ARTICLES DE JOURNAUX - Discours sur le gouvernement

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ARTICLES DE JOURNAUX - Discours sur le gouvernement

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ARTICLES DE JOURNAUX.

 

 

 

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DISCOURSES CONCERNING GOVERNMENT,

BY ALGERNON SIDNEY, etc.

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DISCOURS SUR LE GOUVERNEMENT,

Par Algernon Sidney, etc.

 

 

 

A Londres, chez Millar, 1763, in-4°.

 

 

 

 

Gazette littéraire, 14 Mars 1764 (1).

 

 

 

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          Nous ne ferons qu’annoncer ces Discours ; ils sont connus et traduits depuis longtemps en français ; c’est de tous les ouvrages politiques celui où les principes des gouvernements libres sont développés et soutenus avec le plus de chaleur et de force. Sidney écrivait d’après son cœur, et il scella ses sentiments de son sang. Ces mêmes Discours sur le gouvernement lui coûtèrent la vie ; mais ils rendront sa mémoire immortelle. Ni Athènes, ni Rome, n’ont eu de républicain plus ardent et plus fier qu’Algernon Sidney : il fit la guerre à Charles Ier ; il se ligua, sans être d’aucune secte ni même d’aucune religion, avec les enthousiastes féroces qui détrônèrent et égorgèrent juridiquement ce prince infortuné ; mais dès que Cromwell se fut emparé du gouvernement, se retira, et ne voulut point servir sous cet usurpateur. La haine ardente et inflexible qu’il avait vouée à la monarchie le rendit suspect et redoutable à Charles II. On voulut le perdre, et on l’accusa d’avoir trempé dans une conspiration tramée contre la personne du roi. Mais comme on manquait de preuves contre lui, on se saisit de ses Discours qui n’avaient jamais été publiés, et on les dénonça comme séditieux. Des jurés corrompus le déclarèrent coupable de haute trahison, et il fut condamné à être pendu et écartelé. Jeffreys, son juge et son ennemi personnel, en lui annonçant cette horrible sentence, l’exhortait d’un ton de mépris à subir son sort avec résignation ; Sidney lui dit : « Tâte mon pouls, et vois si mon sang est agité. » Le supplice fut cependant adouci, et l’on se contenta de trancher la tête à Sidney : il avait défendu sa cause avec noblesse, et vit la mort avec la tranquillité de Brutus, qu’il avait choisi pour modèle.

 

          On a joint à la nouvelle édition que nous annonçons une Vie de Sidney, dans laquelle on trouve des particularités curieuses, et quelques-unes très absurdes. On prétend que cet homme célèbre étant en France, et suivant un jour Louis XIV à la chasse, le roi, qui le vit monté sur un très beau cheval, lui fit proposer de le lui vendre, et d’y mettre le prix ; on ajoute que Sidney ne voulant point vendre son cheval, Louis XIV donna ordre qu’on s’en emparât, et qu’on remît au maître l’argent qu’il demanderait ; mais que Sydney, indigné de cette violence, tua son cheval d’un coup de pistolet, en disant : « Mon cheval est né libre ; il a été monté par un homme libre, et ne portera jamais un roi d’esclaves. » Comment peut-on adopter un conte si extravagant ? C’est là bien mal connaître les mœurs de la France, celles de la cour, et l’extrême politesse de Louis XIV ; il n’en aurait pas usé ainsi avec le dernier de ses sujets : peut-on lui supposer une grossièreté si tyrannique envers un étranger de distinction, dont le père avait été ambassadeur à sa cour ? Il n’y a que trop de Mémoires remplis d’anecdotes aussi ridicules.

 

 

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1 – La Gazette littéraire de l’Europe, rédigée par l’abbé Arnaud et Suard, parut du mois de mars 1764 au mois de mars 1766. Les articles attribués à Voltaire ont été recueillis presque tous par M. Clogenson. (G.A.)

 

 

 

 

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