COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 5
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COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES
ou
MONUMENTS DU PREMIER SIÈCLE DU CRISTIANISME,
(Partie 5)
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XIV. ÉVANGILE ÉTERNEL.
Comme il est fait mention de l’Evangile éternel, dans l’Apocalypse, les frères mendiants, vers le milieu du treizième siècle, en composèrent un par lequel l’Evangile du Christ devait être abrogé. Cet ouvrage fut condamné par le pape Alexandre IV à être brûlé, mais en secret, pour ne pas scandaliser les frères.
XV. ÉVANGILE D’ÈVE.
On lisait dans cet Evangile : « J’étais arrêté sur une haute montagne, lorsque je vois un homme d’une haute taille et un autre fort court. Ensuite j’entends une voix comme celle du tonnerre. Je m’approche donc de plus près pour écouter, alors il me parla de cette manière : Je suis le même que vous, et vous êtes le même que moi ; et en quelque endroit que vous soyez, j’y suis, et je suis dispersé par toutes choses. Et de quelque endroit que vous voudrez, vous me cueillez. Or en me cueillant, vous vous cueillez vous-même. » Ensuite : « Je vis un arbre portant douze fruits chaque année, et il me dit : C’est là le bois de vie. » Saint Epiphane, qui rapporte ces deux passages, dit que les gnostiques interprétaient ce dernier des règles des femmes.
XVI. ÉVANGILE DES GNOSTIQUES.
Les gnostiques, outre certaines Interrogations de Marie, avaient aussi d’autres Evangiles sous le nom des disciples.
XVII. ÉVANGILE SELON LES HÉBREUX.
Bède remarque que l’Evangile selon les Hébreux ne doit pas être compris parmi les apocryphes, mais parmi les histoires ecclésiastiques, d’autant que saint Jérôme, interprète de l’Ecriture sainte, en a pris nombre de témoignages.
XVIII. ÉVANGILE D’HESYCHIUS, OU HÉSIQUE.
Ils sont compris dans le décret de Gélase, quoique Usserius pense qu’Hesychius, Egyptien, de même que Lucianus, martyr, avaient plutôt entrepris de corriger les livres saints que de les falsifier, Saint Jérôme aussi les cite l’un et l’autre, en rendant compte au pape Damase des tracasseries qu’il avait lui-même à essuyer en pareille conjoncture.
XIX. PROTÉVANGILE DE JACQUES-LE-MINEUR.
Le décret de Gélase en fait mention. Postel l’a traduit de grec en latin, et on le donne en français.
Un Evangile de Jacques-le-Majeur, trouvé en Espagne, l’an 1595, fut condamné par Innocent XI, l’an 1682.
Enfin, Cotelier, et Labbe parlent d’un Evangile manuscrit qui est à la bibliothèque du roi de France, n° 2276, dont voici le titre : « Commence l’histoire de Joachim et d’Anne, et de la nativité de la bienheureuse mère de Dieu, Marie toujours vierge, et de l’Enfance du Sauveur. Moi, Jacques, fils de Joseph, etc. »
XX. ÉVANGILE DE JEAN DU TRÉPAS DE SAINTE MARIE.
Il est nommé dans le décret de Gélase. Quelques manuscrits grecs l’attribuent à Jacques.
XXI. ÉVANGILE DE JUDE ISCARIOTH.
Cet Evangile n’est connu que par ce qu’en disent saint Irénée, saint Epiphane, et Théodoret.
XXII. ÉVANGILE DE JUDE THADDÉE.
On ne le connaît que par le décret de Gélase.
XXIII. ÉVANGILE DE LUCIUS.
Il est nommé Lenticius, Lentius, Léontius, Lucius, Leicius, Séleucus, dans le décret de Gélase, et saint Augustin l’appelle d’abord Léontius, et ensuite deux fois Leucius, Grabe parle d’un manuscrit de cet Evangile qu’il a vu dans la bibliothèque d’Oxford, et le passage qu’il en rapporte se trouve aussi article XLIX de l’Evangile de l’enfance. Il s’agit d’un maître d’école qui mourut pour avoir frappé Jésus.
XXIV. ÉVANGILE DE LUCIANUS.
Voyez ce qu’on en dit n° XVIII, article d’Hesychius (même page).
XXV, XXVI, XXVII. ÉVANGILES DES MANICHÉENS.
Le 1er est l’Evangile de Thomas, apôtre, mentionné dans le décret de Gélase, dans l’Histoire des manichéens, de Pierre de Sicile, et dans Leontius. Ce dernier y joint l’Evangile de Philippe.
Le 2e est l’Evangile vivant dont parlent Photius, Cyrille de Jérusalem, et Saint Epiphane. Il est nommé le premier avant ceux de Thomas et de Philippe, par Timothée, prêtre de Constantinople, ou du moins par celui qui a interpolé tout ce passage qui manque dans quelques éditions, et dans quelques manuscrits.
Le 3e enfin, réfuté par Diodore, fut écrit, au rapport de Photius, par Ada, qui le nomma Modion, en faisant allusion au boisseau dont parle saint Marc, sous lequel on ne met pas la lumière. Meursius se trompe en disant que ce dernier est le même que l’Evangile de Thomas. Tollius et Cotelier nomment expressément l’écrit d’Ada avec l’Evangile vivant et celui de Thomas, sans parler de celui de Philippe. Le nom d’Ada se trouve aussi dans l’Evangile de Nicodème, article XIV.
XXVIII. ÉVANGILE DE MARCION.
C’était l’Evangile de Saint Luc que Marcion prétendait avoir été écrit par saint Paul, à ce que disent saint Irénée, Origène, Tertullien et saint Epiphane.
XXIX, XXX, XXXI. TROIS LIVRES DE LA
NAISSANCE DE SAINTE MARIE.
Saint Epiphane, saint Grégoire de Nysse et saint Augustin parlent des deux premiers. On donnera le troisième en français, d’après la traduction latine que saint Jérôme en a faite sur l’hébreu attribué à saint Matthieu.
XXXII. LIVRE DE SAINTE MARIE
ET DE SA SAGE FEMME.
Ce livre, compris dans le décret de Gélas, est réfuté par saint Jérôme.
XXXIII, XXXIV. INTERROGATIONS DE MARIE
GRANDES ET PETITES.
Sainte Epiphane est le seul qui fasse mention de ces deux livres, dont se servaient les gnostiques.
XXXV. LIVRE DU TRÉPAS DE MARIE.
C’est le même dont on a parlé sous le nom de saint Jean, n° XX.