit : Le sabbat. Les Juifs disent à Pilate : N’est-ce pas ainsi que nous vous avons appris qu’il guérit dans le sabbat, et qu’il chasse les démons par le prince des démons ? Et un certain autre Juif sortant dit : J’étais aveugle, j’entendais les voix, et ne pouvais voir personne, et comme Jésus eut passé, j’entendis la troupe qui passait, et je demandai ce que c’était ; et ils me dirent que Jésus passait ; et je criai, disant, Jésus, fils de David, ayez pitié de moi, et s’arrêtant, il me fit conduire vers lui, et me dit, Que voulez-vous ? Et je dis, Seigneur, que je voie ; et il me dit, Regardez ; et aussitôt je vis, et je le suivis plein de joie et rendant grâces. Et un autre Juif sortant dit : J’étais lépreux et il m’a guéri d’une seule parole, disant, Je veux, soyez guéri ; et tout d’un coup je fus guéri de la lèpre. Et un autre Juif sortant dit : J’étais courbé, et il m’a redressé d’une parole.

 

          VII. – Et une certaine femme, nommée Véronique, dit : J’avais une perte de sang depuis douze ans, et j’ai touché la frange de son vêtement, et aussitôt le flux de mon sang s’est arrêté. Les Juifs disent : Nous avons une loi qu’une femme n’est pas reçue en témoignage ; et un certain Juif, après autres choses, dit : J’ai vu Jésus être invité à des noces avec ses disciples, et le vin manquer en Cana de Galilée ; et lorsque le vin eut manqué, il ordonna à ceux qui servaient de remplir d’eau six cruches qui étaient là, et ils les remplirent jusqu’au bord, et il les bénit et changea l’eau en vin ; et toutes sortes de gens en burent en admirant ce prodige ; et un autre Juif se présenta dans le milieu et dit : J’ai vu Jésus à Capharnaüm enseigner dans la synagogue ; et un certain homme était dans la synagogue, ayant le démon, et il s’écria, disant : Laissez-moi. Qu’y a-t-il entre nous et vous, Jésus de Nazareth ? vous êtes venu nous perdre. Je sais que vous êtes le saint de Dieu ; et Jésus le reprit, et lui dit : Taisez-vous, esprit immonde, et sortez de cet homme ; et aussitôt il en sortit, et ne lui fit aucun mal ; et un certain pharisien dit ces paroles : J’ai vu qu’une grande troupe est venue vers Jésus, de Galilée et de la Judée, et des bords de la mer, et de plusieurs régions en deçà du Jourdain, et plusieurs infirmes venaient à lui, et il les guérissait tous ; et j’ai entendu les esprits immondes criant, et disant : Vous êtes le Fils de Dieu ; et Jésus les menaçait fortement, pour qu’ils ne le fissent pas connaître.

 

          VIII. – Après cela, un certain nommé Centurion dit : J’ai vu Jésus à Capharnaüm, et je l’ai prié, disant : Seigneur, mon enfant est couché paralytique à la maison. Et Jésus me dit : Allez, et qu’il vous soit fait comme vous avez cru ; et l’enfant fut guéri à l’heure même. Ensuite un certain prince dit : J’avais un fils à Capharnaüm qui se mourait ; et lorsque j’appris que Jésus arrivait en Galilée, j’allai et le priai qu’il descendît dans ma maison et qu’il guérît mon fils, car il commençait à mourir. Et il me dit : Allez, votre fils est vivant ; et mon fils fut guéri à l’heure même. Et plusieurs autres d’entre les Juifs, tant hommes que femmes, puisqu’il guérit tous les maux d’une seule parole, et que les démons lui sont soumis en toutes choses. Quelques-uns d’eux disent : Cette puissance n’est que de Dieu. Pilate dit aux Juifs : Pourquoi les démons ne se soumettent-ils pas à vous qui enseignez ? Quelques-uns d’entre eux disent : Cette puissance n’est que de Dieu, pour que les démons soient soumis. Mais d’autres dirent à Pilate : Parce qu’il a fait sortir du tombeau Lazare mort depuis quatre jours. Le gouverneur, entendant ces choses, dit tout effrayé à la multitude des Juifs : Que vous servira-t-il de répandre le sang innocent ?

