SIÈCLE DE LOUIS XIV - Chapitre XV - Le roi Jacques détrôné par son gendre - Partie 2
Photo de PAPAPOUSS
SIÈCLE DE LOUIS XIV
PAR
VOLTAIRE
_________
- Partie 2 -
_________
CHAPITRE XV.
Le roi Jacques détrôné par son gendre Guillaume
et protégé par Louis XIV.
Au milieu des humiliations de ce roi fugitif, et des libéralités de Louis XIV envers lui, c’était un spectacle digne de quelque attention de voir Jacques toucher les écrouelles au petit couvent des Anglais ; soit que les rois anglais se soient attribué ce singulier privilège, comme prétendants à la couronne de France, soit que cette cérémonie soit établie chez eux depuis le temps du premier Edouard (1).
Le roi le fit bientôt conduire en Irlande, où les catholiques formaient encore un parti qui paraissait considérable. Une escadre de treize vaisseaux du premier rang était à la rade de Brest pour le transport. Tous les officiers, les courtisans, les prêtres mêmes, qui étaient venus trouver Jacques à Saint-Germain, furent défrayés jusqu’à Brest aux dépens du roi de France. Le jésuite Innès, recteur du collège des Ecossais à Paris, était son secrétaire d’Etat. Un ambassadeur (c’était M. d’Avaux) était nommé auprès du roi détrôné, et le suivit avec pompe. Des armes, des munitions de toute espèce, furent embarquées sur la flotte ; on y porta jusqu’aux meubles les plus vils et jusqu’aux plus recherchés. Le roi lui alla dire adieu à Saint-Germain. Là, pour dernier présent, il lui donna sa cuirasse, et lui dit en l’embrassant : « Tout ce que je peux vous souhaiter de mieux est de ne nous jamais revoir. » (12 mai 1689) A peine le roi Jacques était-il débarqué en Irlande avec cet appareil, que vingt-trois autres grands vaisseaux de guerre, sous les ordres de Château-Renaud, et une infinité de navires de transport le suivirent. Cette flotte ayant mis en fuite et dispersé la flotte anglaise qui s’opposait à son passage, débarqua heureusement ; et ayant pris dans son retour sept vaisseaux marchands hollandais, revint à Brest, victorieuse de l’Angleterre, et chargée des dépouilles de la Hollande.
(Mars 1690) Bientôt après un troisième secours partit encore de Brest, de Toulon, de Rochefort. Les ports d’Irlande et la mer de la Manche étaient couverts de vaisseaux français.
Enfin Tourville, vice-amiral de France, avec soixante et douze grands vaisseaux, rencontra une flotte anglaise et hollandaise d’environ soixante voiles. On se battit pendant dix heures (juillet 1690) : Tourville, Château-Renaud, d’Estrée, Nemond, signalèrent leur courage et une habileté qui donnèrent à la France un honneur auquel elle n’était pas accoutumée. Les Anglais et les Hollandais, jusque alors maîtres de l’Océan, et de qui les Français avaient appris depuis si peu de temps à donner des batailles rangées, furent entièrement vaincus. Dix-sept de leurs vaisseaux brisés et démâtés allèrent échouer et se brûler sur leurs côtes (2). Le reste alla se cacher vers la Tamise, ou entre les bancs de la Hollande. Il n’en coûta pas une seule chaloupe aux Français. Alors ce que Louis XIV souhaitait depuis vingt années, et ce qui avait paru si peu vraisemblable, arriva ; il eut l’empire de la mer, empire qui fut à la vérité de peu de durée. Les vaisseaux de guerre ennemis se cachaient devant ses flottes. Seignelai, qui osait tout, fit venir les galères de Marseille sur l’Océan. Les côtes d’Angleterre virent des galères pour la première fois. On fit, par leur moyen, une descente aisée à Tingmouth.
On brûla dans cette baie plus de trente vaisseaux marchands. Les armateurs de Saint-Malo et du nouveau port de Dunkerque s’enrichissaient, eux et l’Etat, de prises continuelles. Enfin, pendant près de deux années, on ne connaissait plus sur les mers que les vaisseaux français.
