COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES - Partie 4
Photo de PAPAPOUSS
COLLECTION D’ANCIENS ÉVANGILES
ou
MONUMENTS DU PREMIER SIÈCLE DU CRISTIANISME,
(Partie 4)
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V. ÉVANGILE DE BARTHÉLEMY APÔTRE.
Son nom se trouve dans le décret de Gélase, dans saint Jérôme, et dans Bède.
VI. ÉVANGILE DE BASILIDES.
On ne connaît de cet Evangile que le nom cité par saint Jérôme, Origène, et saint Ambroise.
VII. ÉVANGILE DE CÉRINTHE.
Saint Epiphane pense que cet Evangile est un de ceux dont parle saint Luc en commençant le sien. Il avait insinué auparavant que Cérinthe se servait de l’Evangile de saint Matthieu.
VIII. HISTOIRE DE LA FAMILLE DU CHRIST,
TROUVÉE SOUS L’EMPEREUR JUSTINIEN
Cette histoire, qui se trouve dans Suidas, le fit mettre par le pape Paul IV au nombre des livres défendus, au rapport de Possevin, qui parle aussi, dans son Apparat, de la réfutation qu’Hentenius et publié à Paris, l’an 1547, à la fin du commentaire d’Euthymius Zigabenus sur les quatre évangélistes qu’il avait traduits en latin.
IX. HISTOIRE DES DESPOSYNES SUR
LA GÉNÉALOGIE DU CHRIST.
Jules Africain, dans sa lettre à Aristide, rapporte qu’Hérode, honteux de son origine ignoble, fit brûler tous les monuments des anciennes familles d’Israël ; mais qu’un petit nombre, jaloux de l’antiquité de leur noblesse, suppléèrent à cette perte en se faisant une nouvelle généalogie, soit de mémoire, soit en s’aidant des titres particuliers qui leur restaient. De ce nombre étaient ceux qu’on appela desposynoi en grec, parce qu’ils étaient proches parents du Sauveur.
X. ÉVANGILE DES ÉBIONITES.
Saint Epiphane dit qu’ils avaient altéré et tronqué l’Evangile de saint Matthieu, qu’ils commençaient ainsi : « Sous le règne d’Hérode roi de Judée, Jean, fils de Zacharie et d’Elisabeth, que l’on disait être de la race du prêtre Aaron, vint baptiser dans le fleuve du Jourdain, du baptême de la pénitence, et tout le monde allait à lui. Le peuple ayant été baptisé, Jésus y vint aussi, et fut baptisé par Jean. Et lorsqu’il fut sorti de l’eau, les cieux s’ouvrirent, et il vit le Saint-Esprit de Dieu qui descendait sous la forme d’une colombe, et qui entrait en lui. Et une voix éclata du ciel, disant : Vous êtes mon fils bien-aimé, je me suis complu en vous. Et ensuite : Je vous ai engendré aujourd’hui : et aussitôt dans ce même lieu brilla une grande lumière. Ce que Jean ayant vu, lui dit : Qui êtes-vous, Seigneur ? La voix reprit du ciel : Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui je me suis complu. A ces mots Jean se jetant à ses pieds : Seigneur, dit-il, baptisez-moi, je vous prie ; mais lui l’en empêchait, disant : Laissez, il est à propos que nous accomplissions ainsi toutes choses. » Ailleurs les ébionites font dire à Jésus : « Je suis venu pour abroger les sacrifices, et si vous ne cessez de sacrifier, la colère de Dieu contre vous ne cessera pas. » Ensuite : « Ai-je désiré de manger la chair, cette pâque avec vous ? » Paroles que Luc rapporte sans interrogation et sans parler de la chair. Enfin, outre l’Evangile sous le nom de Matthieu, les mêmes ébionites paraissent en avoir supposé sous celui de Jacques et des autres disciples.
