EXTRAIT DES SENTIMENTS DE JEAN MESLIER - Partie 1

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EXTRAIT DES SENTIMENTS DE  JEAN MESLIER - Partie 1

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EXTRAIT DES SENTIMENTS

DE

JEAN MESLIER.

 

 

 

- 1762 –

 

 

 

(Partie 1)

 

 

 

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AVERTISSEMENT POUR LA PRÉSENTE ÉDITION.

 

 

 

 

 

         Ce fut deux ans après la mort du curé Meslier, en 1735, que Voltaire, alors à Cirey, eut connaissance de son testament. Il écrivit à Thiériot de lui envoyer le manuscrit de ce curé « aussi philosophe que Locke. » Est-ce à cette époque que fut fait l’extrait suivant ? La date de 1742 qui se trouve à la fin de l’ouvrage est-elle exacte ? ou ne faut-il pas plutôt croire que ce résumé ne fut imaginé qu’en 1762, année de sa publication ? Cette dernière supposition nous semble la plus sage. En 1762, les copies du gros testament de Meslier se vendaient huit à dix louis la pièce ; il était indispensable d’en imprimer un abrégé bien simple pour le succès de la campagne anticatholique qui commençait : Voltaire fit donc éditer en quatre feuilles ce petit Extrait. Seulement il garda toujours l’anonyme pour cette production, et ne voulut jamais qu’elle figurât dans ses œuvres. Ce fut Naigeon qui, le premier, la publia en 1794 avec le nom de Voltaire dans l’Encyclopédie méthodique, section PHILOSOPHIE ; et ce n’est que depuis 1817 qu’elle a pris définitivement place dans l’édifice du patriarche.

 

          Si le commentaire du Discours de Julien n’est pas selon l’esprit de cet empereur, l’extrait qui suit est loin également de donner une idée parfaite de l’œuvre de Meslier. Le Meslier de Voltaire est déiste, et le vrai Meslier ne croyait pas à un Être suprême, ainsi que Voltaire lui-même le constate dans ses Lettres au prince de Brunswick. (Voyez plus loin.) On peut du reste s’assurer de cette vérité en se procurant l’édition complète du fameux testament qui a paru naguère en Hollande (1864), et forme trois gros volumes in-octavo.

 

         Malgré ses imperfections, l’Extrait n’en a pas moins figuré toujours à la suite du Bon sens du curé Meslier, par le baron d’Holbach ; et toutes les restrictions de Voltaire n’ont pas préservé sa brochure d’un arrêt du parlement de Paris, et de la mise à l’index par la cour de Rome.

 

        On sait que le 27 brumaire an II de la république, Anaharsis Cloots, député à la Convention nationale, fit la proposition d’élever une statue au curé d’Etrépigni. 

 

G.A.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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