COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 11

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COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 11

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COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES

 

ou

 

MONUMENTS DU PREMIER SIÈCLE DU CRISTIANISME,

 

 

 

(Partie 11)

 

 

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PROTÉVANGILE

 

ATTRIBUÉ A JACQUES, SURNOMMÉ LE JUSTE,

FRÈRE DU SEIGNEUR.

 

 

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          XXI. – Et voici que Joseph fut prêt à sortir (en Judée). Et il se fit un grand tumulte à Bethléem, parce que des mages vinrent d’Orient, disant : Où est le roi des Juifs qui est né ? car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus l’adorer. Et Hérode l’entendant, il fut extrêmement troublé, et il envoya des ministres aux mages. Et il fit venir les grands-prêtres et les interrogeait, disant : Comment est-il écrit touchant le Christ roi ? où naît-il ? Ils lui disent : En Bethléem de Juda. Car c’est ainsi qu’il est écrit : Et vous, Bethléem, terre de Juda, vous n’êtes par la moindre parmi les princes de Juda, car c’est de vous qu’il me sortira un chef qui gouvernera mon peuple d’Israël. Et il les renvoya, et interrogea les mages, leur disant : Quel signe avez-vous vu touchant le roi engendré ? dites-le-moi. Et les mages lui dirent : Sa grande étoile est née, et a brillé sur les étoiles du ciel, de telle sorte qu’elle les a fait disparaître au point qu’on ne les voyait plus. Et ainsi nous avons connu qu’il est né un grand roi à Israël ; et nous sommes venus l’adorer. Or Hérode dit : Allez, et cherchez-le soigneusement : et si vous le trouvez, redites-le-moi, afin que venant moi-même, je l’adore. Et les mages sortirent, et voici que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les conduisit jusqu’à ce qu’elle entra dans la caverne. Et les mages virent l’enfant avec Marie sa mère ; et ils l’adorèrent. Et tirant des dons de leurs bourses, ils lui donnèrent de l’or, de l’encens, et de la myrrhe. Et ayant reçu réponse d’un ange de ne pas revenir à Hérode, ils retournèrent dans leur pays par un autre chemin.

 

          XXII. – Mais Hérode, irrité de ce qu’il avait été trompé par les mages, envoya des homicides tuer tous les enfants qui étaient dans Bethléem depuis deux ans et au-dessous ; et Marie apprenant que l’on tuait les enfants, frappée de crainte, prit l’enfant, et l’ayant enveloppé de langes, elle le coucha dans la crèche des bœufs, parce qu’il n’y avait point de place pour lui dans l’hôtellerie. Or, Elisabeth apprenant que son fils (Jean) était recherché, elle monta sur les montagnes, et regardait de tous côtés où elle le cacherait, et il n’y avait pas de lieu secret ; et Elisabeth, gémissant, dit d’une voix haute : O montagne de Dieu, recevez la mère avec le fils ; car Elisabeth ne pouvait pas monter ; et tout d’un coup la montagne se divisa et la reçut. Une lumière les éclaira ; car l’ange du Seigneur était avec eux qui les gardait.

 

          XXIII. – Or, Hérode cherchait Jean, et il envoya des ministres à Zacharie (son père), qui servait à l’autel, disant : Où avez-vous caché votre fils ? Mais il répondit, disant : Je suis prêtre servant Dieu, et j’assiste au temple du Seigneur, je ne sais point où est mon fils ; et les ministres s’en allèrent et rapportèrent toutes ces choses à Hérode ; et étant en colère, il dit : Son fils doit régner sur Israël ; et il envoya une seconde fois à Zacharie, disant : Dites-nous la vérité, où est votre fils ? Ne savez-vous pas que votre sang est sous ma main ? Et les ministres allèrent, et en firent le rapport à Zacharie même ; mais il dit : Dieu est témoin que je ne sais où recevra mon esprit, parce que vous répandez le sang innocent. Zacharie fut tué dans les vestibules du temple de Dieu et de l’autel, auprès de l’enclos, et les enfants d’Israël ne savaient pas quand il avait été tué.

 

          XXIV. – Et les prêtres allèrent à l’heure de la salutation, et selon la coutume ; la bénédiction de Zacharie ne vint pas au-devant d’eux, et les prêtres attendaient pour le saluer et bénir le Très-Haut. Or, comme il tardait ils craignaient d’entrer ; mais un d’eux eut le courage d’entrer dans le saint où était l’autel, et il vit le sang caillé ; et voici qu’une voix cria : Zacharie est tué, et son sang ne sera point effacé jusqu’à ce qu’il vienne un vengeur. Ce qu’ayant entendu, il craignit, et étant sorti, il rapporta aux prêtres que Zacharie est tué ; et l’entendant, et devenant plus hardis, ils entrèrent et virent le fait, et les lambris du temple poussant des hurlements, et ils étaient entr’ouverts du haut jusqu’en bas. On ne trouva point son corps ; mais son sang dans les vestibules du temple était devenu comme de la pierre ; et, tout tremblants, ils sortirent, et annoncèrent au peuple que Zacharie avait été tué ; et toutes les tribus du peuple l’apprirent, et portèrent le deuil, et le pleurèrent trois jours et trois nuits ; mais après trois jours les prêtres tinrent conseil, lequel ils mettraient à sa place ; et le sort vint sur Siméon ; car il avait été assuré par un oracle du Saint-Esprit qu’il ne verrait point la mort qu’il ne vit le Christ en chair.

 

          XXV. – Et moi, Jacques, qui ait écrit cette histoire, voyant dans Jérusalem un tumulte qu’avait excité Hérode, je me retirai dans le désert, jusqu’à ce que le tumulte fût apaisé dans Jérusalem. Or je glorifie Dieu, qui m’a donné la tâche d’écrire cette histoire ; mais que sa grâce soit avec ceux qui craignent le Seigneur Jésus-Christ, à qui la gloire et la force (avec le Père éternel, et l’Esprit saint, bon et vivifique, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

          Ce fragment de l’Evangile de l’Enfance du Christ étant trop étendu pour entrer dans la notice, nous le ferons précéder l’Evangile complet dont nous avons fait mention à son article, n° XIII.

 

 

 

1 – Guillaume Postel publia pour la première fois ce livre en 1552. Le nom de Protévangile lui fut donné parce qu’il suppléait l’Evangile de Matthieu, en rendant compte des événements immédiatement antérieurs au christianisme. On attribue cet ouvrage à Leuce. Voyez Peyrat, lib. I, ch.III. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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