SIECLE DE LOUIS XIV - CATALOGUE - Écrivains - Partie 6 - C

Publié le par loveVoltaire

SIECLE DE LOUIS XIV - CATALOGUE - Écrivains - Partie 6 - C

Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

CATALOGUE

 

DE LA PLUPART DES ÉCRIVAINS FRANÇAIS

 

QUI ONT PARU DANS LE SIÈCLE DE LOUIS XIV,

 

Pour servir à l’histoire littéraire de ce temps.

 

 

 

 

______________

 

 

 

 

 

CAILLI (Le chevalier de)

 

? -  ?

 

 

Il n’est connu que sous le nom d’Aceilli et il était attaché au ministre Colbert. On ignore le temps de sa naissance et de sa mort. Il y a de lui un recueil de quelques centaines d’épigrammes, parmi lesquelles il y en a beaucoup de mauvaises, et quelques-unes de jolies. Il écrit naturellement, mais sans aucune imagination dans l’expression.

 

 

 

 

 

CALMET (Augustin)

 

1672 - 1757

 

 

Bénédictin, né en 1672. Rien n’est plus utile que la compilation de ses recherches sur la Bible. Les faits y sont exacts, les citations fidèles. Il ne pense point ; mais en mettant tout dans un grand jour, il donne beaucoup à penser (*). Mort en 1757.

 

 

* Voir aux POÉSIES le quatrain sur dom Calmet. (G.A.)

 

 

 

 

 

CALPRENÈDE (Gautier-Coste de La)

 

1612 - 1663

 

 

Né à Cahors (*) vers l’an 1612, gentilhomme ordinaire du roi. Ce fut lui qui mit les longs romans à la mode. Le mérite de ces romans consistait dans des aventures dont l’intrigue n’était pas sans art et qui n’étaient pas impossibles, quoiqu’elles fussent presque incroyables. Le Boiardo, l’Arioste, le Tasse, au contraire, avaient chargé leurs romans poétiques de fictions qui sont entièrement hors de la nature : mais les charmes de leur poésie, les beautés innombrables de détail, leurs allégories admirables, surtout celles de l’Arioste, tout cela rend ces poèmes immortels, et les ouvrages de La Calprenède, ainsi que les autres grands romans, sont tombés. Ce qui a contribué à leur chute, c’est la perfection du théâtre. On a vu dans les bonnes tragédies et dans les opéras beaucoup plus de sentiments qu’on n’en trouve dans ces énormes volumes : ces sentiments y sont bien mieux exprimés, et la connaissance du cœur humain beaucoup plus approfondie. Ainsi Racine et Quinault, qui ont un peu imité le style de ces romans, les ont fait oublier en parlant au cœur un langage plus vrai, plus tendre, et plus harmonieux. Mort en 1663.

 

 

* Ou plutôt près de Cahors. (G.A.)

 

 

 

 

 

CAMPISTRON (Jean-Galbert de)

 

1656 - 1723

 

 

Né à Toulouse en 1656, élève et imitateur de Racine. Le duc de Vendôme, dont il fut secrétaire, fit sa fortune, et le comédien Baron une partie de sa réputation. Il y a des choses touchantes dans ses pièces ; elles sont faiblement écrites, mais au moins le langage est assez pur : après lui on a tellement négligé la langue dans les pièces de théâtre, qu’on a fini par écrire d’un style entièrement barbare. C’est ce que Boileau déplorait en mourant (*). Mort en 1723.

 

 

* Ceci est à l’adresse de Crébillon. (G.A.)

 

 

 

 

 

CASSANDRE (François)

 

? - 1695

 

 

Il a rendu, aussi bien que Dacier, plus de services à la réputation d’Aristote que tous les prétendus philosophes ensemble. Il traduisit la Rhétorique, comme Dacier a traduit la Poétique de ce fameux Grec. On ne peut s’empêcher d’admirer Aristote et le siècle d’Alexandre, quand on voit que le précepteur de ce grand homme, tant décrié sur la physique, a connu à fond tous les principes de l’éloquence et de la poésie. Où est le physicien de nos jours chez qui on puisse apprendre à composer un discours et une tragédie ? Cassandre vécut et mourut dans la plus grande pauvreté. Ce fut la faute non pas de ses talents, mais de son caractère intraitable, farouche et solitaire. Ceux qui se plaignent de la fortune n’ont souvent à se plaindre que d’eux-mêmes. Mort en 1695.

 

 

 

 

 

CASSINI (Jean-Dominique)

 

1625 - 1712

 

 

Né dans le comté de Nice en 1625, appelé par Colbert en 1666. Il a été le premier des astronomes de son temps, du moins suivant les Italiens et les Français ; mais il commença comme les autres par l’astrologie. Puisqu’il fut naturalisé en France, qu’il s’y maria, qu’il y eut des enfants, et qu’il est mort à Paris, on doit le compter au nombre des Français. Il a immortalisé son nom par sa Méridienne de Saint-Petrone à Bologne ; elle servit à faire voir les variations de la vitesse du mouvement de la terre autour du soleil. On lui doit les premières tables des satellites de Jupiter, la connaissance de la rotation de Jupiter et de Mars, ou de la durée de leurs jours, la découverte des quatre satellites de Saturne. Huygens n’en avait aperçu qu’un ; et cette découverte de Cassini fut célébrée par une médaille dans l’histoire métallique de Louis XIV. Il a le premier observé et fait connaître la lumière zodiacale. Il a donné une méthode pour déterminer la parallaxe d’un astre par des observations faites dans un même lieu, et s’en servir pour déterminer la distance des astres à la terre, avec plus de précision qu’on ne l’avait encore fait  mais la première idée de cette méthode est due à Morin.