Le roi Jacques ne seconda pas en Irlande ces secours de Louis XIV. Il avait avec lui près de six mille Français et quinze mille Irlandais. Les trois quarts de ce royaume se déclaraient en sa faveur. Son concurrent Guillaume était absent ; cependant il ne profita d’aucun de ses avantages. Sa fortune échoua d’abord devant la petite ville de Londonderry ; il la pressa par un siège opiniâtre, mais mal dirigé, pendant quatre mois. Cette ville ne fut défendue que par un prêtre presbytérien, nommé Walker. Ce prédicant s’était mis à la tête de la milice bourgeoise. Il la menait au prêche et au combat. Il faisait braver aux habitants la famine et la mort. Enfin le prêtre contraignit le roi de lever le siège.
Cette première disgrâce en Irlande fut bientôt suivie d’un plus grand malheur : Guillaume arrive et marche à lui. La rivière de Boyne était entre eux. (11 juillet 1690) Guillaume entreprend de la franchir à la vue de l’ennemi. Elle était à peine guéable en trois endroits. La cavalerie passa à la nage, l’infanterie était dans l’eau jusqu’aux épaules ; mais à l’autre bord il fallait encore traverser un marais ; ensuite on trouvait un terrain escarpé qui formait un retranchement naturel. Le roi Guillaume fit passer son armée en trois endroits, et engagea la bataille. Les Irlandais, que nous avons vus de si bons soldats en France et en Espagne, ont toujours mal combattu chez eux. Il y a des nations, dont l’une semble faite pour être soumise à l’autre. Les Anglais ont toujours eu sur les Irlandais la supériorité du génie, des richesses et des armes (3). Jamais l’Irlande n’a pu secouer le joug de l’Angleterre, depuis qu’un simple seigneur anglais la subjugua. Les Français combattirent à la journée de la Boyne, les Irlandais s’enfuirent. Le roi Jacques n’ayant paru, dans l’engagement, ni à la tête des Français ni à la tête des Irlandais, se retira le premier (4). Il avait toujours cependant montré beaucoup de valeur ; mais il y a des occasions où l’abattement d’esprit l’emporte sur le courage. Le roi Guillaume, qui avait eu l’épaule effleurée d’un coup de canon avant la bataille, passa avec une joie indécente et honteuse. Quelques magistrats subalternes encouragèrent les bourgeois et le peuple à faire des illuminations. On sonna les cloches. On brûla dans plusieurs quartiers des figures d’osier qui représentaient le prince d’Orange, comme on brûla le pape dans Londres. On tira le canon de la Bastille, non point par ordre du roi, mais pas le zèle inconsidéré d’un commandant. On croirait, sur ces marques d’allégresse et sur la foi de tant d’écrivains, que cette joie effrénée, à la mort prétendue d’un ennemi, était l’effet de la crainte extrême qu’il inspirait. Tous ceux qui ont écrit, et Français et étrangers, ont dit que ces réjouissances étaient le plus grand éloge du roi Guillaume. Cependant, si on veut faire attention aux circonstances du temps et à l’esprit qui régnait alors, on verra bien que la crainte ne produisit pas ces transports de joie. Les bourgeois et le peuple ne savent guère craindre un ennemi que quand il menace leur ville. Loin d’avoir de la terreur au nom de Guillaume, le commun des Français avait alors l’injustice de le mépriser. Il avait presque toujours été battu par les généraux français. Le vulgaire ignorait combien ce prince avait acquis de véritable gloire, même dans ses défaites. Guillaume, vainqueur de Jacques en Irlande, ne paraissait pas encore aux yeux des Français un ennemi digne de Louis XI. Paris, idolâtre de son roi, le croyait réellement invincible. Les réjouissances ne furent donc point le fruit de la crainte, mais de la haine. La plupart des Parisiens, nés sous le règne de Louis, et façonnés au joug despotique, regardaient alors un roi comme une divinité, et un usurpateur comme un sacrilège. Le petit peuple, qui avait vu Jacques aller tous les jours à la messe, détestait Guillaume hérétique. L’image d’un gendre et d’une fille ayant chassé leur père, d’un protestant régnant à la place d’un catholique, enfin d’un ennemi de Louis XIV, transportait les Parisiens d’une espèce de fureur ; mais les gens sages pensaient modérément.
