SIECLE DE LOUIS XIV - CATALOGUE - Écrivains - Partie 31 - S
Photo de PAPAPOUSS
CATALOGUE
DE LA PLUPART DES ÉCRIVAINS FRANÇAIS
QUI ONT PARU DANS LE SIÈCLE DE LOUIS XIV,
Pour servir à l’histoire littéraire de ce temps.
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SAUVEUR (Joseph)
1663 - 1716
Né à La Flèche en 1663. Il apprit sans maître les éléments de la géométrie. Il est un des premiers qui aient calculé les avantages et les désavantages des jeux de hasard. Il disait que tout ce que peut un homme en mathématique, un autre le peut aussi. Cela s’entend pour ceux qui se bornent à apprendre, mais non pour les inventeurs. Il avait été muet jusqu’à l’âge de sept ans. Mort en 1716.
SAVARI (Jacques)
1622 - 1690
Né en 1622, le premier qui ait écrit sur le commerce. Il avait été longtemps négociant. Le conseil le consulta sur l’ordonnance de 1673, dans tout ce qui regarde le négoce, et il en rédigea presque tous les articles. Le Dictionnaire du commerce, qui est de lui et de Philémon (*), son frère, chanoine de Saint-Maur, fut une entreprise aussi utile que nouvelle ; mais il faut regarder ces livres à peu près comme les intérêts des princes, qui changent en moins de cinquante ans. Les objets et les canaux du commerce, les gains, les finesses, ne sont plus aujourd’hui ce qu’ils étaient du temps de Savari. Mort en 1690.
* Erreur. Il est de son fils et de Philémon. (G.A.)
SCARRON (Paul)
1610 – 1660
Fils d’un conseiller de la grand’chambre, né en 1610. Ses comédies sont plus burlesques que comiques. Son Virgile travesti n’est pardonnable qu’à un bouffon. Son Roman comique est presque le seul de ses ouvrages que les gens de goût aiment encore ; mais ils ne l’aiment que comme un ouvrage gai, amusant et médiocre. C’est ce que Boileau avait prédit. Louis XIV épousa sa veuve en 1685. Mort en 1660.
SCUDÉRI (Georges de)
1601 - 1667
Né au Havre-de-Grâce en 1601. Favorisé du cardinal de Richelieu, il balança quelque temps la réputation de Corneille. Son nom est plus connu que ses ouvrages. Mort en 1667.
SCUDÉRI (Magdeleine)
1607 - 1701
Née au Havre en 1607, plus connue aujourd’hui par quelques vers agréables qui restent d’elle, que par les énormes romans de la Clélie et du Cyrus. Louis XIV lui donna une pension, et l’accueillit avec distinction. Ce fut elle qui remporta le premier prix d’éloquence fondé par l’Académie. Morte en 1701.
SEGRAIS (Jean Regnault de)
1625 - 1701
Né à Caen, en 1625. Mademoiselle l’appelle une manière de bel esprit, mais c’était en effet un très bel esprit et un véritable homme de lettres. Il fut obligé de quitter le service de cette princesse, pour s’être opposé à son mariage avec le comte de Lauzun. Ses églogues et sa traduction de Virgile furent estimées ; mais aujourd’hui on ne les lit plus. Il est remarquable qu’on a retenu des vers de la Pharsale de Brébeuf, et aucune de l’Enéide de Segrais. Cependant Boileau loue Segrais et dénigre Brébeuf. Mort en 1701.
SENAULT (Jean-François)
1601 - 1672
Né en 1601, général de l’Oratoire. Prédicateur qui fut à l’égard du P. Bourdaloue ce que Rotrou est pour Corneille, son prédécesseur et rarement son égal. Il est compté parmi les premiers restaurateurs de l’éloquence, plutôt que dans le petit nombre des hommes véritablement éloquents. Mort en 1672.
