COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 17

Publié le par loveVoltaire

COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 17

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COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES

 

ou

 

MONUMENTS DU PREMIER SIÈCLE DU CRISTIANISME,

 

 

 

(Partie 17)

 

 

__________

 

 

 

ÉVANGILE DE L’ENFANCE.

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit

d’un seul Dieu.

 

 

 

 

 

          XLI. – Au mois d’Adar (1) Jésus assembla des enfants, et les rangea comme étant leur roi ; car ils avaient étendu leurs habits par terre pour qu’il s’assît dessus, et avaient mis sur sa tête une couronne de fleurs, et se tenaient à droite et à gauche comme des gardes se tiennent auprès d’un roi. Or, si quelqu’un passait par ce chemin-là, ces enfants l’amenaient par force disant : Venez-ici, et adorez le roi, afin que vous fassiez un bon voyage.

 

 

1 – C’est le douzième chez les Juifs ; il répond à la fin de février et au commencement de mars. (Voltaire.)

 

 

 

 

 

          XLII. – Cependant, tandis que ces choses se passaient, des hommes qui portaient un enfant dans une litière approchaient. Car cet enfant était allé sur la montagne chercher du bois avec ses camarades, et y ayant trouvé un nid de perdrix, et y ayant porté la main pour en prendre les œufs, un malin serpent se glissant du milieu du nid le piqua, de sorte qu’il implorait le secours de ses camarades, lesquels étant accourus promptement, le trouvèrent étendu par terre comme mort ; et ses parents étaient venus, et, l’ayant enlevé, ils le reportaient à la ville. Etant donc parvenus à l’endroit où le Seigneur Jésus était assis comme un roi, et les autres enfants l’entouraient comme ses ministres ; les enfants couraient au-devant de celui qui avait été mordu du serpent, et disaient à ses proches : Approchez, et saluez le roi. Mais comme ils ne voulaient pas approcher à cause de la tristesse où ils étaient plongés, les enfants les entraînaient malgré eux. Et quand ils furent venus auprès du Seigneur Jésus, il leur demandait pourquoi ils portaient cet enfant. Et comme ils répondaient qu’un serpent l’avait mordu, le Seigneur Jésus disait aux enfants : Allez avec nous, afin que nous tuions ce serpent. Or, les parents de l’enfant demandant qu’on les laissât en aller, parce que leur enfant était à l’agonie de la mort, les enfants répondaient disant : N’avez-vous pas entendu ce que le roi a dit : Allons et tuons le serpent, et vous ne lui obéissez pas ? Et ils faisaient ainsi rebrousser chemin à la litière. Et lorsqu’ils furent arrivés auprès du nid, le Seigneur Jésus disait aux enfants : Est-ce là le trou du serpent ? Eux disant qu’oui, le serpent ayant été appelé par le Seigneur Jésus, paraissait aussitôt, et se soumettait à lui. Allez, lui dit-il, et sucez tout le venin que vous avez insinué à cet enfant. C’est pourquoi ce serpent, se glissant vers l’enfant, enleva de nouveau tout son venin ; et alors le Seigneur Jésus le maudit, pour qu’il mourût déchiré sur-le-champ ; et il toucha l’enfant de sa main, pour qu’il recouvrât sa première santé. Et comme il commençait à pleurer : Retenez vos larmes, lui dit le Seigneur Jésus ; car vous serez bientôt mon disciple : et c’est lui qui est Simon le Cananéen, dont il est fait mention dans l’Evangile.

 

          XLIII. – Un autre jour Joseph avait envoyé son fils Jacques au bois, et le Seigneur Jésus l’avait accompagné ; et lorsqu’ils furent arrivés à l’endroit où il y avait du bois, et que Jacques eut commencé à en ramasser, voilà qu’une maligne vipère le mordit, de sorte qu’il commençait à pleurer et à crier. Jésus, le voyant donc en cet état, s’approcha de lui, et souffla sur l’endroit où la vipère l’avait mordu, pour qu’il fût guéri sur-le-champ.

