FACÉTIE - Lettre de Paris

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FACÉTIE - Lettre de Paris

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LETTRE DE PARIS.

 

DU 20 FÉVRIER 1763

 

 

______

 

 

 

          Voici ce qui vient d’arriver au sujet du marquisat de Pompignan. On a porté à M. le garde des sceaux (1) les lettres patentes à sceller ; il les a lues, et il a trouvé,

 

          Que le roi désirant reconnaître les services importants que la maison de Le Franc avait rendus à l’Etat depuis la fondation de la monarchie, soit dans la robe, soit dans l’épée, désirant récompenser personnellement les services que M. le Franc avait rendus à sa patrie et à la religion, soit en qualité de magistrat, et à la tête d’une cour souveraine, soit en qualité d’homme de lettres, et nommément le soin qu’il a pris d’immortaliser la mémoire de M. le duc de Bourgogne par le bel éloge qu’il en a fait ; sa majesté, en attendant mieux, avait jugé à propos d’ériger en marquisat sa terre de Pompignan, n’entendant néanmoins sa majesté que ce fût là une récompense, mais une faible marque de satisfaction, etc.

 

          M. le garde des sceaux a cru que la tête avait tourné au secrétaire du roi qui avait rédigé ces patentes ; il l’a envoyé chercher (ce secrétaire du roi est M. Carpot). M. de Brou lui a demandé s’il avait perdu l’esprit, disant que quand ce seraient les Montmomency, les Châtillon, les La Trimouille, il n’en eût pas mis davantage. Il est vrai, monseigneur, lui a dit M. Carpot, que c’est moi qui ai dressé les lettres ; mais la formule m’en a été envoyée… Et par qui ?... Par M. Le Franc ; il y en avait bien davantage, mais j’en ai retranché les trois quarts … Eh bien ! lui a dit M. de Brou, retranchez l’autre quart, et nous verrons (2) :

 

Et vive le roi et Simon Le Franc,

Son favori,

Son favori ! (3) 

 

 

 

1 – De Brou. (G.A.)

2 – Ce fait est vrai. (G.A.)

3 – Voyez, aux POÉSIES, l’Hymne chanté au village de Pompignan. (G.A.)

 

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