SÉNECÉ (Antoine Bauderon de)
1643 - 1737
Né en 1643, premier valet de chambre de Marie-Thérèse ; poète d’une imagination singulière. Son conte du Kaïmac, à quelques endroits près, est un ouvrage distingué. C’est un exemple qui apprend qu’on peut très bien conter d’une autre manière que La Fontaine. On peut observer que cette pièce, la meilleure qu’il ait faite, est la seule qui se ne trouve pas dans son recueil. Il y a aussi dans ses Travaux d’Apollon des beautés singulières et neuves. Mort en 1737.
SÉVIGNÉ (Marie de Rabutin-Chantal, marquise de)
1626 - 1696
Femme du marquis de Sévigné, née en 1626 (*). Ses lettres, remplies d’anecdotes, écrites avec liberté, et d’un style qui peint et anime tout, sont la meilleure critique des lettres étudiées où l’on cherche l’esprit, et encore plus de ces lettres supposées dans lesquelles on veut imiter le style épistolaire, en étalant de faux sentiments et de fausses aventures à des correspondants imaginaires (**). C’est dommage qu’elle manque absolument de goût, qu’elle ne sache pas rendre justice à Racine, qu’elle égale l’oraison funèbre de Turenne, prononcée par Mascaron, au grand chef-d’œuvre de Fléchier. Morte en 1696.
* Le 5 février 1627.
** M. Beuchot fait remarquer avec raison que Voltaire a ici en vue, non l’Héloïse de Rousseau, mais les Lettres diverses du chevalier d’Herm…, par Fontenelle. (G.A.)
SILVA (Jean-Baptiste)
1684 - 1746
Né à Bordeaux, très célèbre médecin à Paris, a fait un livre estimé sur la saignée ; il était fort au-dessus de son livre. C’était un de ces médecins que Molière n’eût pu ni osé rendre ridicules. Né en 1684. Mort vers l’an 1746.
SIMON (Richard)
1638 - 1712
Né en 1638, de l’Oratoire ; excellent critique. Son Histoire de l’origine et du progrès des revenus ecclésiastiques, son Histoire critique du vieux Testament, etc., sont lues de tous les savants. Mort à Dieppe, en 1712.
SIRMOND (Jacques)
1559 - 1651
Jésuite, né vers l’an 1559. L’un des plus savants et des plus aimables hommes de son temps. On sait à peine qu’il fut confesseur de Louis XIII, parce qu’il fit à peine parler de lui dans ce poste délicat. Il fut préféré par le pape à tous les savants d’Italie pour faire la préface de la collection des conciles. Ses nombreux ouvrages furent très estimés, et sont très peu lus. Mort en 1651.
SIRMOND (Jean)
? - 1649
Neveu du précédent. Historiographe de France, avec le brevet de conseiller d’Etat, qui était d’ordinaire attaché à la charge d’historiographe. L’un de ses principaux ouvrages est la Vie du cardinal d’Amboise, qu’il ne composa que pour mettre ce ministre au-dessous du cardinal de Richelieu, son protecteur. Il fut un des premiers académiciens. Mort en 1649.
SORBIÈRE (Samuel)
1615 - 1670
Né en Dauphiné, en 1615. L’un de ceux qui ont porté le titre d’historiographe de France. Ami du pape Clément IX, avant son exaltation, ne recevant que de faibles marques de la générosité de ce pontife, il lui écrivit : « Saint père, vous envoyez des manchettes à celui qui n’a point de chemise. » Il effleura beaucoup de genres de science. Mort en 1670.
SUZE (Henriette de Coligny, comtesse de La)
1618 - 1673
Célèbre dans son temps par son esprit et par ses élégies. C’est elle qui se fit catholique parce que son mari était huguenot, et qui s’en sépara, afin, disait la reine Christine, de ne voir son mari dans ce monde-ci ni dans l’autre. Née à Paris, en 1618. Morte dans la même ville, en 1673.