 

          IX. – Et Pilate faisant venir Nicodème et les douze hommes qui dirent qu’il n’était pas né de la fornication, il leur dit : Que ferai-je, parce qu’il se fait une sédition dans le peuple ? Ils lui disent : Nous ne savons pas, que ceux qui excitent la sédition voient eux-mêmes. Pilate, faisant revenir une seconde fois la multitude, leur dit : Vous savez que c’est votre coutume, le jour des azymes, que je vous délivre un prisonnier ; j’ai un insigne prisonnier homicide, qui se nomme Barrabas, et Jésus qui s’appelle Christ, en qui je ne trouve aucune cause de mort. Lequel donc de ces deux voulez-vous que je vous délivre ? Ils crièrent tous, disant : Délivrez-nous Barrabas Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, qui s’appelle le Christ ? Ils disent tous : Qu’il soit crucifié. Ils crièrent une seconde fois disant à Pilate : Vous n’êtes pas ami de César si vous le délivrez, parce qu’il a dit qu’il est fils de Dieu et roi : est-ce peut-être que vous voulez que ce soit lui et non César ? Alors Pilate, rempli de fureur, leur dit : Votre nation a toujours été séditieuse, et vous avez été contraires à ceux qui vous ont fait du bien. Les Juifs répondirent : Qui sont ceux qui ont été pour nous ? Pilate leur dit : Votre Dieu qui vous a tirés de la dure servitude des Egyptiens, et vous a fait traverser la mer Rouge à pied sec, et vous a nourris dans le désert avec la manne et la chair des cailles, et a produit de l’eau de la pierre, et vous a donné une loi du ciel ; et en toutes choses vous avez irrité votre Dieu, et vous avez cherché à vous faire un veau jété en fonte, et vous avez adoré, et vous avez immolé ; et vous avez dit : Israël, ce sont là tes dieux, qui t’ont fait sortir de la terre d’Egypte. Et votre Dieu a voulu vous perdre ; et Moïse a prié pour vous afin que vous ne mourussiez pas : et votre Dieu l’a écouté, et il vous a remis votre péché. Ensuite, étant irrités, vous avez voulu tuer vos prophètes, Moïse et Aaron, quand ils s’enfuirent dans le tabernacle ; et vous avez toujours murmuré contre Dieu et ses prophètes. Et, se levant de son tribunal, il voulut sortir dehors. Mais tous les Juifs crièrent : Nous savons que César est roi, et non Jésus… Car quand il naquit, alors des mages vinrent et lui offrirent des présents. Ce qu’Hérode ayant appris, il fut fort troublé, et il voulut le faire mourir. Ce que son père ayant connu, il s’enfuit en Egypte avec sa mère Marie. Hérode, lorsqu’il eut appris qu’il était né, voulut le faire mourir, et il envoya massacrer tous les enfants qui étaient nés à Bethléem, et dans tous ses environs, depuis l’âge de deux ans et au-dessous. Pilate entendant ces paroles craignit ; et le silence étant fait dans le peuple qui criait, il dit à Jésus : Vous êtes donc roi ? Tous les Juifs disent à Pilate : C’est là celui qu’Hérode cherchait à faire mourir. Or Pilate, prenant de l’eau, lava ses mains devant le peuple, disant : Je suis innocent du sang de ce juste, vous n’avez qu’à voir. Et les Juifs répondirent, disant : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants. Alors Pilate fit amener Jésus devant lui, et lui dit ces paroles : Votre nation vous a réprouvé en qualité de roi. C’est pourquoi moi, Hérode, j’ordonne que vous soyez flagellé selon les statuts des premiers princes, et que vous soyez d’abord lié, et pendu en croix dans le lieu où vous avez été arrêté, et deux méchants avec vous, dont les noms sont Dimas et Gestas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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