Jacques revint en France, laissant son rival gagner en Irlande de nouvelles batailles, et s’affermir sur le trône. Les flottes françaises furent occupées alors à ramener les Français qui avaient inutilement combattu, et les familles irlandaises catholiques qui, étant très pauvres dans leur patrie, voulurent aller subsister en France des libéralités du roi.
Il est à croire que la fortune eut peu de part à toute cette révolution depuis son commencement jusqu’à sa fin. Les caractères de Guillaume et de Jacques firent tout. Ceux qui aiment à voir dans la conduite des hommes les causes des événements, remarqueront que le roi Guillaume, après sa victoire, fit publier un pardon général ; et que le roi Jacques vaincu, en passant par une petite ville nommée Galloway, fit pendre quelques citoyens qui avaient été d’avis de lui fermer les portes (5). De deux hommes qui se conduisaient ainsi, il était bien aisé de voir qui devait l’emporter.
Il restait à Jacques quelques villes en Irlande, entre autres Limerick, où il y avait plus de douze mille soldats. Le roi de France, soutenant toujours la fortune de Jacques (6), fit passer encore trois mille hommes de troupes réglées dans Limerick. Pour surcroît de libéralité, il envoya tout ce qui peut servir aux besoins d’un grand peuple et à ceux des soldats. Quarante vaisseaux de transport escortés de douze vaisseaux de guerre, apportèrent tous les secours possibles en hommes, en ustensiles, en équipages ; des ingénieurs, des canonniers, des bombardiers, deux cents maçons ; des selles, des brides, des housses, pour plus de vingt mille chevaux ; des canons avec leurs affûts, des fusils, des pistolets, des épées pour armer vingt-six mille hommes ; des vivres, des habits, et jusqu’à vingt-six mille paires de souliers. Limerick assiégée, mais munie de tant de secours, espérait de voir son roi combattre pour sa défense. Jacques ne vint point. Limerick se rendit : les vaisseaux français retournèrent encore vers les côtes d’Irlande, et ramenèrent en France environ vingt mille Irlandais, tant soldats que citoyens fugitifs.
Ce qu’il y a peut-être de plus étonnant, c’est que Louis XIV ne se rebuta pas (7). Il soutenait alors une guerre difficile contre presque toute l’Europe. Cependant, il tenta encore de changer la fortune de Jacques par une entreprise décisive, et de faire une descente en Angleterre avec vingt mille hommes. Il comptait sur le parti que Jacques avait conservé en Angleterre. Les troupes étaient assemblées entre Cherbourg et La Hogue. Plus de trois cents navires de transport étaient prêts à Brest. Tourville, avec quarante-quatre vaisseaux furent attaqués par les flottes d’Angleterre et de Hollande, fortes de près de cent voiles. La supériorité du nombre l’emporta. Les Français cédèrent après un combat de dix heures (29 juillet 1672) (8). Russel, amiral anglais, les poursuivit deux jours. Quatorze grands vaisseaux, dont deux portaient cent quatre pièces de canon, échouèrent sur la côte ; et les capitaines y firent mettre le feu, pour ne les pas laisser brûler par les ennemis. Le roi Jacques, qui du rivage avait vu ce désastre, perdit toutes ses espérances (9).
Ce fut le premier échec que reçut sur la mer la puissance de Louis XIV. Signelai, qui après Colbert, son père, avait perfectionné la marine, était mort à la fin de 1690. Pontchartrain, élevé de la première présidence de Bretagne à l’emploi de secrétaire d’Etat de la marine, ne la laissa point périr. Le même esprit régnait toujours dans le gouvernement. La France eut, dès l’année qui suivit la disgrâce de la Hogue, des flottes aussi nombreuses qu’elle en avait eu déjà ; car Tourville se trouva à la tête de soixante vaisseaux de ligne, et d’Estrées en avait trente, sans compter ceux qui étaient dans les ports (1696) ; et même quatre ans après, le roi fit encore un armement plus considérable que tous les précédents pour conduire Jacques en Angleterre à la tête de vingt mille Français ; mais cette flotte ne fit que se montrer, les mesures du parti de Jacques ayant été aussi mal concertées à Londres que celles de son protecteur avaient été bien prises en France.
