POÉSIE - La prophétie de la Sorbonne

Publié le par loveVoltaire

POÉSIE - La prophétie de la Sorbonne

Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

 

 

LA PROPHÉTIE DE LA SORBONNE,

 

De l’an 1530, tirée des manuscrits de M. Baluze,

 

Tome Ier, page 117.

 

 

(1)

 

 

 

 

- 1767 -

 

 

______

 

 

 

 

 

Au prima mensis (2) tu boiras

D’assez mauvais vin largement.

En mauvais latin parleras

Et en français pareillement.

Pour et contre clabauderas

Sur l’un et l’autre Testament.

Vingt fois de parti changeras

Pour quelques écus seulement (3).

Henri-Quatre tu maudiras

Quatre fois solennellement (4).

La mémoire tu béniras

Du bienheureux Jacques Clément (5).

La bulle humblement recevras,

L’ayant rejetée hautement (6).

Les décrets que griffonneras

Seront sifflés publiquement (7).

Les jésuites remplaceras

Et les passeras mêmement.

A la fin comme eux tu seras

Chassés très vraisemblablement (8).

 

 

 

 

 

1 – Cette facétie fut composée à propos de la censure de Bélisaire, et parut en décembre 1767. (G.A.)

 

2 – On appelait ainsi l’assemblée mensuelle des docteurs en Sorbonne. (G.A.)

 

3 – On a encore à Londres, les quittances des docteurs de Sorbonne, consultés le 2 juillet en 1530, sur le divorce de Henri VIII, par Thomas Krouk, agent de ce tyran, qui délivra l’argent aux docteurs. (Voltaire.)

 

4 – Il y eut quatre principaux libelles de la Sorbonne, appelés décrets, qui méritaient le dernier supplice. Le plus violent est du 7 mai 1590. On y déclare excommunié et damné le grand Henri IV, ainsi que tous ses sujets fidèles. (Voltaire.)

 

5 – Le moine Jacques Clément, étudiant en Sorbonne, ne voulut entreprendre son saint parricide que lorsque soixante et onze docteurs eurent déclaré unanimement le trône vacant et les sujets déliés du serment de fidélité, le 7 janvier 1589. (Voltaire.)

 

6 – On sait que la Sorbonne appela de la bulle Unigenitus au futur concile en 1718, et la reçut ensuite comme règle de foi. (Voltaire.)

 

7 – C’est ce qui vient d’arriver à la censure de Bélisaire, et ce qui désormais arrivera toujours. (Voltaire.)

 

8 – Amen ! (Voltaire.)

 

 

 

 

Publié dans Poésies

Commenter cet article