SIECLE DE LOUIS XIV - CATALOGUE - Écrivains - Partie 17 - L
Photo de PAPAPOUSS
CATALOGUE
DE LA PLUPART DES ÉCRIVAINS FRANÇAIS
QUI ONT PARU DANS LE SIÈCLE DE LOUIS XIV,
Pour servir à l’histoire littéraire de ce temps.
______________
LAINET ou LENET (Pierre)
? - ?
Conseiller d’Etat, natif de Dijon, attaché au grand Condé, a laissé des Mémoires sur la guerre civile. Tous les Mémoires de ce temps sont éclaircis et justifiés les uns par les autres. Ils mettent la vérité de l’histoire dans le plus grand jour. Ceux de Lenet ont une anecdote très remarquable. Une dame de qualité de Franche-Comté, se trouvant à Paris, grosse de huit mois, en 1664, son mari, absent depuis un an, arrive : elle craint qu’il ne la tue ; elle s’adresse à Lenet, sans le connaître. Celui-ci consulte l’ambassadeur d’Espagne ; tous deux imaginent de faire enfermer le mari, par lettre de cachet, à la Bastille, jusqu’à ce que la femme soit relevée de couche. Ils s’adressent à la reine. Le roi, en riant, fait et signe la lettre de cachet lui-même ; il sauve la vie de la femme et de l’enfant ; ensuite il demande pardon au mari, et lui fait un présent.
LA LOUBÈRE (Simon de)
1642 - 1729
Né à Toulouse en 1642, et envoyé à Siam en 1687. On a de lui des Mémoires de ce pays, meilleurs que ses sonnets et ses odes. Mort en 1729.
Il y a un jésuite du même pays et du même nom, savant mathématicien, mais qui n’est plus connu que pour avoir voulu partager avec Pascal la gloire d’avoir résolu les problèmes sur la cycloïde.
LA MARE (Nicolas de)
1641 - ?
Né à Paris en 1641, commissaire au Châtelet Il a fait un ouvrage qui était de son ressort, l’Histoire de la Police. Il n’est bon que pour les Parisiens, et meilleur à consulter qu’à lire. Il eut pour récompense une part sur le produit de la Comédie, dont il ne jouit jamais ; il aurait autant valu assigner aux comédiens une pension sur les gages du guet.
LAMBERT (Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles, marquise de)
1647 - 1733
Née en 1647, dame de beaucoup d’esprit, a laissé quelques écrits d’une morale utile et d’un style agréable. Son traité de l’Amitié fait voir qu’elle méritait d’avoir des amis. Le nombre des dames qui ont illustré ce beau siècle est une des grandes preuves des progrès de l’esprit humain :
Le donne son venute in eccellenza
Di ciascun’ arte ove hanno posto cura.
Orl, fur., c. XX, ott. II.
Morte en 1733.
LAMI (Bernard)
1645 - 1715
Né au Mans en 1645, de l’Oratoire, savant dans plus d’un genre Il composa ses Eléments de Mathématiques dans un voyage qu’il fit à pied de Grenoble à Paris. Mort en 1715.
LA MONNOYE (Bernard de)
1641 - 1728
Né à Dijon, en 1641, excellent littérateur. Il fut le premier qui remporta le prix de poésie à l’Académie française, et même son poème du Duel aboli, qui remporta ce prix, est à peu de choses près un des meilleurs ouvrages de poésie qu’on ait faits en France. Mort en 1728. Je ne sais pourquoi le docteur de Sorbonne Ladvocat, dans son Dictionnaire, dit que les Noëls de La Monnoye, en patois bourguignon, sont ce qu’il a fait de mieux : est-ce parce que la Sorbonne, qui ne sait pas le patois bourguignon, a fait un décret contre ce livre sans l’entendre (1) ?
* Quelque étonné que soit Voltaire, Ladvocat a raison. (G.A.)
LA MOTHE LE VAYER (François de)
1588 - 1672
Né à Paris, en 1588. Précepteur de Monsieur, frère de Louis XIV, et qui enseigna le roi un an ; historiographe de France, conseiller d’Etat, grand pyrrhonien, et connu pour tel. Son pyrrhonisme n’empêcha pas qu’on ne lui confiât une éducation si précieuse. On trouve beaucoup de science et de raison dans ses ouvrages trop diffus. Il combattit le premier avec succès cette opinion qui nous sied si mal, que notre morale vaut mieux que celle de l’antiquité.
Son traité de la Vertu des païens est estimé des sages. Sa devise était :
De las cosas mas seguras
La mas segura es dudar.
(Des choses les plus sûres, - la plus sûre est le doute).
comme celle de Montaigne était, Que sais-je ? Mort en 1672.