STANCE - A M. Saurin, de l'Académie française

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STANCE - A M. Saurin, de l'Académie française

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A M. SAURIN, DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE,

 

 

 

Sur ce que le général des capucins avait agrégé l’auteur à

l’ordre de Saint-François, en reconnaissance de quelques

services qu’il avait rendus à ses moines.

 

 

 

(1)

 

 – 1770 –

 

 

_________

 

 

 

C’est vrai, je suis capucin ;

C’est sur quoi mon salut se fonde :

Je ne veux pas, dans mon déclin,

Finir comme les gens du monde.

 

Mon malheur est de n’avoir plus

Dans mes nuits ces bonnes fortunes,

Ces nobles grâces des élus,

Chez mes confrères si communes.

 

Je ne suis point frère Frappart (2),

Confessant sœur Luce ou sœur Nice ;

Je ne porte point le cilice

De saint Grizel, de saint Billard (3).

 

J’achève doucement ma vie :

Je suis prêt à partir demain,

En communiant de la main

Du bon curé de Mélanie (4) ;

 

Dès que monsieur l’abbé Terray

A su ma capucinerie,

De mes biens il m’a délivré (5) :

Que servent-ils dans l’autre vie ?

 

J’aime fort cet arrangement ;

Il est leste et plein de prudence.

Plût à Dieu qu’il en fît autant

A tous les moines de la France !

 

 

 

 

 

 

1 – C’est une réponse à une pièce de vers de Saurin. (G.A.)

2 – Voyez la Pucelle, chant XI. (G.A.)

3 – Grizel, fameux directeur de dévotes, compromis dans la banqueroute frauduleuse de Billard, caissier-général des postes. (G.A.)

4 – Pièce de La Harpe, dont l’héroïne est une religieuse. (G.A.)

5 – Voyez une des notes du morceau précédent. (G.A.)

 

 

 

 

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