COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 18

Publié le par loveVoltaire

COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 18

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COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES

 

ou

 

MONUMENTS DU PREMIER SIÈCLE DU CRISTIANISME,

 

 

 

(Partie 18)

 

 

 

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          XLIX. – Ils le menèrent ensuite à un autre maître qui, lorsqu’il le vit : Dites aleph, dit-il. Et lorsqu’il eut dit aleph, le maître lui commandait de prononcer beth. Le Seigneur Jésus lui répondit : Dites-moi premièrement la signification de la lettre aleph, et alors je prononcerai beth. Comme ce maître le frappait de la main, aussitôt sa main sécha et il mourut. Alors Joseph disait à la divine Marie : Dorénavant ne le laissons plus sortir de la maison, parce que qui que ce soit qui le contrarie, il est puni de mort.

 

          L. – Et lorsqu’il eut douze ans, ils le menèrent à Jérusalem à la fête ; et la fête passée, ils s’en retournaient : mais le Seigneur Jésus restait en arrière dans le temple, parmi les docteurs et les vieillards, et les savants des enfants d’Israël, à qui il faisait diverses questions sur les sciences, et répondait aux leurs. Car il leur disait : Le Messie de qui est-il fils ? Ils lui répondaient : Fils de David. Pourquoi donc, dit-il, l’appelle-t-il en esprit son Seigneur, quand il dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, afin que je soumette vos ennemis aux traces de vos pieds ? Alors un certain prince des maîtres l’interrogeait : Avez-vous lu des livres ? Et des livres, répondait le Seigneur Jésus, et les choses qui sont renfermées dans les livres ; et il expliquait les livres et la loi, et les préceptes, et les statuts, et les mystères contenus dans les livres des prophètes, chose que l’entendement d’aucune créature n’a comprises. Ce maître disait donc : Pour moi, jusqu’à présent je n’ai vu ni entendu une telle science : que pensez-vous que sera cet enfant ?

 

          LI. – Et comme il se trouvait là un philosophe savant dans l’astronomie, et qui demandait au Seigneur Jésus s’il avait étudié l’astronomie, le Seigneur Jésus lui répondait, et expliquait le nombre des sphères et des corps célestes, et leurs natures et opérations ; l’opposition, l’aspect trine, quadrat et sextil ; leur progression et rétrogradation ; enfin le comput et le prognostic, et autres choses que jamais la raison d’aucun homme n’a approfondies.

 

          LII. – Il y avait aussi parmi eux un philosophe très savant en médecine et en science naturelle, qui comme il demandait au Seigneur Jésus s’il avait étudié en médecine, lui répondant, lui expliqua la physique et la métaphysique, l’hyper-physique et l’hypophysique, les vertus et les humeurs du corps et leurs effets ; le nombre des membres et des os, des veines, des artères et des nerfs, aussi les tempéraments, le chaud et le sec, le froid et l’humide, et ceux qui en dérivaient ; quelle était l’opération de l’âme sur le corps, ses sensations et ses vertus ; les facultés de parler, de se fâcher et de désirer ; enfin la congrégation et la dissipation, et autres choses que jamais l’entendement d’aucune créature n’a pénétrées. Alors ce philosophe se levait et adorait le Seigneur Jésus : O Seigneur Jésus, dit-il, désormais je serai votre disciple et votre serviteur.

 

          LIII. – Comme ils s’entretenaient de ces choses et d’autres, la divine dame Marie arrivait, après avoir couru trois jours en le cherchant avec Joseph : et le voyant assis entre les docteurs, les interrogeant et leur répondant tour à tour, elle lui disait : Mon fils, pourquoi avez-vous agi ainsi avec nous ? voici que moi et votre père vous avons cherché avec une grande fatigue. Mais pourquoi, leur dit-il, me cherchiez-vous ? ne saviez-vous pas qu’il convient que je vaque dans la maison de mon père ? Mais eux ne comprenaient pas les paroles qu’il leur disait. Alors ces docteurs demandaient à Marie s’il était son fils, et elle disant qu’oui : O Marie, disaient-ils, que vous êtes heureuse d’avoir enfanté un tel fils ! Or, il retournait avec eux à Nazareth, et il leur obéissait en toutes choses. Et sa mère conservait toutes ses paroles dans son cœur. Et le Seigneur Jésus profitait en taille, et en sagesse, et en grâce devant Dieu et les hommes.

 

          LIV. – Et depuis ce jour il commença à cacher ses miracles et ses secrets, et à s’appliquer à la loi, jusqu’à ce qu’il eût trente ans accomplis ; quand le père le déclara publiquement vers le Jourdain, par cette voix venue du ciel : Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui je me plais ; le Saint-Esprit présent sous la forme d’une colombe blanche.

 

          LV. – C’est là celui que nous adorons humblement, parce qu’il nous a donné l’essence et la vie, et nous a fait sortir du sein de nos mères, qui a pris un corps humain à cause de nous, et nous a rachetés, afin que la miséricorde éternelle nous environnât, et qu’il nous donnât sa grâce par sa libéralité, sa bienfaisance, sa générosité, et sa bienveillance. A lui soit gloire et louange, et puissance et empire, depuis ce temps dans les siècles éternels. Ainsi soit-il.

 

          Fin de tout l’Evangile de l’enfance, par le secours du Dieu suprême, suivant ce que nous avons trouvé dans l’original.

 

          Enfin le quatrième Evangile apocryphe qui nous reste en entier est celui de Nicodème, dont nous avons donné le préambule selon quelques manuscrits, ou la conclusion suivant d’autres, N° XXXVIII. En voici donc actuellement la suite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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