XI. ÉVANGILE SELON LES ÉGYPTIENS.
Saint Jérôme fait mention de cet Evangile, et saint Epiphane dit que les sabelliens y puisaient leur erreur, comme si le Sauveur y déclarait à ses disciples que le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit sont le même.
Saint Clément Romain et saint Clément d’Alexandrie en citent ces paroles : « Le Seigneur étant interrogé par une certaine Salomé, quand son règne devait venir, lui dit : Lorsque vous foulerez aux pieds l’habillement de la pudeur, et lorsque deux seront un, et que le mâle avec la femelle ne seront ni mâle ni femelle. Salomé demandant : Jusqu’à quand les hommes mourront-ils ? Le Seigneur dit : Tant que vous autres femmes enfanterez. Et lorsqu’elle eut dit : J’ai donc bien fait, moi qui n’ai point enfanté ; le Seigneur répliqua : Nourrissez-vous de toute herbe, mais ne vous nourrissez pas de celle qui a de l’amertume. Enfin, on rapporte que le Sauveur avait dit : « Je suis venu pour détruire les ouvrages de la femme ; c’est-à-dire de la femme de la cupidité ; or ses ouvrages sont la génération et la mort. »
XII. ÉVANGILE DES ENCRATITES.
Saint Epiphane pense que l’Evangile dont se servaient les encratites était celui que Tatien avait composé en fondant ensemble les quatre Evangiles canoniques ; mais il paraît se tromper lorsqu’il dit que quelques-uns l’appelaient selon les Hébreux : en effet saint Jérôme, qui traduisit ce dernier en grec et en latin, ne dit nulle part qu’il ait vu celui de Tatien, dont se servaient non-seulement ses disciples, mais encore les autres catholiques qui habitaient en Syrie sur les bords de l’Euphrate, comme l’atteste Théodoret.
XIII. ÉVANGILE DE L’ENFANCE DU CHRIST.
Gélase déclare apocryphes les livres de l’enfance du Sauveur. On donnera en français le fragment de celui que Coteher a traduit du grec en latin, et ensuite un autre complet que Sike de Brême a mis en latin d’après l’arabe. Le savant M. Sinner parle d’un autre manuscrit, n° 377, de la bibliothèque de Berne, dans lequel l’arrivée des mages à Jérusalem est rapportée deux ans après la naissance de Jésus. Il ajoute au voyage de Marie et de Joseph en Egypte, que, « le troisième jour de leur départ, Marie dans le désert se trouva fatiguée de la trop grande ardeur du soleil ; et voyant un palmier, elle dit à Joseph, reposons-nous un peu sous son ombre. Et Joseph se hâtant, la conduisit vers le palmier, et la fit descendre de sa monture. Et lorsque Marie fut assise, regardant les branches du palmier, et les voyant chargées de fruits, elle dit à Joseph ; j’ai envie, si cela se pouvait, de manger du fruit de ce palmier. Alors Joseph lui dit : je suis surpris que vous me disiez cela, puisque vous voyez quelle hauteur ont les rameaux de ce palmier. Pour moi, je suis très en peine où nous prendrons de l’eau pour remplir nos outres qui sont déjà vides, et pour nous ranimer. Alors le petit enfant Jésus, d’un air joyeux dans le sein de la vierge Marie sa mère, dit au palmier : Arbre, recourbez-vous, et rafraîchissez ma mère de vos fruits. Aussitôt à cette parole il inclina son sommet jusqu’aux pieds de Marie ; et cueillant tous les fruits qu’il avait, ils se rafraîchirent. Or, après que tous les fruits furent cueillis, il demeurait incliné, attendant pour se relever l’ordre de celui qui l’avait fait baisser. Alors Jésus lui dit : Palmier, dressez-vous, et vous affermissez, et soyez comme les arbres qui sont dans le paradis de monseigneur et de mon père. Ouvrez aussi de vos racines la veine qui est cachée en terre : il en coulera des eaux pour nous désaltérer. Aussitôt le palmier se dressa, et des sources d’eau très claires et très douces commencèrent à sortir par ses racines. »