 

          XLIV. – Un certain jour aussi que Jésus se trouvait parmi des enfants qui jouaient sur un toit, un des enfants, tombant d’en haut, mourut tout d’un coup. Or, les autres enfants s’enfuyant, le Seigneur Jésus resta seul sur le toit, et lorsque les parents de cet enfant furent venus, ils disaient au Seigneur Jésus : Vous avez jeté notre fils à bas du toit. Mais lui le niant, ils criaient en disant : Notre fils est mort, et voilà celui qui l’a tué. Le Seigneur Jésus leur dit : Ne m’accusez pas d’une action dont vous ne pourrez nullement me convaincre ; mais écoutez, interrogeons l’enfant lui-même, qu’il mette au jour la vérité. Alors le Seigneur Jésus descendant, se tint debout sur la tête de l’enfant, et d’une voix forte : Zeinun, dit-il, Zeinun, qui est-ce qui vous a précipité du toit ? Alors le mort répondant : Seigneur, dit-il, ce n’est pas vous qui m’avez jeté, mais c’est quelqu’un qui m’en a fait tomber. Et lorsque le Seigneur eut dit aux assistants qu’ils fissent attention à ces paroles, tous ceux qui étaient présents louaient Dieu pour ce miracle.

 

          XLV. – Une fois la divine dame Marie avait ordonné au Seigneur Jésus de s’en aller, et de lui apporter de l’eau d’un puits. Lors donc qu’il fut allé puiser de l’eau, la cruche pleine se brisa en la retirant ; mais le Seigneur-Jésus étendant sa serviette, en ramassa l’eau et la portait à sa mère, laquelle étonnée d’une chose toute merveilleuse, tenait cependant cachées et conservait dans son cœur toutes celles qu’elle avait vues.

 

          XLVI. – Un autre jour le Seigneur Jésus se trouvait encore avec des enfants sur le bord de l’eau, et ils avaient détourné l’eau de ce ruisseau par des fossés, se construisant de petites piscines ; et le Seigneur Jésus avait fait douze moineaux, et les avait arrangés, trois de chaque côté autour de sa piscine. Or, c’était un jour de sabbat ; et le fils du juif Hanani, s’approchant et les voyant agir de la sorte : Est-ce ainsi, dit-il, qu’un jour de sabbat vous faites des figures de terre ; et accourant promptement il détruisit leurs piscines. Mais lorsque le Seigneur Jésus eut frappé des mains sur les moineaux qu’il avait faits, ils s’envolaient en riant. Ensuite le fils d’Hanani s’approchant aussi de la piscine de Jésus pour la détruire, son eau s’évanouit, et le Seigneur Jésus lui dit : Comme cette eau s’est évanouie, de même votre vie s’évanouira ; et sur-le-champ cet enfant se dessécha.

 

          XLVII. – Dans un autre temps, comme le Seigneur Jésus retournait le soir à la maison avec Joseph, il fut rencontré par un enfant qui, courant rapidement, le heurta et le fit tomber. Le Seigneur Jésus lui dit : Comme vous m’avez poussé, de même vous tomberez, et ne vous relèverez pas ; et à la même heure l’enfant tomba et expira.

 

          XLVIII. – Au reste, il y avait à Jérusalem un certain Zachée qui enseignait la jeunesse. Il disait à Joseph : Pourquoi, ô Joseph, ne m’envoyez-vous pas Jésus, pour qu’il apprenne les lettres ? Joseph le lui promettait, et le rapportait à la divine Marie. Ils le menaient donc au maître qui aussitôt qu’il l’eut vu, lui écrivit un alphabet, et lui commanda qu’il dît aleph. Et lorsqu’il eut dit aleph, le maître lui ordonnait de prononcer beth. Le Seigneur Jésus lui repartit : Dites-moi premièrement la signification de la lettre aleph, et alors je prononcerai beth. Et comme le maître lui donnait des coups, le Seigneur Jésus expliquait les significations des lettres aleph et beth ; de même quelles figures des lettres étaient droites, obliques, doublées, avaient des points, en manquaient, pourquoi une lettre précédait une autre ; et il se mit à détailler et éclaircir plusieurs autres choses que le maître n’avait jamais ni entendues ni lues dans aucun livre.  Ensuite le Seigneur Jésus dit au maître : Faites attention à ce que je vais dire : et il commença à réciter clairement et distinctement aleph, beth, ghimel, daleth, jusqu’à la fin de l’alphabet. Ce que le maître admirant, Je pense, dit-il, que cet enfant est né avant Noé ; et se tournant vers Joseph : Vous m’avez, dit-il, donné à instruire un enfant plus savant que tous les maîtres. Il dit aussi à la divine Marie : Vous avez là un fils qui n’a besoin d’aucun enseignement (1).

 

 

1 – Les faits rapportés dans les trois articles qui précèdent se trouvent déjà dans le fragment d’Evangile cité plus haut. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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