ÉPÎTRE - A M. de Chabanon

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ÉPÎTRE - A M. de Chabanon

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A M. DE CHABANON,

 

Qui dans une pièce de vers exhortait l’auteur

à quitter l’étude de la métaphysique pour la poésie.

 

 

 

 

 – 27 Août 1766 –

 

 

 

 

 

 

Aimable amant de Polymnie,

Jouissez de cet âge heureux

Des voluptés et du génie (1) ;

Abandonnez-vous à leurs feux :

Ceux de mon âme appesantie

Ne sont qu’une cendre amortie,

Et je renonce à tous vos jeux.

La fleur de la saison passée

Par d’autres fleurs est remplacée.

 

Une sultane avec dépit,

Dans le vieux sérail délaissée,

Voit la jeune entrer dans le lit

Dont le grand-seigneur l’a chassée.

 

Lorsque Elie était décrépit,

Il s’enfuit, laissant son esprit

A son jeune élève Elisée.

Ma muse est de moi trop lassée,

Elle me quitte, et vous chérit ;

Elle sera mieux caressée.

 

 

 

 

 

1 – Chabanon avait alors trente-six ans. (G.A.)

 

 

 

 

Publié dans Poésies

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