Il ne resta de ressource au parti du roi détrôné que dans quelques conspirations contre la vie de son rival. Ceux qui les tramèrent périrent presque tous du dernier supplice ; et il est à croire que quand même elles eussent réussi, il n’eût jamais recouvré son royaume. Il passa le reste de ses jours à Saint-Germain, où il vécut des bienfaits de Louis et d’une pension de soixante et dix mille francs, qu’il eut la faiblesse de recevoir en secret de sa fille Marie, par laquelle il avait été détrôné (10). Il mourut en 1701, à Saint-Germain. Quelques jésuites irlandais prétendirent qu’il se faisait des miracles à son tombeau (11). On parla même de faire canoniser à Rome, après sa mort, ce roi que Rome avait abandonné pendant sa vie.
Peu de princes furent plus malheureux que lui ; et il n’y a aucun exemple dans l’histoire d’une maison si longtemps infortunée. Le premier des rois d’Ecosse ses aïeux, qui eut le nom de Jacques, après avoir été dix-huit ans prisonnier en Angleterre, mourut assassiné avec sa femme par la main de ses sujets. Jacques II, son fils, fut tué à vingt-neuf ans, en combattant contre les Anglais. Jacques III, mis en prison par son peuple, fut tué ensuite par les révoltés dans une bataille. Jacques IV périt dans un combat qu’il perdit. Marie Stuart, sa petite-fille, chassée de son trône, fugitive en Angleterre, ayant langui dix-huit ans en prison, se vit condamner à mort par des juges anglais, et eut la tête tranchée. Charles Ier, petit-fils de Marie, roi d’Ecosse et d’Angleterre, vendu par les Ecossais, et jugé à mort par les Anglais, mourut sur un échafaud dans la place publique. Jacques son fils, septième du nom et deuxième en Angleterre, dont il est ici question, fut chassé de ses trois royaumes ; et, pour comble de malheur, on contesta à son fils jusqu’à sa naissance. Ce fils ne tenta de remonter sur le trône de ses pères que pour faire périr ses amis par des bourreaux ; et nous avons vu le prince Charles-Edouard, réunissant en vain les vertus de ses pères et le courage du roi Jean Sobieski, son aïeul maternel, exécuter les exploits et essuyer les malheurs les plus incroyables (12).
Si quelque chose justifie ceux qui croient une fatalité à laquelle rien ne peut se soustraire, c’est cette suite continuelle de malheurs qui a persécuté la maison de Stuart pendant plus de trois cents années.
1 – Voyez dans le Dictionnaire philosophique, l’article ECROUELLES. (G.A.)
2 – Sur ces dix-sept, il n’y eut de détruits que deux navires de la marine anglaise. On accusa l’amiral anglais Torrington, qui fut envoyé à la Tour de Londres, d’avoir ménagé à dessein l’escadre britannique. (G.A.)
3 – On lisait dans les premières éditions : « La supériorité que les blancs ont sur les nègres. » Voltaire effaça cette expression injurieuse. L’état presque sauvage où était l’Irlande lorsqu’elle fut conquise, la superstition, l’oppression exercée par les Anglais, le fanatisme religieux qui divise les Irlandais en deux nations ennemies ; telles sont les causes qui ont retenu ce peuple dans l’abaissement et dans la faiblesse. Les haines religieuses se sont assoupies, et il a repris sa liberté. Les Irlandais ne le cèdent plus aux Anglais, ni en industrie, ni en lumières, ni en courage. (K.) – L’expression injurieuse de Voltaire ne figure que dans l’édition de Berlin. Il l’enleva presque aussitôt imprimée. Mais les trois phrases qu’on lit encore ici sur les Irlandais n’éveillèrent pas moins la susceptibilité des réfugiés de cette nation, qui protestèrent de leur courage chez eux. (G.A.)
