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LETTRES A S.A. M^GR LE PRINCE DE ***,

SUR RABELAIS ET SUR D’AUTRES AUTEURS ACCUSÉS

D’AVOIR MAL PARLÉ DE LA RELIGION CHRÉTIENNE.

- 1767 -

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(Partie 1)

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AVERTISSEMENT POUR LA PRÉSENTE ÉDITION.

          Le prince héréditaire de Brunswick, neveu du roi de Prusse, vint en juillet 1766 visiter le patriarche de Ferney. Celui-ci avait reçu depuis quelques jours la nouvelle du supplice du chevalier La Barre. Il fit partager au prince toute son indignation, sa colère et sa pitié ; et c’est à la suite de leurs entretiens qu’il lui adressa les lettres suivantes, où le philosophe passe en revue tous les libres penseurs des temps modernes. Mais ces lettres n’étaient pas intimes. D’accord avec le prince, Voltaire ne les écrivit que pour les jeter ensuite au public sous forme de brochure. Il ne faut donc pas le prendre au mot sur les jugements qu’il y porte ; ses opinions y sont toutes de circonstance. S’il insiste, par exemple, sur le caractère ordurier des œuvres de Rabelais, et s’il montre avec étonnement ce curé n’en vivant pas moins tranquille, c’est qu’il veut faire bien sentir toute l’infamie de la condamnation du jeune La Barre, mis à mort pour quelques couplets graveleux.

         Disons en passant que ce prince de Brunswick est le même qui commanda l’armée prussienne en 1792.

G.A.