 

          Le fils, le petit-fils de Cassini, ont été de l’Académie des sciences, et son arrière-petit-fils y est entré en 1772 : cette espèce d’illustration est plus réelle et sera plus durable que celle dont la famille de Cassini avait joui en Italie, quelques siècles auparavant, et que les révolutions de ce pays lui avaient fait perdre. Mort en 1712.

 

 

 

 

 

CATROU (François)

 

1659 - 1737

 

 

Né en 1659, jésuite. Il a fait avec le P. Rouillé vingt tomes de l’Histoire romaine. Ils ont cherché l’éloquence, et n’ont pas trouvé la précision. Mort en 1737.

 

 

 

 

 

CERISI (Germain Habert de)

 

? - 1655

 

 

Il était du temps de l’aurore du bon goût et de l’établissement de l’Académie française. Sa Métamorphose des yeux de Philis en astres fut vantée comme un chef-d’œuvre, et a cessé de le paraitre dès que les bons auteurs sont venus. Mort en 1655.

 

 

 

 

 

CHANTEREAU LE FÈVRE (Louis)

 

1588 - 1658

 

 

Très savant homme, l’un des premiers qui ont débrouillé l’histoire de France ; mais il a accrédité une grande erreur, c’est que les fiefs héréditaires n’ont commencé qu’après Hugues Capet. Quand il n’y aurait que l’exemple de la Normandie, donnée ou plutôt extorquée à titre de fief héréditaire en 912, cela suffirait pour détruire l’opinion de Chantereau, que plusieurs historiens ont adoptée. Il est d’ailleurs certain que Charlemagne institua en France des fiefs avec propriété, et que cette forme de gouvernement était connue avant lui dans la Lombardie et dans la Germanie. Mort en 1658.

 

 

 

 

 

CHAPELAIN (Jean)

 

1595 - 1674

 

 

Né en 1595. Sans la Pucelle il aurait eu de la réputation parmi les gens de lettres. Ce mauvais poème lui valut beaucoup plus que l’Iliade à Homère. Chapelain fut pourtant utile par sa littérature. Ce fut lui qui corrigea les premiers vers de Racine. Il commença par être l’oracle des auteurs, et finit par en être l’opprobre. Mort en 1674.

 

 

 

 

 

CHAPELLE (Jean de La)

 

? - ?

 

 

Voyez LA CHAPELLE.

 

 

 

 

 

CHAPELLE (Claude-Emmanuel Luillier)

 

? - 1686

 

 

Fils naturel de François Luillier, maître des comptes. Il n’est pas vrai qu’il fut le premier qui se servit des rimes redoublées ; Dassouci s’en servait avant lui, et même avec quelque succès.

 

Pourquoi donc, sexe au teint de rose,

Quand la charité vous impose

La loi d’aimer votre prochain,

Pouvez-vous me haïr sans cause,

Moi qui ne vous fis jamais rien ?

Ah ! pour mon honneur je vois bien

Qu’il faut vous faire quelque chose, etc.

 

On trouve beaucoup de rimes redoublées dans Voiture. Chapelle réussit mieux que les autres dans ce genre qui a de l’harmonie et de la grâce, mais qans lequel il a préféré quelquefois une abondance stérile de rimes à la pensée et au tour. Sa vie voluptueuse et son peu de prétention contribuèrent encore à la célébrité de ces petits ouvrages. On sait qu’il y a dans son Voyage de Montpellier beaucoup de traits de Bachaumont, fils du président Le Coigneux, l’un des plus aimables hommes de son temps. Chapelle était d’ailleurs un des meilleurs élèves de Gassendi. Au reste, il faut bien distinguer les éloges que tant de gens de lettres ont donnés à Chapelle et à des esprits de cette trempe, d’avec les éloges dus aux grands maîtres. Le caractère de Chapelle, de Bachaumont, du Broussin, et de toute cette Société du Maris, était la facilité, la gaieté, la liberté. On peut juger de Chapelle par cet impromptu, que je n’ai point vu encore imprimé. Il le fit à table, après que Boileau eut récité une épigramme :

 

Qu’avec plaisir de ton haut style

Je te vois descendre au quatrain ;

Et que je t’épargnai de bile

Et d’injures au genre humain,

Quand, renversant ta cruche à l’huile,

Je te mis le verre à la main !

 

Mort en 1686.

 

 

 

 

 

CHARAS (Moïse)

 

? - 1698

 

 

De l’Académie des sciences, le premier qui ait bien écrit sur la pharmacie ; tant il est vrai que sous Louis XIV tous les arts élargirent leur sphère. Ce pharmacien, voyageant à Madrid, fut mis dans les cachots de l’inquisition, parce qu’il était calviniste. Une prompte abjuration et les sollicitations de l’ambassadeur de France lui sauvèrent la vie et la liberté. Il s’occupa longtemps d’expériences sur les vipères et des moyens d’empêcher les effets souvent mortels de leur morsure  mais il se trompa en soutenant contre Redi que le venin des vipères n’était pas contenu dans le suc jaune qui sort de deux vésicules placées derrière les crochets de leurs mâchoires. Dans le cours de ses expériences, il fut mordu plusieurs fois, sans qu’il en résultât d’accidents très graves. Mort en 1698.

 

 

 

 

 

CHARDIN (Jean)

 

1643 - 1713

 

 

Né à Paris, en 1643. Nul voyageur n’a laissé des Mémoires plus curieux (*). Mort à Londres en 1713.

 

 

* Sur la Perse. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

Commenter cet article