4 – Les nouveaux Mémoires de Berwick disent le contraire ; mais plusieurs historiens, et entre autres le chevalier Dalrymple, sont d’accord avec Voltaire. Schomberg, qui avait quitté le service de France à cause de sa religion, combattit les troupes françaises à la tête des réfugiés français. Blessé mortellement, il criait aux troupes qui passaient devant lui : « A la gloire, mes amis ! à la gloire ! » Ces troupes ayant été mises en désordre, Calmotte, qui remplaçait Schomberg, les rallia, et leur montrant les régiments français : « Messieurs, voilà vos persécuteurs. » Ainsi les dragonnades furent une des principales causes de la perte de la bataille de la Boyne, et de l’oppression des catholiques dans les Trois-Royaumes. (K.)
5 – On nie ce fait dans les Mémoires de Berwick, et Dalrymple n’en parle point. On peut voir, dans ce dernier historien, les détails de la conduite de Guillaume, qui fut politique et dur, beaucoup plus que généreux. (K.)
6 – Louis XIV ne la soutint pas aussi énergiquement que le fait entendre ici Voltaire. Indigné de la désertion de Jacques, Louis XIV refusa une nouvelle armée au fugitif, et ne fit plus parvenir en Irlande que des officiers, des munitions, des chevaux, rien que des secours. (G.A.)
7 – Encore une fois, disons que Louis avait été rebuté, et que s’il changea alors de conduite, ce n’est pas qu’il eût changé d’opinion sur Jacques, mais c’est qu’il croyait à une contre-révolution en Angleterre. (G.A.)
8 – Ou plutôt, 29 mai. (G.A.)
9 – Tourville avait ordre de combattre, et ce fut lui qui attaqua la flotte anglaise. Seignelai lui avait reproché de n’avoir pas osé, l’année précédente, aller brûler les vaisseaux anglais dans leurs ports, après la défaite de leur flotte. Tourville parut regarder ce reproche comme un soupçon sur sa bravoure. « Vous ne m’avez pas entendu, répliqua le ministre ; il y a des hommes qui sont braves de cœur et poltrons de tête. »
Russel, qui commandait la flotte anglaise, avait une correspondance secrète avec Jacques. Lui, Marlborough, plusieurs chefs du parti populaire, avaient formé le projet de rétablir Jacques, en lui imposant des conditions encore plus dures que celles qu’ils avaient forcé le prince d’Orange d’accepter. Russel avait écrit à Jacques de remettre à la descente à l’hiver, et surtout d’éviter que la flotte française n’attaquât la sienne ; qu’il le connaissait incapable de sacrifier à aucun intérêt l’honneur du pavillon britannique. Jacques avait d’autres intelligences dans la flotte.
On a prétendu que Russel, voyant qu’on le forçait à combattre, déconcerta ces intelligences en changeant les capitaines suspects la veille de l’action. Dalrymple rapporte, au contraire, qu’on en donna le conseil au prince d’Orange, mais qu’il prit le parti de faire écrire par la reine à Russel qu’on avait cherché à lui donner des soupçons sur la fidélité de plusieurs officiers, et proposé de les changer, mais qu’elle ne ferait aucun changement, regardant ces imputations comme l’ouvrage de ses ennemis et des leurs. Russel lut publiquement la lettre, et tous jurèrent de mourir pour leur reine et pour leur patrie.
On a dit que Jacques, placé sur le rivage, voyant combattre les mêmes vaisseaux avec lesquels il avait gagné des batailles, ne pouvait s’empêcher de s’intéresser à eux contre lui-même. Cependant il avait demandé à combattre sur la flotte française. (K.)
10 – On a nié ce fait dans les Mémoires de Berwick. Nous observerons que Voltaire a été lié intimement avec les personnes qui connaissaient le mieux les petits détails de la cour de Saint-Germain. (K.)
11 – On a poussé le ridicule jusqu’à dire que ses reliques avaient guéri un évêque d’Autun de la fistule. (Voltaire.)
12 – On en trouvera le récit dans le Précis du siècle de Louis XV. (G.A.)